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Thorn of crown

par arbobo | imprimer | 10mai 2007
Pour beaucoup de gens, cette voix chaude et qui répugne aux effets spectaculaires est apparue sur un album de Massive attack en 1994, notamment le splendide Protection. La rythmique électro se rappela l’année suivante aux oreilles du plus grand nombre par un gros tube dancefloor, Missing (todd terry remix). Ce dernier figurait sur l’avant dernier album officiel d’EBTG, comme les fans avons coutume de les désigner, un album que je vous recommande (Walking wounded).Tracey Thorn a l’une des voix les plus pures de la pop anglaise, ce qui lui permet de chanter aussi bien du jazz, de la bossa, de la pop, de la disco, que de l’électro. J’ai découvert cette voix à 10 ans, par le premier album de Everything but the girl, Eden (1984), un petit bijou qui passe encore régulièrement sur ma platine. Ben Watt, autre moitié du groupe et son compagnon de toujours, est pour beaucoup dans le virage électro pris par le groupe dans les années 90, virage bienvenu puisque ces albums brillants ont donné à EBTG le succès qu’ils méritaient de longue date. Il faut dire que leur milieu de carrière n’a pas été si génial que ça, malgré l’album Love not money ou un single bien balancé comme Driving. Il n’empêche, ces deux là ont un talent fou, un vrai songwriting et une curiosité musicale sincère. La voix de Watt s’est faite plus rare avec le temps, tandis que celle de Tracey Thorn devenait un hôte de choix pour la gratin mondial.
Les royalties le lui permettant, Tracey Thorn a laissé les studios pour s’occuper de ses enfants. Un jour son fils revient de l’école en lui demandant “est-ce que tu as été célèbre?”. “Un peu”, concède-t-elle… “mais la maîtresse dit qu’elle a tous tes disques !” Ces années n’auront pas été une retraite, mais un changement temporaire avant de revenir au songwriting. La lassitude a eu le temps de s’effacer, et le plaisir de la musique est enfin revenu. Car cette chanteuse a commencé sa carrière extrêmement jeune, avec un groupe inconnu signé chez Cherry red, petit label indépendant que les amateurs de pop anglaise chérissent pour la sûreté de ses choix et la finesse de ses disques. Et puis ce couple uni a été frappé, à la fin de la carrière du groupe, par la maladie de Ben Watt qui faillit l’emporter et lui fit passer un temps fou sur le billard. Beaucoup de choses à digérer avant de retourner vers la musique.

Vingt-cinq ans après un premier album solo tout en unité (A distant shore, 1982), Thorn vient de sortir un nouveau disque solo, Out of the woods. Alors que A distant shore préludait fortement Eden, avec des titres un peu jazzy et une ambiance très unie et cosy, son nouvel album balaie différents styles, toujours avec ce flegme apaisant et stylé qui la caractérise et nous la rend chère.
Ainsi juste après It’s all true aux accents dance très 1990, la basse funky de Get around to it nous ramène plutôt aux Talking heads, voire à the Police. Je n’arrive pas à mettre l’oreille sur le bon titre, mais la basse magnifique est quelque part entre Once in a lifetime des premiers et l’album Zenyatta mondatta des seconds. La douceur pop de toujours est bien là elle aussi, comme sur Hands up to the ceiling.
Voyageuse dans le temps, Tracey Thorn voyage aussi entre les genres et dans l’espace, les 11 titres de Out of the woods ayant été enregistrés entre Londres, Brighton, York, Lisbonne, Berlin et New York. Je n’ai pas encore trouvé beaucoup d’interviews mais on peut penser que ces enregistrements ont été assez étalés dans le temps, le nom des producteurs variant quasiment d’un morceau à l’autre.
Même variété dans l’abord des titres, écrits par elle, co-écrits, voire écrits par d’autres comme cet excellent Get around to it dû à Arthur Russell. Chanteuse, pianiste et harmoniciste, parfois même guitariste, Tracey est plus qu’une chanteuse. Il n’est pas mauvais de le rappeler tant l’évolution numérique d’EBTG due à Ben Watt l’avait fait apparaître comme le coeur musical du duo. Les rôles sont mieux partagés, dirait-on. Ben Watt est essentiellement devenu remixeur et DJ, mais Tracey Thorn n’a pas cessé d’être la songwriteuse qui faisait s’extasier les critiques des années 80. Fini le jazz et la bossa des premiers jours, et on n’est plus dans la drum’n'bass des derniers EBTG, mais le tout est assez dance, mue dont elle s’avoue la première surprise. Pour notre plus grand plaisir en tout cas. Une grande musicienne est de retour.

PS : celui ou celle qui identifiera le clin d’oeil du titre recevra… toute ma reconnaissance :-p



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