Une année 2011 (1) : les recos des potos
Il sort tellement de disques, que savoir ce qu’ont retenu les amis, et les autres blogueurs ou critiques, aide à faire le tri et mieux prêter attention à des disques sur lesquels on est peut-être passé un peu vite.
Comme on les côtoie en d’autres lieux, et/ou qu’ils écrivent ici, on a proposé aux potos de nous faire une recommandation. Une chacun, pas plus, pas forcément leur “disque de l’année”, mais un disque qu’ils ont envie de défendre et de sortir de l’anonymat, un disque négligé des journaux à grand tirage et qui méritent votre attention.
Voici donc les recos des potos (ils et elles ne sont pas tous là, on salue au passage tout le beau monde qui sort ce site de son nombril et lui apporte qualité et vitalité).
Lyle
de J’écoute de la musique de merde, et accessoirement mon rédac’ chef à Dans le mur du son dont il est le fondateur.
Birds of Passage and Leonardo Rosado, Dear and Unfamiliar
Parmi les découvertes de 2011, la néo-zélandaise Birds of Passage tiendra une place à part en ayant contribué par sa musique tout particulièrement éthérée à apaiser un peu une fin d’année personnellement des plus difficiles, avec non pas un, mais trois albums, parus sur l’excellent label Denovali. Oui, le qualificatif éthéré est ultra-galvaudé pour parler d’ambient ou d’électro et ne rend en fait pas justice à une musique d’une si glaçante et lente beauté.
Ce Dear and Familiar enregistré avec Leonardo Rosado réussit à être encore plus alangui et minimaliste que son prédécesseur Without The World, évoquant le slowcore dépouillé de Rivulets, J. Bailiff ou A. Monséré, l’ambient-folk de Grouper ou Chimney Fish (ses « disques » sont sur le Netlabel Rack & Ruin) mais aussi par moment des nordiques aussi différents que Stina Nordenstam ou Sigur Ros. Rarement dix titres apparemment si nus auront permis de s’immerger dans un univers aussi calme, riche et méditatif.
Benjamin Fogel
fondateur de Playlist society, il a ouvert grand les portes pour le transformer en webzine collectif et stimulant (du moins pour ceux qui y participent avec régal).
Entre les deux, il y a eu un espace, une zone neutre qui n’est autre que la nature : les fenêtres de la cabane étaient grande ouverte et le monde est venu se coucher sur les bandes de « Replica ». C’est un disque des possibles, une œuvre aléatoire qui se laisse bercer par le hasard. « Replica » aurait aussi bien pu exister que ne pas exister ; une chance pour nous : la pièce est retombée du bon côté.
Mario Cavallero junior, alias Christophe
star du web depuis les premiers jours du minitel, ébouriffant tenancier de Pop-hits, il est le conseiller très spécial du Classement des blogueurs et parfois contributeur ici-même.
Détrôner les derniers arrivants de 2010 était impossible, et encore un an après, Suuns et Sufjan Stevens tiennent le haut de l’itunisme maison. Pourtant, l’année 2011 a commencé en beauté, avec 2 pépites qui se partagent mes ravissements les plus extrêmes cette année. L’une est subtile et pleine d’une spiritualité douce amère, l’autre est foutraque et baignée dans un bain de dynamite, et l’une comme l’autre m’étaient totalement inconnues quant aux artistes.
Jean-Sébastien Zanchi
journaliste, photographe, il cause musique en solo sur Good karma, et en orchestre sur Playlist society.
Joie Noire — 1
Derrière ce nom en forme d’oxymore digne d’un synesthète se cache Jérôme Caron, déjà aperçu sous le pseudonyme de Blackjoy. Une fois traduit en français son patronyme se veut plus intime et introspectif. Ses compositions purement électroniques se nourrissent le plus souvent d’un beat basique parfois groovy, d’un gimmick principal, d’une nappe et de quelques arpèges. N’en jetez plus, il n’en faut pas pour composer un pur joyau minimaliste ; du genre de ceux qui ne font rien pour se faire remarquer, mais dont l’humilité ne peut que plaider en leur faveur.
D’autres classements 2011
Alternative sound (Nyko)
De la lune on entend tout
I left without my hat (Twist)
Le Golb (Thom)
Crystal frontier (Mickael Choisi)
Des oreilles dans babylone (collectif)
Music lodge (GT)
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Une année 2011 (2) : carré d’année haut (le top 4)
Une année 2011 (3) : 50 disques à emmener sur les îles (même les non-désertes)
Une année 2011 (4) : l’heure du bilan, jeunes colombes et vieux messieurs, et le tour du monde en 80′
Une année 2011 (5) : le son bande encore (les compiles 2011)
Merci pour Joie Noire, je n’en suis qu’au début, mais ça me plait déjà bien! J’écouterai le reste plus tard…
Whalémecs ! Vous proposez des trucs encore plus tristes que moi là. J’avais entendu parler des 3, et c’est promis, star du web depuis les débuts du minitel ou pas, je vais les écouter avant la fin de cette année.
c’est vrai que vous vous êtes passé le mot pour que le réveillon soit le plus dépressif possible, les gars ^^
“c’est bien Fantasio, mais… et si on danse?”
Bah, Cheveu est déjà un tel mélange qu’on peut bien le mixer avec la beauté et la délicatesse de The Diamond Mine, pourquoi pas après tout ??
klak c’est sûr, ça va avec tout :-)
Ca, c’est des potos! Je les sens bien, ces albums!!!
je dois dire que je découvre moi aussi ces disques, pour la plupart, c’est autant à moi qu’à vous lecteurs que ces 4 invités font plaisir :-)
et je crois que ça justifie encore plus l’exercice, qui est un peu une variante des “découvertes des lecteurs” que j’ai publiées les années précédentes
je n’ai quasiment pas suivi les nouveautés cette année, mais drôlement électro on dirait
oui rififi, d’ailleurs 2011 a été assez électro pour moi aussi, comparée aux précédentes