Tous ensemble! Les reprises et les sites collaboratifs
Parmi mes liens, on trouve The covers project, un site qui recense toutes les reprises. On tape le titre d’une chanson, ou le nom d’un artiste, et on a qui a repris quelle chanson de qui. Un autre site que j’ai découvert plus récemment propose la même chose : second hand songs. Comparer des sites prend du temps, mais le cas échéant j’inverserai peut-être mes liens. Identifier des reprises est un jeu fréquent chez les amateurs de musique, tout comme identifier les samples, jeu autrement plus ardu. Le blog très pédago deyannamar en est un exemple réussi.
On trouve des sites consacrés aux musiques de pubs, aux musiques de films, aux samples…. Le but est de constituer des bases de données le plus exaustives possibles.
Et c’est là qu’internet est évidemment plus intéressant qu’un autre support. De telles bases ne peuvent avoir suffisamment de contenu qu’en étant collaboratives. Chacun-e apporte sa contribution, comble une petite lacune ici, ajoute un bout là. Parce que le nombre de disques sortis dans le monde est faramineux, que personne n’est en mesure d’en donner le contenu intégral, d’autant que pas mal de disques ne sortent que dans 1 pays ou une région.
Autant dire que pour connaitre le nombre total de reprises d’un morceau, en ne comptant que celles qui ont été gravées en disque, il faut multiplier les angles de recherche, car même ces bases déjà très solides ne sont pas complètes.
Exemple : Sunny. Je trouve des infos contradictoires sur la version originale, est-elle interprétée par Bobby Hebb ou par un autre? En tout cas, aucun de mes 2 sites sur les reprises ne recense la version de Robert Mitchum, qui est pourtant l’une des meilleures (et lui n’a rien d’un inconnu), ni celle de Johnny Rivers, qui n’est connu que pour ses reprises et dont la plupart de nos familles ont au moins 1 disque. Evidemment, j’ai proposé ces ajouts.
Mais en faisant une recherche sur les noms des 2 artistes, on s’aperçoit que seulement certains des titres qu’ils sont repris sont mentionnés.
Même chose pour Claudine Longet. Autant dire que ces sites, contrairement à ce que je pensais, n’ont pas du vous aider pour apprendre qu’elle avait repris Let’s spend the night together. Sur second hand songs, on trouve seulement 9 reprises par elle, alors qu’elle a du en faire une grosse vingtaine. L’oubli de Let’s spend est d’autant plus étonnant que dans la discographie indicative, le site indique un disque d’elle qui porte justement ce titre! La reprise par David Bowie, en revanche, est bien citée.
Evidement, pour bien faire, il faudrait sortir toute la discographie de Claudine Longet et compéter la base, faire la même chose avec Herb Alpert, etc. C’est long et systématique, et les internautes sont des branleurs, la preuve je ne l’ai pas fait, j’ai juste envoyé quelques ajouts à ces 2 sites, sans me donner plus de peine. En attendant le jour où je leur enverrai des listes complètes de ce que j’ai (vu que je me fais ma propre base des versions que j’ai en ma possession, mais bon sang ça prend un temps fou).
Il arrive qu’on nous facilite la vie pour identifier des reprises. Et je ne parle pas que des compils Paris dernière qui ne contiennent que ça.
Les reprises ont tellement le vent en poupe qu’on trouve des artistes de qualité qui y consacrent des albums complets (alors que d’habitude ils jouent leurs propres morceaux), comme Catpower ou le groupe Ivy dont le Guest room contient notamment un super Let’s go to bed. Le covers record de Catpower nous donne des versions si personnelles que parfois on peine à retrouver l’orignal sous son interprétation. Ce n’est pas une critique, d’ailleurs. Plus étonnant encore, parfois un seul artiste consacre un disque entier à reprendre des titres d’un seul (autre) artiste. Gainsbourg a fait l’objet de plusieurs compils depuis sa mort, dont une de versions d’April March et une de versions par Mick Harvey, le comparse de Nick Cave. Je pense aussi à Beatles arias chanté façon lyrique par la cantatrice Cathy Berberian.
Mais généralement quand le disque est consacré à un artiste original, chaque titre est joué par quelqu’un de différent. Comme pour Boris Vian, ou Leonard Cohen.
L’internet collaboratif, c’est un outil super, mais comme en général les gens rechignent à se faire chier trop longtemps, on peut douter que l’exaustivité sera véritablement atteinte. Ca laisse la place pour des surprises et des découvertes sauvages. Et moi je pourrai continuer à faire le mariole de temps en temps :-)
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