une Afrique… des musiques
“Je suis amoureuse d’une terre sauvage
Un sorcier vaudou m’a peint le visage
Son gri-gri me suit au son des tam-tams…”
Ah que c’est beau de savoir éviter les clichés, les généralités sur un continent vaste comme trois fois l’Europe et composé d’une cinquantaine d’états différents.
Allez, chantons tous ensemble avec Toto : ” I bless the rains down in Africa”
Certes le continent est désertique par endroits, mais un tiers du continent (soit environ la superficie de l’Europe, remember) reçoit de copieuses pluies toute l’année. Comme quoi…
En musique comme pour le reste, on parle de “l’Afrique”, au mieux des “rythmes africains”. Lorsque l’occasion se présente, revient à nos esprits une subtilité supplémentaire : l’Afrique du nord et l’Afrique sub-saharienne ne sont pas la même chose, les cultures musicales ne sont pas non plus les mêmes.
Ne pas ou peu connaître certaines musiques, voire la plupart, c’est très compréhensible, d’ailleurs c’est un non-spécialiste que vous le dit (1). La seule chose qu’on attend de vous, c’est de prendre l’habitude du pluriel. Pour le reste c’est à vous de voir :-)
dialogues avec l’Afrique
Je remercie GT d’avoir entamé le travail et donner l’occasion de l’article que vous lisez, qui lui-même n’est qu’une maigre ébauche.
Dans cet article, GT souligne, avec force exemples, qu’en ce moment il est devenu courant que des artistes occidentaux, pop et rock, mettent en avant des inspirations venues d’Afrique. Dans des styles différents.
Une tendance pas si récente que ça, il nous le rappelle, mentionnant au passage un groupe phare, les new yorkais Talking heads. C’est surtout leur leader, David Byrne, qui aime depuis toujours les musiques non-occidentales, mais c’est avant tout vers les caraïbes que son groupes s’était tourné.
Ne cherchez aucune vérité académique dans le présent article, d’autant qu’on aurait fort à faire pour ressembler -même de loin- à un connaisseur des musiques d’Afrique. Mais on n’a pas l’impression d’être loin de la plaque en suggérant que c’est par le jazz que, dans les années 50, les occidentaux ont commencé à être sensibilisés à des influences musicales d’Afrique. L’artisan principal en fut Dizzy Gillespie, qui donna une vraie légitimité aux sons afro-cubains. Vous aurez noté la différence entre “afro-cubain” et “africain”.
Quand une musique voyage, elle se transforme. De même que les traditions du candomblé brésilien ne sont pas une stricte transposition d’une culture d’Afrique, de même que le vaudou haïtien n’est pas le pur décalque de ce qu’il était au Bénin, les musiques afro-cubaines sont une synthèse nouvelle qui n’est pas prisonnière de ses racines africaines. L’exemple brésilien est bienvenu, pour nous rappeler que le dialogue des musiques avec l’Afrique n’est pas l’apanage de l’Europe ou de l’Amérique du nord.
Si l’Occident (ou les pays du Nord, selon le point de vue ou la terminologie retenue) a pris des ingrédients musicaux à l’Afrique, d’autres ont fait le chemin inverse. D’abord parce que les musiques afro-cubaines sont rapidement revenues de l’autre côté de l’Atlantique (rumba, salsa, on y reviendra plus bas). Ensuite parce que la colonisation a produit des fréquentations et des échanges culturels. Vous connaissez Cesaria Evora, dont la musique cap-verdienne doit beaucoup au Portugal. La musique “fm”, une sorte de pop mondialisée qui a vu son essor dans les années 80, a aussi permis à quelques artistes africains de conquérir les ondes. Voire plus tôt si l’on se fie au Pata pata de Myriam Makeba.
Dans les mêmes années 70, Manu Dibango fait un carton avec Soul makossa. Avec le succès qu’on sait, puisque Michael Jackson le pompa largement sur Wanna be starting something. Mais dans les 80s, c’est une pop moins typée, adaptée comme certaines cuisines aux palais occidentaux, qui donne les tubes, de yéké yéké de Mory Kante à Seven seconds de Youssou n’Dour. Plus récemment encore, on peut mentionner le magnifique Amen du togolais King Mensah, ou Salif Keita dont le remix de Madan par Martin Solveig a affolé les dancefloor du monde entier et a été détourné en “Zidane il a marqué”. Quant-aux sud-africains de BLK JKS (prononcer “black jacks”), leur pop composite a défrayé la chronique depuis un an.
Si les artistes sont africains, ces tubes là sont clairement métis. Ni plus ni moins métis que lorsque les Talking heads tantôt, Vampire Weekend ou les Foals aujourd’hui, introduisent des bouts d’Afrique dans leurs chansons. Soit dit en passant, à partir du moment où il ne s’agit pas de néo-colonialisme, il n’y a pas de raison de valoriser plus le métissage en Occident qu’en Afrique, où seule l’authenticité aurait de la valeur. Le riche dialogue des cultures, des musiques, est aussi ancien que les migrations, et espérons qu’il prospèrera longtemps.
Relevons seulement que dans les années 80, si les Talking heads avaient surtout les oreilles dans les caraïbes, d’autres comme Liquid Liquid ou A certain ratio regardaient du côté de l’Afrique centrale. Quant-à la française (si peu, en fait) Lizzy Mercier-Descloux, à peine avait-elle mis pied à New York qu’elle y découvrait d’abord les sons caribéens. Mais après avoir enregistré à Nassau aux Bahamas, elle est partie parcourir l’Afrique du nord au sud, enregistrant finalement à Soweto son seul succès, Où sont passé les gazelles? C’est aussi en Afrique du sud que Paul Simon enregistra son chef-d’oeuvre de world-pop, Graceland, qui attira l’attention du grand public sur la musique de ce pays. Le producteur Joe Boyd n’avait eu besoin de personne de son côté, pour faire jouer le pianiste Chris McGregor sur un album de Nick Drake en 1970. S’il est bien sud-africain, c’est en tant que pianiste de jazz tout court qu’il contribua à Bryter layter. Aucun rapport donc avec “l’éthio-jazz” popularisé depuis par Mulatu Astatke.
Autant dire qu’il ne s’agit pas que de pop, et que l’histoire n’est pas récente. A l’époque même où Dizzy ouvrait les frontières du jazz, un des pionniers du minimalisme, son compatriote Steve Reich, délaissait la Julliard School pour aller à l’université du Ghana y apprendre les percussions locales.
Enfin, et on se bornera ici à des généralités (banalités?), les différentes histoires musicales d’Afrique ne sont pas sans lien avec les histoires des pays. Il va de soi que les migrations furent largement orientées par la colonisation, et que si on trouve plus de Nigérians à Londres qu’à Paris, on dira l’inverse des Maliens. Ces histoires elles sont aussi faites de politique, d’exils (Myriam Makeba), de positions idéologiques.
Gare cependant aux anachronismes, et la flambée des rythmes cubains, l’essor de la rumba congolaises, ne doivent rien à l’indépendance post-coloniale, elle remonte aux années 30, lorsque calypso, salsa et compagnie ont essaimé dans le monde entier. Parler des musiques d’Afrique, au pluriel, c’est se condamner à évoquer une histoire déjà longue, et Bob White préfère parler de cosmopolitisme que de métissage pour la rumba congolaise (cf. la bibliographie plus bas).
Le dernier aspect du dialogue consiste à faire une musique africaine hors d’Afrique, qu’on soit des Américains en France faisant de l’afro-jazz-funk (Lafayette afro-rock band), ou des grenoblois explorant différents genres marqués par l’Afrique (Gnawa diffusion, qui tient son nom d’un style marocain). Les diaspora à Londres ont fourni un matériau très important redécouvert récemment (London is the place for me). Sous le mot de métissage on doit apercevoir plusieurs mécanismes.
au hasard de quelques genres
Vous l’aurez compris, un article et même un site entier ne suffiraient pas à vous faire connaître bien la richesse musicale de ce continent vaste et varié.
Même citer les différents styles musicaux est une gageure. On va se contenter de quelques uns, en insistant une fois de plus sur le côté lacunaire, général, incomplet, de cet article. Au feeling. Au gré de nos propres préférences plutôt qu’en raison d’une quelconque prééminence. On n’aura certes pas fait le tour de la question en lâchant éthio jazz, salsa, zouglou, gnawa, juju, raï, soukouss, reggae, calypso, funk, rumba congolaise, high-life, kuduro, blues touareg, afro-rock, batuque, afro-beat, kwaito…
Comme vous pouvez vous en douter, plus on cherche à connaître un genre et plus on lui découvre des subtilités, des subdivisions, des connexions.
Parler de “jazz” comme d’un genre homogène est en soi un hérésie. D’ailleurs que faire d’un disque comme la perle enregistrée par le guitariste Marc Ribot avec la malienne Mamani Keita (quoi de plus beau que se réveiller au son de N’ka willi)? Qui dit dialogue culturel dit dépassement et floutage des frontières.
Le funk, qu’on confondra moins que jamais avec la soul, reste un lieu important de métissage afro-anglo-américain. Difficile d’oublier l’Afrique de l’ouest dans les synthèses très personnelles de Cymande, des magnifiques Oneness of juju de Plunky, ou, moins connu, des excellents Osibia. Mais le hip-hop aussi a fait des petits en Afrique, notamment au Kenya dans la foulée de Kalamashaka qui rappe en swahili.
de quelques pays
Certains pays viennent à l’esprit plus rapidement que d’autres, sans doute parce qu’ils ont donné des célébrités mondiales, comme l’égyptienne Oum Kalsoum, le nigérian Fela, le sénégalais Youssou N’Dour, le malien Salif Keita, le camerounais Manu Dibango, la sud-africaine Myriam Makeba, ou pour les amateurs de jazz l’éthiopien Mulatu Astatke…
Souvent associer les Afrique et musique charrie des images de percussions. C’est vrai dans certains cas, en témoignent les impressionnants tambourinaires du Burundi, dont je garde le souvenir d’un concert stupéfiant. Mais se limiter à cette image serait faire une injustice à d’autres traditions mélodiques, notamment vocales. Ce serait également se priver de certaines des plus belles réussites de genres nés en occident, que ce soit en jazz, en salsa, en rumba.
Logiquement, les genres musicaux se sont surtout développé dans des régions, des aires culturelles. Sans exclusive il y a des continuités.
Ainsi le highlife (on écrit aussi hi-life) est né au Ghana à la fin des années 1920, et s’est développé autour et au sud de ce pays.
On aurait pu prendre le présent article pour une démonstration que la musique n’a que faire du nationalisme. Par bonheur c’est souvent le cas, mais la fierté nationale trouve parfois sa place. Occasion s’il en est de rappeler qu’un style de danse va généralement de pair avec un genre musical. C’est vrai de la valse, de la java, du twist, c’est vrai aussi du coupé-décalé, ou du zouglou ivoirien. Avec cette musique qui fit rapidement fureur, la Côte d’Ivoire tenait enfin une spécialité locale musicale. Enfin, une occasion musicale de fierté nationale, comme l’expose cet article passionnant de Yacouba Konaté, revanche culturelle sur les voisins Ghana, Congo, Nigéria… Avec comme exemple bien connu en France le groupe Magic system (Premier gaou). Le zouglou, c’est aussi un style né de la contestation estudiantine du pouvoir en place. On retrouve l’alliance du musical et du politique.
L’Ethiopie semble avoir toujours eu une singularité dans ses accointances musicales, de ce que Francis Falceto appelle “l’hypothèse baroque” dès le 17e siècle, à l’éthio-jazz né dans les années 1950 et jamais éteint depuis. Sans oublier que c’est à cette terre natale que renvoie le mouvement rastafarien, et donc le reggae.
Même sans être connaisseurs, vous avez certainement déjà croisé par mal des noms d’artistes évoqués ici. Amusez-vous à retrouver la nationalité d’Angélique Kidjo, Oumou Sangaré, Rokia Traoré, l’Orchestra baobab, Tony Allen, King sunny Ade, King Mensah, Kekele, Super rail band, Qonja, Toumani Diabaté, Ali Farka Touré, Vieux Farka Touré, Alpha Blondy, Bokoor band, Cesaria Evora…
foisonnement éditorial
Pour s’y retrouver, ou pour découvrir de nouvelles têtes, on a aujourd’hui la chance d’avoir une belle quantité de labels et de collections. Plus pédagogiques pour les unes, plus pointues pour les autres, il y en a pour tout le monde.
On vous a parlé ici du label Honest Jon, ou d’une excellente compilation ghanéenne.
En bon novice, c’est par les labels et collections occidentales que je connais les artistes dont je vous parle. Certains publient des albums originaux, comme Honest Jon. On trouve encore plus facilement des compilations, par style (rumba, afro-beat…) ou très souvent par pays. Le Nigéria est le plus souvent à l’honneur avec le Mali, le Ghana, le Sénégal.
On trouve certaines de ces compilations sur le label Soundway, ou noyées dans les catalogues plus fournis de Strut, Soul-jazz,ou encore le label “world” Putumayo.
Mais pour approfondir, il faut compter sur des collections plus pointues. La plus célèbre étant “éthiopiques”, lancée par Francis Falceto sur le petit label Buda. Plus vaste, la collection Ocora de Radio France compte tellement de références que vous y trouverez quantité de musiques d’Afrique.
Les connaisseurs auront découvert qu’on n’a pas menti. Vous venez de lire une simple invitation au voyage, à entendre “musiques africaines” comme un pluriel. On n’a fait qu’effleurer les nombreux sujets évoqués, de manière subjective, en se laissant guider par nos propres goûts. Les vrais connaisseurs auront bien ri, les autres, espérons, auront saisi l’occasion de quelques découvertes :-)
Quelques lectures
COLLINS John, “Making Ghanaian music exportable“, conférence à l’université d’Accra, 2001
FALCETO Francis, “Un siècle de musique moderne en Éthiopie (précédé d’une hypothèse baroque)”, Cahiers d’études africaines, 2002/4
GONDOLA Didier C., “Ô, Kisasa makambo !. Métamorphoses et représentations urbaines de Kinshasa à travers le discours musical des années 1950-1960″, Le Mouvement Social, 2003/3
KONATE Yacouba, “Génération zouglou“, Cahiers d’études africaines, 2002/4
Vibrations (probablement le meilleur magazine de musique en français, et qui parle de toutes les musiques)
WHITE Bob W., “Congolese Rumba and Other Cosmopolitanisms“, Cahiers d’études africaines, 2002/4
enfin quelques sites incroyablement riches :
Oro
Aduna
Bruxelles - Bangkok - Brasilia
Berceuse electrique
Awesome tapes from Africa
(1) Merci à Julien Bonhomme pour ses réflexions et suggestions de lecture
(2) playlist de l’article : Amen de King Mensah (Elom, 2002, Togo), Bul ba miin de l’orchestra baobab (Specialists in all styles, 2002 Sénégal), Ikalane walegh de Toumast (Ishumar, 2006 Niger), Lakeside de BLK JKS (After robots, 2009, Af Sud), Yekermo sew par Mulatu Astatke (Ethiopiques 4 1969-1974, Ethiopie), Abyssinia par Lizzy Mercier Descloux (Zulu rock, 1984 France-Af du Sud)
Fiou, quel boulot ! Je relirai tout ça à tête reposée, mais déjà merci. Ça fait toujours plaisir de lire des gens rappeler la taille du continent africain, et sa non-homogénéité - je me souviens d’avoir râlé sec un matin devant Canal plus, alors qu’un gars parlait d’une chorale sud-africaine et présentait ça comme un hommage “aux racines africaines du président Obama” (dont le père, rappelons-le, était kenyan). Autant faire un reportage sur une chorale tyrolienne pour célébrer les origines hongroises du nôtre, tiens.
Bon, j’ai lu en diagonale, je me pencherai plus attentivement sur ton article par la suite. Juste deux mots : à propos des tambours du Burundi, on peut citer la belle et intrigante chanson de Joni Mitchell sur “The hissing of summer lawns”, celle qui s’intitule “The jungle line” (quel mixage étrange… surtout que le reste de ce splendide album est particulièrement “léché” question prod). Plutôt précurseur, ce titre, vu qu’il date de 1975 !
On peut l’écouter là : http://listen.grooveshark.com/#/album/The+Hissing+Of+Summer+Lawns/195573
En tout cas, merci pour ce bel article ^^
Merci pour l’article (et la référence à mon blog !) qui remet certaines choses à leur place (non, il n’y a pas que des percussions en Afrique, non ce n’est pas un désert). J’aurais du mal à écrire quelque chose du genre parce que je suis un peu trop dedans tous les jours.
Dans tes suggestions, je rajouterais la série “African Pearls” éditée par Syllart, série dans laquelle Ibrahim Sylla profite d’une certaine mode actuelle pour rééditer une partie de son back-catalogue, mais de manière intéressante et fouillée.
La nouvelle série “Zanzibara” de Buda (pas un si petit label que ça quand même - 400 références, 20 parutions par an !) est une bonne illustration de musiques dont on ne parle pas beaucoup quand on parle de l’Afrique, celles de l’Est, influencées par l’Egypte, Bollywood, l’Islam. Et par rapport à ça, je voulais aussi faire remarquer que c’est le monde francophone qui ne s’intéresse pas beaucoup à cette région (y compris Kenya, Tanzanie, Zimbabwe): il suffit de voir la discographie citée dans “The Rough Guide to World Music”, une bible sur les musiques du monde.
J’attends maintenant avec impatience tes articles du même genre sur l’Europe, l’Asie, l’Océanie et l’Amérique ! Parce qu’il n’y a pas que l’Afrique dans la vie ;-) comme je disais déjà chez GT.
@ Anna: oh oui, une chorale tyrolienne !
“J’attends maintenant avec impatience tes articles du même genre sur l’Europe, l’Asie, l’Océanie et l’Amérique !”
chuis pas dans la merde moi….
merci pour vos encouragements, et je ferai les ajouts et mise à jour rapidement :-)
Le problème c’est que la musique et notre rapport avec est par nature injuste. Le cliché et les raccourcis faciles font partie de notre mode de fonctionnement. C’est énervant mais ça reste malheureusement un aspect récurent de notre quotidien (Pour idée, mes collègues de bureaux pensent toujours que j’écoute du hard-rock…).
En tout cas, merci pour cet article fleuve qui a du te voler quelques heures de sommeil. Je vais le tweeter de ce pas :)
(Et je plussoie sur les bons trucs à découvrir chez Bruxelles - Bangkok - Brasilia)
rassure-toi je ne suis pas le dernier à faire des raccourcis benjamin ^^
disons que ça m’a fait mal au coeur de lire sur des blogs musicaux quelques incongruités du genre vampire weekend = afro-beat :-/
dont acte
Excellent dossier… bien sûr qu’il est incomplet, comment pourrait-il en être autrement… mais il lance suffisamment de pistes et, surtout, de questionnements, pour une approche intéressante des musiques africaines, et susciter la découverte…
(et chouette playlist, aussi, je viens de finir de l’écouter…)
merci :-)
je me suis limité, elle dure déjà un petit moment ^^
en fait, l’article sur l’Asie, je pourrais l’écrire…
(Sunalee - qu’est-ce que tu viens de dire ! Tu n’as pas déjà assez de boulot comme ça ???)
voici une excellente nouvelle, on l’attend déjà tous avec impatience sunalee :-D
Super article que je découvre en retard.
Par contre la salsa c’est plutôt les 60s que les années 30 (les styles qui se sont exportés étaient plutôt à l’époque le mambo, son, cha cha cha…)
Sinon il y a plein de genre afro-américain dont on oublie l’apport africain, comme le tango.
Enfin, dommage que tu ne parles pas plus des musiques d’Afrique du Nord, qui est toujours le petit oublié des musiques africaines. Alors que s’il y a l’influence arabo-musulmane qui en fait une afrique à part, l’afrique de l’est est culturellement encore plus différente à ce qu’il me semble. Et la civilisation arabo-musulmane a aussi influencé le reste de l’Afrique. Et l’Afrique de l’ouest a aussi influencé la musique arabe d’ailleurs (à l’époque de l’esclavage des noirs par les arabes, ex avec le gnawa). Il parait même que l’Espagne aurait été inspirée très tôt des musiques africaine, via la domination arabe de plusieurs siècles. Donc l’influence africaine sur la musique européenne serait en fait ultra précoce!
Autre truc assez hallucinant, selon Brian Eno, une des musiques les plus influentes serait le chant arabe, qui aurait elle influencé la musique d’Afrique de l’Ouest et par ricochet le reste du monde!
http://www.mhs.ox.ac.uk/blackboard/eno-l.htm
le son est souvent considéré comme la forme ancienne de la salsa, d’où ma formulation à la hussarde,
mais toutes tes précisions sont les bienvenues (et tes compliments aussi, my pleasure ^^), je suis novice dans ces matières et il y a certainement d’autres approximations ou erreurs.
tu as raison de dire que je parle peu de l’Afrique du nord, mais… je ne parle pas beaucoup plus des autres régions ^^
en outre, j’ai l’impression, peut-être exagérée, que dans l’imagerie populaire les pays du nord ont des musiques et des cultures bien spécifiques, alors que “l’Afrique noire” est trop souvent perçue comme un tout générique et indistinct. Du coup j’ai plus insisté sur ce qui contredit cet amalgame là.