Une année 2011 (2) : carré gagnant et carte du monde habité
Quadrophonia !
Dans l’incapacité de désigner un grand vainqueur, une unique pochette à arborer comme souvenir fétiche de 2011, on a beaucoup hésité. Trois disques, ou cinq, voire six, ou peut-être deux…
Dans un élan d’équilibre, on s’en tiendra à 4 des plus beaux disques de l’année, ayant chacun sa richesse, son ancrage dans des styles assez variés. N’y voyez pas un podium ou un classement, juste la marque d’une préférence, subjective, très subjective. Héritiers et inventeurs, ces artistes brassent avec un irrespect bienvenu des traditions et des musiques d’aujourd’hui et d’avant, pour tirer de leur alambic des élixirs qui n’appartiennent qu’à eux. Quatre disques, quatre histoires aussi, troisième album pour Anthony Joseph et pour Mansfield.TYA, tandis que Hans-Joachim Reodelius et Trunks combinent plusieurs histoires en une.
Ecoutez donc les belles histoires de noël d’arbobo.fr ^^
Anthony Joseph & the spasm band Rubber orchestras
Poète d’abord, sex symbol qui fait semblant de l’ignorer, showman (quel concert grandiose au New morning), Anthony Joseph serait avant tout un homme intelligent et charmant. Notre rencontre en témoigne. Mais voilà, le trinidéen s’est constitué un groupe en puisant dans la crème des musiciens jazz, afro beat, groove, auxquels il laisse les coudées franches et qui se mettent au service de ses chansons.
Le résultat est chaud et sans âge. Un peu plus politique que par le passé, il nous embarque aussi bien pour danser que pour évoquer la mémoire des ancêtres. Du grand art. (Lire la chronique).
Mansfield TYA NYX
Ce duo, ces nantaises, on les sent si loin et si proches. Modernes, chaleureuses, touchantes. Mais aussi inclassables, plongées dans des temps anciens autant qu’actuels, passant du français à l’anglais, aussi fabuleuses sur scène que sur disque, et capables de nous emporter dans une vraie radicalité avec une apparente douceur. Chaque écoute révèle un nouveau continent. (Lire la chronique).
Roedelius & Schneider Stunden
Hans Joachim Roedelius est un monument, mais son histoire ne se limite pas à celle de Cluster dans les années 70, ni aux grands débuts de la pop électrique. Seul au piano, ou ici associé à un compatriote, il élabore de disque en disque le parfait dosage entre modernité électronique et intemporalité mélodique. C’est si facile d’accès qu’on en oublierait à quel point c’est élaboré. (Lire la chronique).
Trunks On the roof
Au départ, un silence poli, et la triste impression que nous resterions seul à brandir ce disque classieux et tenter de le faire aimer. Mais de mois en mois On the roof trouve un écho, un public, et ce nouveau disque de Trunks, sorti pour ainsi dire sans promo, est l’une des plus belles révélations de l’année. Encore meilleur que les deux qui l’ont précédé, ce disque allie culture rock et jazz, influences krautrock et post-punk, sens de la mélodie, dévoilant une palette étonnamment large en si peu de minutes. Trunks était déjà un grand groupe de scène, la bande soudée devient un grand groupe tout court. Vive Rennes!
Un disque plein, subtil mais puissant, où le sax et la voix de Laetitia Shériff bataillent âprement et nous laissent la gorge sèche mais les oreilles repues. (Lire la chronique).
Et pour vous mettre en appétit, voici une carte très personnelle de notre monde musical 2011 (ici en grande taille), dont on vous dévoilera le reste dès demain. D’après une carte de Vladstudios.
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Une année 2011 (1) : les recos des potos
Une année 2011 (3) : 50 disques à emmener sur les îles (même les non-désertes)
Une année 2011 (4) : l’heure du bilan, jeunes colombes et vieux messieurs, et le tour du monde en 80′
Une année 2011 (5) : le son bande encore (les compiles 2011)
Au fil de ses albums, je ne peux que constater que cet Anthony Joseph me laisse parfaitement indifférent. Et donc, assez logiquement, je n’en pense pas moins de son succès d’estime…
Bah, les goûts et les couleurs…
je n’avais pas autant aimé son album précédent, Mmmarsu, mais je trouve qu’il a trouvé là le bon dosage, alors qu’énormément de disques de groove m’ont déçu et ennuyé ces 2 dernières années.
après, quand je vois les top des autres, je pense comme toi, les goûts, les couleurs… ^^
Plus on écoute de disques et plus les choix se font sur des subtilités, je suppose. La preuve demain ;-)
A part chez toi, un soir, toujours pas écouté ce Trunks. M’y mettre vraiment,voici ma première vraie bonne résolution 2011.
j’espère que tu auras le même plaisir que la 1e fois :-)