Zaza : le meilleur Cameo de l’année
Zaza, on t’a croisée t’éclipsant par la sortie des artistes du Moulin rouge, le noir un peu effacé autour de tes yeux donnait à ta fatigue un peu de tragique. Le parfum qui flottait sur tes pas les instants qui suivirent nous firent tout imaginer.
On échaffaude mille scenario, tu pars rejoindre cet exilé Ethiopien avec lequel tu ne parles qu’en russe. A moins que tu ne fuies le manager qui t’a pourri la journée en exigeant de toi une tournée de 3 ans du Mexique à la Terre de feu… Non non non, Zaza, c’est un journaliste véreux que tu fuis, il a retrouvé la trace de l’enfant qu’un prince saoudien t’a fait à 17 ans et que tu avais juré de garder secret. A moins que… Zaza, qui es-tu?
Au capiteux de la fragrance succède cette sensation de froid qui coupe court au romantisme. Tu rêvais à l’intérieur d’un rêve, mais le froid met fin à la douce torpeur. Il te brise le souffle et te courbe de douleur en refermant la fenêtre. Tu replonges dans les draps comme dans un bain chaud, à la poursuite du songe interrompu.
Ce ne sont que des souvenirs qui surgissent. Le taxi jaune porte une lourde enseigne peinturlurée “dream pop”, le rêve absorbe tes souvenirs et s’en gonfle les joues. Tu aimerais qu’on invente un autre mot, ce “dream” là est trop vaporeux et mélancolique pour être vraiment “pop”. Surtout dans la ville de Warhol où le mot prend un tout autre sens.
Le taxi jaune s’engouffre dans la béance du Brooklyn-battery. Deux personnes en descendent en riant et prennent leurs guitare dans le coffre. Le chauffeur hilare leur lance incrédule “shoegaze, dream pop, c’est quoi ça la dream pop, vous pouvez pas faire de la musique, comme tout le monde?” Mais Jennifer lui coupe la chique en souriant que “c’est parce qu’on va tous vous faire rêver, les amis”. Et en 6 titres ils le prouvent, les bougres, on ne sait où donner de la tête et Beach house n’a qu’à bien se tenir. Et puis ce Sooner or later, qu’on a déjà écouté cent fois…
Les collègues de label Surfer blood et Chairlift se disputent la priorité pour récupérer le taxi et aller répéter au plus vite. Zaza, c’est le chaînon manquant entre ces deux groupes, entre le rock des premiers et la mélancolie caressante des seconds. 204 powers street, c’est bien là. Une des meilleures adresses de la ville, un des poumons de Brooklyn. Le taxi jaune repart, les membres de Zaza prennent leur temps, relèvent le col car l’hiver new yorkais est pinçant.
Ils viennent prendre des nouvelles de leur EP, Cameo. Il a peu de presse mais elle est élogieuse, et de toute façon il leur a valu de faire la première partie de BRMC. Ils viennent discuter de la sortie de l’album. Bientôt, va-t-on leur dire, bientôt, mais finissez vos derniers morceaux, Kanine records frappera alors un grand coup, et Zaza ne sera alors plus un surnom ridicule, mais le groupe qu’on veut voir et dont les ados de bon goût s’échangent les posters.
Demain, peut-être. Ou même dès aujourd’hui, car Cameo, c’est plus qu’une fugace apparition.
SOONER OR LATER (dir. David Hartman)
ZAZA | Myspace Music Videos
Super album, que j’apparie avec les Suuns que je viens également de découvrir.
oui, j’ai du l’écouter quelques dizaines de fois je crois :-)
suuns ou zaza ?
plus zaza, beaucoup plus (surtout sooner or later, c’est basique mais limite parfait)
le suuns est excellent, mais a un côté un brin systématique
bah, tu sais que les zinzins systématiques me mettent dans un état pas possib !
dingue d’eux depuis que je les ai vus au Psych fest d’Austin.
Un sacré charisme
j’espère que la suite viendra vite juliette :-)