Woodkid, Iron EP : le village reverdit
Le Village vert a bien failli s’appeler « chrysalide », mais le nom était déjà pris par le label de House of love. Le label français aux mélodies de soie nous régalait depuis 1994 Fred Monvoisin a toujours son enthousiasme de gamin et reste un dénicheur qui a le nez creux.
Il a su prendre acte de la baisse des ventes de disques pour rebâtir son label sur des activités plus variées (synchros de pubs, notamment). Nouveau départ, nouveau nom : Green united pour l’entité d’ensemble, Green music pour le label, ont succédé au Village vert.
Nouveau nom, nouveaux noms… d’artistes. C’est Woodkid qui vient rejoindre l’écurie de Sébastien Schuller, Autour de Lucie, Jack the ripper, Sproto Kantès…
Comment allier le néo-baroque de Iron, avec la chanson délicate de Brooklyn? La première dégage une puissance, invite à l’épopée, donne envie de sortir botté en s’inventant un nom d’héroic fantasy. Le clip, car c’est le premier métier de Yoann Lemoine, enfonce le clou.
Mais Brooklyn? Quelle drôle d’idée de faire en 2011 un morceau de cette finesse qui aurait pu être signé par Ben Watt aux débuts d’EBTG. Un peu son New York I love you (but you’re bringing me down) à lui. Drôle d’idée mais le garçon est songwriter, quoi qu’on se dise à l’entendre que sur un plateau il doit autant être directeur photo que director.
Manier la pompe, il y faut du doigté. Woodkid aurait-il appris la musique en regardant les photos de Lindbergh ou Herb Ritts dans Vogue? Il y a cette voix, qui fait penser à d’autres, à Neil Hannon par exemple. A condition que les épaulettes en cuir noir remplacent les chemises à jabot. Cette science des cuivres met le haume au coeur. Austra et Glasser misent sur le look autant que sur l’ambiance, mais Woodkid est too much d’une autre manière, qui rappelle plus notre oiseau de nuit préféré, Bat for lashes.
Vite, chevalier, ouvre les portes de l’album, qu’on sache si ta quête est à la hauteur de notre attente.
Woodkid - Iron from WOODKID on Vimeo.
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