the slow show, Brother : nouveau trésor caché de Manchester
Il prend son temps. Placide, jamais perturbé par l’agitation qui règne dans le studio, Fred se concentre toujours sur la manière d’améliorer un morceau. Album après album auxquels il participe, il note ce qui va et ne va pas. Aussi quand il rejoint ses partenaires, il y a une chose dont the Slow show est incapable c’est de mauvais goût.
A la surenchère sonore des artificiers qui alimentent les radios, the Slow show oppose la chaleur de l’acoustique. L’esbrouffe d’une Gaga ou d’un Guetta n’ont pas cours ici.
Mais au pays de la pop reine, the slow show préfère jouer une autre carte nationale, l’understatement. La mélodie n’est pas absente mais réduite à sa plus simple expression, ornée de quelques arrangements mais pas plus. Il s’en faudrait de peu qu’on n’y entende une musique de musiciens, où seuls les instruments auraient le premier rôle. A commencer par le souffle râpeux de ce chanteur captivant, reflet de celui de the National.
Brother a su trouver le point d’équilibre. Modestement, mais avec des choix qui troublent. Troublant, que ces mélodies tout juste suggérées ne permettent pas de parler de “minimalisme”, puisque les arrangements sont bien là. Musique d’ambiances, pas totalement non plus car elle est pourtant là, la mélodie, tout n’est pas consacré aux textures.
Une exigeante discrétion. On ne s’étonnera pas, avec une telle ligne de conduite, que ce groupe préfère sortir d’excellents EP, plutôt que se lancer dans du remplissage. C’est en refusant le laisser-aller et la facilité, qu’ils nous donnent des bijoux comme Dirty little secret. Il y a plus qu’un clin d’oeil à the National, dont “slow show” est un titre. Avec les Tindersticks, ou Elbow dont Fred a enregistré tous les disques, on tient une vraie influence et une référence à laquelle ils ont su se hisser.
Dirty little secret