the Free design, un summer of love à eux tous seuls
Il y a des musiques qui réconfortent dans les moments de déprime, et qui vous élargissent le sourire quand vous êtes de bonne humeur. Rares, finalement, sont ces musiques tout-terrain, dont la vertu tient à ce mélange doucereux d’innocence et de gravité.
The Free design est de ceux-là. Sorti de Kytes are fun, leur chef d’oeuvre, leur discographie devient très inégale et verse parfois dans la soupe variétoche. Mais vu le nombre de morceaux qu’ils ont enregistrés, on trouvera sans peine de quoi passer quelques bonnes heures en leur compagnie.
Si vous appréciez l’art mélodique des Zombies, si vous goûtez le chant choral des Mamas and the papas, the Free design est pour vous. Certains prétendent même qu’ils ont influencé Stereolab, dont un titre porte leur nom.
(Kytes are fun)
Quel nom, déjà! Un hymne à la liberté.
Une fratrie baba, calés gentiment entre la country Carter family et les gospel-soul Staples singers. Une pub vivante pour l’idéal familial, version ami du petit déjeuner.
Exactement, ils ont beau être charmants, joliment en place, et même doués mélodiquement, ils finissent par agacer. Il n’y a pas de mystère, plus on les écoute et plus le soupçon se confirme : c’est parfois un peu trop lisse. Un peu trop “familial”, comme on dit des téléfilms qui ne heurteront la sensibilité d’aucune partie du public et font l’aubaine des publicitaires. A moins que…
“Now! Now is the time for love” Quand même, on a presque droit à un peu de sexe, mais quand c’est chanté par toute une bande de frères et soeurs, tout d’un coup on se demande si on en a si envie que ça ^^
Prière d’éviter la surdose, donc. Pas la peine de se procurer d’un coup l’intégrale, ce serait fatal. Ce serait une belle erreur car elle risquerait de vous détourner pour de bon d’une authentique trouvaille. The free design, c’est réellement un petit bout de cet état de grâce des années 68, c’est la bande son de la “parenthèse enchantée”.
On n’atteint pas les sommets des Zombies (mais qui les atteint?), mais on n’a pas non plus la niaiserie de certains Beach boys. L’un dans l’autre, on peut toujours sourire, mais on aurait tort de se plaindre.
Chris Dedrick, qui composait presque seul, n’aura sorti qu’un seul disque solo après sept albums en famille, sous la houlette de Enoch light (tout de même). Ah, la famille, on s’en sépare tôt ou pas du tout.
Les reprises tirent les albums vers le bas. Autant leurs morceaux ont été créés pour ce qu’ils en feront, un joli conte éthéré, autant les standards qu’ils reprennent (Summertime, Michelle…) perdent un peu de leur intensité pour sonner comme des compilations de station essence.
En revanche, Kytes are fun donne envie de tourner des super 8 au ralenti éclairées au clair de lune. A la deuxième écoute de My brother Woody, vous serez déjà devenu l’ami de tout votre immeuble et vous ne pourrez vous empêcher de prendre le premier étranger venu dans vos bras. Rassurez-vous, c’est indolore.
(My brother Woody)
Il fut un temps où vous faisiez semblant de lire en pointant du doigt dans vos livres d’images. Vous croyant déjà grand, vous tentiez chaque jour de nouvelles aventures et vous précipitiez fièrement du haut de tout ce que vous pouviez.
Et lorsque les yeux embués, les genoux meurtris et en sang, les mains tremblantes, la peur que tout ceci soit réellement TROP grand pour vous vous assaillait, terrifiante. Mais par la magie de bras secourables, blottis contre un cher protecteur, bercés par une douce voix rassurante, la terreur oubliée faisait place à la délicieuse certitude que non, rien n’allait vous arriver.
The free design vous sussure ces mêmes mots de réconfort. Et l’on peut retourner jouer au cerf-volant.
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Ah ouais j’connais ! j’en ai quelques albums gravés sur un dévédé qui va m’arriver bientôt par la poste ! ^^
t’as qu’à croire ^^
Ouiiiii je crooiiiiiiiiiiis !