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Tu n’as rien vu à Toulouse (city guide #1)

Non Arbobo, tu n’as pas vu grand chose à Toulouse. Trop occupé à voir la famille, à ripailler avec les amis, ah ça, tu ne t’es rien refusé mon cochon.
Et que je déjeune en terrasse à Saint-Cyprien place de l’estrapade, et que je te remonte le canal de Brienne, et un café par-ci, puis là… à La réserve par exemple, à l’angle des rues Peyrolières et Suau.

N’empêche que le temps que tu te décides à aller dans le quartier des Minimes, un poil au nord du vieux centre, le Ladyfest venait de se terminer. Ce festival alternatif, féministe, à la programmation costaud, tu avais pourtant bien envie de le voir de plus près.

Un festival partagé avec d’autres villes, certes, mais la vie féministe est plus bouillonnante à Toulouse que partout ailleurs, notamment avec ses nombreux lieux lesbiens comme l’espace bagdam. Voilà 4 jours de concerts et de manifestations dont tu n’as rien vu, ballot.

Et ce dimanche où tu flânais, prenant le temps d’oublier le temps dans le cloitre des jacobins, que n’étais-tu plutôt sur les pelouses du campus de Rangueil? Ce pique-nique agrémenté d’un concert gratuit  de Steumz avait tout pour te plaire, “apportez votre pique-nique, nous fournissons la musique”.
Invitation difficile à refuser, mais voilà, tu avais décidé de ne rien voir du week-end. Pauvre de toi.

Et puis à quoi bon être ami avec le régisseur de l’orchestre du Capitole, si tu ne mets pas le pied dans la Halle aux grains? Michel Plasson n’est plus là depuis 2003, mais la jeune garde maintient le niveau. Tout de même, Toulouse est l’une des rares villes dotées d’un opéra national de renom, avec Lille ou Paris.

En plus ils ont la chance d’avoir deux salles, le Capitole pour l’opéra, la Halle pour le symphonique, alors ça fait deux fois plus de regrets de ne pas avoir profité de la programmation. Pas vu, pas vu…

Ah si, tu as réussi à voir… une exposition. Tu venais pour le soleil et la musique, et tu te retrouves enfermé alors qu’il fait un soleil radieux.
En plus ça s’appelle les Abattoirs, quel programme réjouissant. Histoire de ne pas avoir rien vu du tout, tu as pu profiter des derniers moments de l’exposition Arnold Schönberg, qui entre deux compositions révolutionnaires s’adonnait aussi à la peinture.
Certains de ses -nombreux- autoportraits sont d’ailleurs très réussis, voyez ci-contre.

Alors non, tu n’as rien vu dans cette ville.
Mais ne t’énerves pas, tu n’es pas encore parti, et pour se consoler demain on va trainer chez les disquaires.