the joy formidable : le corps exulte
Pas de tromperie malgré un nom ambitieux : une joie formidable, c’est bien ce qui me remplit du début à la fin du premier mini-album de ce groupe gallois, a balloon called moaning, un disque autoproduit qui n’a donc pas eu la faveur de toute la presse officielle.
Pas de répit entre les morceaux, pas d’intro ou de final progressif et soigné, on entre sans attendre dans chaque morceau. Rien de révolutionnaire dans ce rock de bon aloi. Mais il y a le je-ne-sais-quoi, le presque-rien, qui fait que leur disque est un des meilleurs du moment. Un des plus justes, comme l’intention collait parfaitement au résultat.
Une touche de Breeders, une lichette de Ride ou de Lush, ceux qui comme moi se sont formé les écoutilles avec le rock indé des années 1988-92 seront en terrain de connaissance.
Un terrain magnifiquement réinvesti ces derniers temps par The pains of being pure at heart, ou Deerhunter, ou les Vivian girls… Chacun de ces groupes a réussi a trouver sa manière de faire qui fait qu’aucun n’est le décalque de l’autre.
Dans ce réjouissant peloton de tête, the joy formidable mérite une mention particulière. Les accords plaqués interminablement par la guitare rythmique, les voix très mixées comme couvertes de coton qui portent des mélodies simples, comme des riffs vocaux, un son compact et efficace, un midtempo déjà dansant sans verser dans une urgence de façade… Qu’est-ce qui fait qu’un cocktail portant le même nom sera fade à un endroit tandis qu’on s’en pochtronera à une autre adresse? Le talent peut-être, l’inspiration probablement.
Et une pincée d’audace même si elle reste sage. Le clip de Austere (également entendue dans la série Skins) a été censuré sur Youtube mais reste visible sur le site du groupe. Il est entièrement composé d’images tirées du site beautiful agony, dont le principe est simple : des hommes et des femmes se filment en train de se masturber, allongés sur un lit on ne voit que leur tête, leurs épaules, et le reste n’est que brûlante suggestion. L’an dernier itunes avait déjà censuré la pochette du groupe français Principles of geometry montrant des gens nus dans la forêt. Pas quoi fouetter une souris d’ordinateur.
D’ores et déjà le trio a pondu un des titres les plus forts de l’année : 9669 est à passer en boucle, à n’importe quel volume et n’importe quelle heure. Un titre parfait qui donne envie de monter un groupe de rock. Tous les titres sont sur leur myspace.
voilà la version “officielle” de Austere :
Et le groupe offre l’album en téléchargement gratuit…
Perso, je ne partage pas ton enthousiasme, le groupe me rappellant Sleeper…
…qui fait partie des groupes dont je dois connaître 1 titre à tout casser :-)
merci du rappel, effectivement il y a peu de groupes qui s’autorisent de faire ce cadeau.
Je suis aussi un fan ! ça tourne aussi en boucle chez moi (surtout “The Greatest Light…” et “While the flies”). En écoute sur blip.fm
ici : http://blip.fm/profile/frederic1892/blip/6597534
et là : http://blip.fm/profile/frederic1892/blip/10272789
Maintenant, les prestations “live” que j’ai pu glanner en video m’ont à moitié convaincu… et comme je n’ai vu aucune date de concert parisien, je ne pourrai pas en juger avant un moment…
S’agissant des influences et des résonances personnelles, je crois que je vois assez bien ce que tu veux dire… ceux que tu cites sont là… :
http://www.flickr.com/photos/rugby_pioneers/1533874411/
PS : même famille musicale (mais “made in Clifornia”…), même jolie blonde guitare/chant, une intro qu’on croirait piquée à Jesus & The Mary Chain… Gliss : http://www.culturebully.com/gliss-morning-light-video
oui c’est tout à fait ça, je retrouve la plupart des pochettes de mes disques :-)