The limes : super groupe et mini pressage
_ Mais si, tu sais, heu… machin, là, mais tu vois qui je veux dire c’était au concert, là… ah je l’ai sur le bout de la langue…
_ coldplay ?
_ ….
_ nan, j’déconne ^^
_ Orouni?
_ Ben voilà, quand tu veux. Comment tu connais Orouni, toi?
_ … heu…. mmm… Coldplay?
_ gniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
Jamais sérieux 2 minutes, un drame complet. Tout ça sous prétexte que dans ce disque on sent du début à la fin la partie de plaisir de faire connaissance en musique.
Seraient-ils célèbres qu’on aurait déjà dégainé la fameuse expression : super-groupe (genre Them crooked vultures). Quand on est moins connu et qu’on fait des escapades, ça s’appelle différemment : une collaboration. David Simonetta et Brent Ballantyne ont donc collaboré royalement, rejoints par Orouni, Mina Tindle et John Hale (ainsi qu’une dizaine d’invités, pour faire bonne mesure). The Limes n’a pressé son album (sans titre) qu’à 300 exemplaire, mais vous le trouverez facilement en téléchargement.
Ne serait-ce que pour Beyond blue, un des plus beaux morceaux de ces dernières années, vous feriez bien de vous procurer ce disque. Encore que le reste aie du répondant. Dead furnitures, belle cavalcade qui nous emmène dans le vieux sud, fournit une autre bonne raison de ne pas regretter son achat.
Beyond blue
Chez les Romains, ceux des gladiateurs, des centurions et des routes pavées, on aimait bien faire la conquête. Entre deux pauses détente, on étendait l’empire, à grand coup de SPQR sur la gueule. Et quand on se disait que pfiou, c’est pas tout ça mais j’étais juste sorti acheter le pain et me vlà à 3000 bornes de Rome va falloir penser à rentrer, à cet instant précis on rebroussait chemin. Laissant derrière soi une frontière entre le monde civilisé (comprendre : Rome), et les autres, les barbares. Cette frontière, le limes (prononcer limesse), se voulait frontière de la civilisation.
On cherchera en vain la barbarie dans ce disque, mais la photo de couverture évoque la “frontière” américaine, son far-west en perpétuelle expansion symbolisée par l’avancée du chemin de fer.
Pour le coup voilà qui résonne avec ce disque. Car ce beau disque est porté par un certain élan, déjà. Et que les membres de the Limes, tous venus d’autres groupes ou d’une carrière solo, travaillent à étendre leur propre frontière. Où commence mon univers, où débute le tien, faire civilisation c’est justement franchir cette question en créant ensemble. Les collaborations réussies en tirent une saveur particulière. De frontière, il ne pouvait qu’être question avec ce projet réalisé à travers l’Atlantique, débuté par échange de fichiers entre Lyon et la Caroline du sud.
On devine bien sûr que ces Limes là sont plutôt des citrons verts, prononcés à l’anglaise. Acidulés, colorés, juteux et ensoleillés.
Et du soleil on en entend, dans ce disque rétro sans l’être trop. Par moment les chants se cherchent un peu (Miniature, les choeurs de Morning noon & night), mais les harmonies chorales donnent des beaux reflets à ces quelques titres. Néanmoins on entre dans ce disque par 2 minutes instrumentales du plus bel effet, qui semblent annoncer du rockabilly 50s pour basculer sans prévenir dans un rock à ambiance bercé par un orgue séduisant.
Gourmands, les membres de the Limes ont voulu essayer beaucoup, quitte à nous demander un peu de temps pour se mettre dans les oreilles ce disque touffu. Une référence chasse l’autre (l’intro rythmique de Left hand cycle), comme avec São Francisco waters, qui débute en hommage à Ennio Morricone, et se poursuit dans un rock-folk montagneux, relevé par instants de cuivres jazzy. Le mélange de tant de riches cultures musicales donne un disque roboratif, dont chaque titre, à la manière d’une gemme, offre plusieurs reflets. City lights repose sur un riff de clavier qui sonne étrangement proche de My moon my man de Feist, mais avec une touche d’orgue très psyché qui rompt cette irruption de modernité.
On retrouve tout du long ce jeu avec les styles, les références, et un goût très marqué pour les mélanges et les contrepieds. Des rythmiques rock parsemées de ruptures (mais aussi une valse qui tourne à la berceuse, Big top head), des compositions gigognes, et une prédilection pour les choeurs collectifs, tiennent lieu de fil rouge à cette partie de ball-trap dans les caisses de disques familiales.
On sort les cheveux un peu ébouriffés de ce grand déballage. Cet instant au lendemain de la fête où l’on réalise qu’il va falloir tout ranger. Et puis la voix de Mina Tindle, la mélancolie amoureuse de Between roof and bird annonce la fin du disque, et nous prend par la main avec tant de charme qu’on s’avoue vaincu.
également les chroniques d’Erwan, Cécile, Mauve, et Alex.
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Et mon article :) ?
Quand même, moi aussi j’ai beaucoup aimé ce disque et je l’ai chroniqué hein;) !
http://thevioletteroll.wordpress.com/2009/10/26/the-limes-–-st/
il me semblait que j’en avais oublié un, désolé mauve, je répare ça !
C’est vraiment un très bon album mais j’ai encore du mal à me l’approprier. Il dégage une douceur qui ne m’a pas encore totalement ému ;)Mais ça va venir.
En revanche Alex de Pop Only Knows ne serait-il pas un oublié du top machin truc ? Si oui n’hésite pas à lui écrire ;)
Ah oui et j’ai écrit à Marie-Flore pour acheter son album, so thks à toi et Mauve pour ce méga coup de coeur.
en un seul commentaire, beaucoup de raisons de me réjouir benjamin :-)
merci à toi ^^
C’est quoi le Top Machin Truc ?? :)))
@Alex
Bah si tu m’envoies ton adresse mail à contact [@] playlistsociety.fr, tu sauras ;)