Taken by trees : le clin d’oeil de l’année (My girls/My boys)
Sortez par la porte, vous trouverez bien une fenêtre ouverte pour revenir.
Parmi les reprises sorties cette année, l’une a l’avantage d’être le meilleur pied de nez de l’année. Avant même sa sortie on nous avait vendu le nouvel Animal collective, Merryweather sweet pavilion, comme le disque de l’année. Après l’avoir écouté en tout sens et avoir abondamment baillé, je dois me résoudre à lui reconnaître au moins deux titres pas mal foutus, et un bonus caché.
Leur My girls, cadenassé et congelé par une production gorgée d’inhibiteurs sexuels, trouve enfin à s’épanouir en compagnie de Victoria Bergsman.
Sous le nom de Taken by trees, la suédoise a repris ce titre en beauté. Revu en My boys, première personne oblige, le morceau gagne entre ses mains en simplicité, en chaleur, et nous fait redécouvrir un titre qui, grâce à elle, se révèle plus que bêtement “sympa”. Débarrassé d’une dureté de faux-dur qui se la joue, libéré de son verglas de titre qui glisse en vous brûlant les mains, My boys donne à entendre ses paroles avec plus de légèreté formelle mais plus de sincérité.
L’original My girls
la reprise de Taken by trees My boys
East of Eden est un bel album surprenant, comme finalement on en aura croisé pas mal cette année, la faute à la chance plus qu’à mes goûts, la chance surtout à un je-ne-sais-quoi dans l’air, un djinn bienveillant et espiègle qui mélange les influence, et rebat dans notre dos les cartes de nos jeux musicaux.
Un tambourin indien, des voix tirées de la tradition des chants soufis, Taken by trees fait dans sa cuisine une drôle de popote. Les épices sont dosés pour un palais européen, mais l’invitation au voyage est là. Le seul inconvénient de la reprise d’Animal collective est de donner une vue très imprécise de l’album. Un album bien moins occidental, bien plus proche de l’Himalaya que des Appalaches.
Sans exercice de style, sans prétention à rénover la tradition, Victoria intègre des influences à la bonne franquette. Plus discrètement que Massiva Attack avec Nusrat Fateh Ali Khan, elle tisse des liens au gré de son plaisir de musicienne. L’orient sait aussi se faire plus proche sur le dansant et séduisant watch the waves, on est docn loin de toute reconstitution.
Le résultat apporte de ces plaisirs simples qu’on regretterait de trop grossir. On se sent bien dans ces vallées, et on laisse ses habitants comme de vieux potes, avec l’impression d’avoir assisté à un concert sur twitter entre Islamabad et Stokholm.
Et après tout, c’est aussi bien de le voir ainsi car on n’est pas bien loin de la vérité :-)
sauf qu’en fait de voyage virtuel, c’est bien suite à un réel voyage au Moyen-Orient qu’est sorti ce très joli album.
La version vendue en cd et en magasin est même agrémentée d’un petit film aux travers de certaines rues regardées par la chanteuse par la vitre d’une voiture…
mais j’aimais déjà beaucoup l’original de AnimalCollective…
Cette reprise est presque incongrue dans ce disque de PopWorld ?, worldPop ?
merci yosemite :-)
à mes oreilles, ça sonne encore plus indo-pakistanais que des régions plus proches de nous, mais je ne suis pas spécialiste.
cette reprise est justement le seul titre qui n’a pas cette touche orientale, mais comme tous les titres ont de toute façon une approche pop et une même production, elle ne tranche pas tant que ça dans le disque, ça passe très bien.
Ah oui, la délicatesse de cette reprise après ce tintamare casse crâne d’Animal collective fait un bien fou et repose. Maintenant, écouterai-je en dehors de ça ? Faudra voir. En tout cas, il n’y a pas photo sur ce morceau, la reprise écrase l’original, la subtilité dépasse la grossièreté, la blanche colombe usw.
christophe… ?
n’irais-tu pas trop loin… ?
si ?
mais tu peux écouter cet album, justement oui plutôt oriental que moyen-oriental… je suis pas top en géographie (surtout musicale)
et c’est vrai que la production “occidental” du tout laisse une sacrée belle idée d’unité.
Yos’, tu sais, le Animal collective me casse la tronche alors que je trouve qu’il est intéressant. Mais sa prod’ me pose des problèmes.
Pour Taken by trees, je vais me laisser tenter.
Merriweather POST Pavilion. ;) Bizarrement c’est la deuxième reprise de My Girls que j’entends, plus accessible que celui d’Animal Collective. Perso, j’adore l’étrangété electronique de l’originale qui me fait un effet vraiment bizarre… comme dans un rêve (ou cauchemare, selon) d’un après-fin-de-monde avec un retour à l’age de pierre mais en gardant la tecnologie futuriste. Comme j’ai écrit, “tribal chants for the digital age” j’entends une rencontre d’une infini future avec un passé infini…
depuis janvier je suis incapable d’écrire ce titre sans me tromper, mb ^^