Telerama dub festival : Bumcello powa, épicétou
Vu le goût immodéré d’Anna C. pour Bumcello, on lui a tendu un piège. On l’a envoyée, en loucedé, dans un festival de dub, espérant un peu la convertir avec un si bel appât. Alors…. Que croyez-vous qu’il arriva?
Merci aux Waaa pour cette tentative :-)
Salut les gens,
Vendredi soir j’ai pourvsuivi mon travail de groupie au trabendo, dans le cadre du festival Dub de Télérama en partenariat avec Radio Nova. Cela fait 6 ou 7 ans que je suis Bumcello, révélé à mes oreilles lors d’un concert de -M- où Vincent Ségal et Cyril Atef, respectivement au violoncelle électrique et à la batterie, accompagnaient le chanteur. Mathieu Chedid avait eu la bonne idée de les laisser seuls en scène pendant 15 minutes - indéniablement les meilleures de la soirée. Depuis, je cours les voir à la moindre occasion, car si la qualité est toujours au rdv, les concerts passent et ne se ressemblent pas : la base de Bumcello live c’est “100% impro”.
Mardi déjà, j’avais assisté au sublime concert acoustique donné par Vincent Ségal et Piers Faccini (produit par Vincent) au salon musical de Saint-Eustache. Ambiance intimiste, une soixantaine de personnes assises serrées dans un salon plutôt XIXe, une voix superbe, et un Vincent Ségal en grande forme au violoncelle traditionnel, mélangeant les répertoires, chansons italiennes, des reprises proches de la country, et des morceaux de Piers. Les musiciens ont tout donné. Le public s’est délecté. Un de mes meilleurs concerts certainement.
Autant dire que pour cette soirée au Trabendo mes expectatives étaient grandes, et l’idée d’entendre ce maître de l’archer deux fois en une semaine, quel plaisir! Croisé trois petit-quarts d’heure avant de monter sur scène, Vincent confie qu’il n’a pas joué du violoncelle électrique depuis longtemps, mais avec Cyril, ils ont vu Brinsley Forde dans l’après-midi, ça va être bien… Ce dernier sera le troisième larron à improviser ce soir, au chant pour sa partie. Pour ceux qui comme moi ne connaissent pas Brinsley, ce londonien presque soixantenaire (il ne les fait pas du tout) est connu de l’autre côté de la Manche sur la scène reggae. En plus de sa participation au groupe Aswad, il a présenté des shows musicaux à la radio BBC, et réalisé des documentaires sur le reggae et Bob Marley. Bumcello a pour habitude d’avoir des guests, des appartitions aux durées variables selon l’inspiration, ici, la collaboration artistique durera tout le concert.
Tout ça c’était l’apetizer, comme disent les rosbeefs. Parce qu’un concert de Bumcello ça se mérite. Comme une nouille j’ai voulu être en avance, par crainte paranoïaque de louper les places qu’on m’avait réservé. Gelâge de miches un peu plus de 15 minutes en attendant l’ouverture, et vous savez quel temps il fait maintenant.
Lorsqu’enfin les portes se sont ouvertes, et les places très facilement récupérées (merci Arbobo, merci Arnaud) quelle découverte! J’aurais dû m’y attendre - Bumcello clôture la soirée. Les deux autres groupes partageant l’affiche occuperont la première heure et demie. Je me souviens que je ne viens pas assister à un concert de Bumcello, mais à une soirée du festival Dub. Arf. Le dub, j’ai vaguement entendu parlé. Asian dub foundation? Les spécialistes excuseront peut-être mon inculture, mais la non amatrice de reggae que je suis s’inquiète.
À juste titre pour le premier groupe “Dub Spencer & Trance Hill” nous a livré 45 minutes de pur cliché Dub, d’un ennui mortel. Dommage car on voyait qu’ils y mettaient beaucoup de volonté.
Heureusement “Filewile” qui a suivi a émoustillé les attentions, entraîné quelques déhanchés et fessiers sur la piste, sans laisser les zygomatiques en reste. Sans se prendre la tête et avec beaucoup d’humour, le groupe nous a offert un chouette petit concert, encore un peu de rodage, mais c’est prometteur. À suivre donc.
Deuxième entracte. Après trois tentatives et un estomac aux abois j’arrive à commander mon hotdog. Le responsable du bar au trabendo est très strict, il ne vend pas de hotdog si les saucisses sont froides, mais sa machine à faible capacité à besoin de quinze minutes pour réchauffer ces chiennes de saucisses.
Mes deux premières tentatives s’étaient soldées par des pénuries (20 saucisses toutes les 15 minutes pour 500 personnes, pas simple!). En même temps pour 4,5€, on préfère le manger chaud son hotdog.
Rassasiée, je peux me poser pour écouter enfin le concert pour lequel je suis venue. Et là, j’avoue que la question qui me taraudait depuis le début de la soirée s’impose violemment. Quel lien entre Bumcello et Dub? Que font-ils ici? À la fnac, ils sont classés dans le rayon électro, ce qui peut se comprendre pour leur partie album.
Mais sur scène, quand bien même le violoncelle est électrique, et l’improvisation s’appuie sur le bouclage de sons, tout l’intérêt du groupe repose sur son éclectisme, sa capacité à nous faire voyager dans le monde et à travers les genres, son caractère inclassable. L’idée du concert serait-elle de mettre Bumcello, électro, et Brinsley Forde, reggae, dans un shaker pour en faire du Dub?
Malheureusement, ce soir-là, le mélange n’a pas vraiment fonctionné pour moi. J’aime les expériences, mais l’alchimie n’a pas eu lieu. Brinsley n’était pas au niveau des deux autres, pas à l’aise, coincé dans ses trois lignes de texte. Le thème Dub de la soirée a un peu contraint Cyril à un rythme de fond répétitif (celui pour moi lassant, du reggae) et face au manque de répondant de son interlocuteur Vincent n’a pas pu briller comme à son habitude, faisant la part belle à la basse d’ailleurs ce soir-là.
La deuxième partie a quand même eu un peu plus de tenue, l’arrivée du cousin de Brinsley au clavier, sans être salvatrice a un peu détendu le mec au mic. C’est dans le rappel seulement que le chanteur s’est lâché et que le trio (désormais quatuor en fait) a trouvé son rythme de croisière. Un peu long le temps de chauffe en somme. Bien sûr, il ne s’agit là que de mon ressenti personnel, le public, et de nombreux fans de Bumcello certainement, a eu l’air d’apprécier.
Si cette fois je n’ai pas été émue, je reste admirative de l’aspect “performance”. Presque deux heures d’impro sans interruption, je ne peux que les excuser de ne pas avoir été au top du top ce soir-là, vu le contexte étriqué.
Bref, je retournerai voir Bumcello sur scène, pas sûr par contre, que je me laisse retenter par une soirée Dub.