Susheela Raman, Vel. Faire entendre la diaspora (interview)
Vel, un album qui revisite les traditions
Ce cinquième disque, Vel, pourrait bien rompre définitivement l’image pop ou mainstream de Susheela Raman. Loin de sa reprise (si ironique) d’un titre du Livre de la jungle de Disney. Loin d’une pop reconnaissable à nos oreilles.
Vel franchit un pas dans son long travail de construction d’une musique “fusion”, qui puise dans ses racines indiennes, mais dans bien d’autres encore, chant diphonique du Tuva, blues, kora du Mali… C’est dans le pays de ses origines que cette londonienne globe-trotteuse a appris les traditions populaires tamoules, les chants anciens, les musiques extatiques dédiées à Murgan.
Il y a dans certains titres de Vel une puissance, un élan, qu’on avait rarement entendu chez Susheela Raman, comme dans Daga daga ou Raise up.
Susheela Raman débute une tournée dans toute la France.
Etant peu connaisseur de l’Inde, et ne cherchant pas à faire illusion, on a laissé Susheela Raman donner libre cours à son tempérament, nous donner les premières clefs d’une culture plurimillénaire. Mais c’est la “2e génération” qui nous a le plus bluffé, par son engagement viscéral pour la culture populaire, sa lutte pour la reconnaissance de la diaspora indienne comme dans son club londonien OuterIndia.
On savait qu’on allait à la rencontre d’une femme passionnée et intéressante. Nous n’imaginions ni les fous-rires avec elle, ni la profondeur de son jugement.
l’interview : Susheela monte au front
Une voix pareille doit s’écouter, mais le débit est si rapide que vous aurez sans doute besoin de lire en même temps la traduction française. Le podcast est de retour, vous pouvez télécharger l’intégralité ici (clic droit “enregistrer la cible sous”, 20′45).
Les photos de Chrystèle rendent à merveille l’intensité et la spontanéité de Susheela.
Vous entendrez successivement des extraits de Daga daga, Bolo bolo, Vanai kavil, et Vel undu.
1. 2002, musique populaire et non des élites, technique vocale, révéler les traditions populaires, transe, les professeurs, le culte de Murgan (5′36)
2. Outerindia, hors des genres, faire communauté, influences africaines, Tony Allen, rythmes 6/8 (3′17)
3. Aborigènes, chant diphonique, une dimension politique, Dieu apprtient à tout le monde, la langue anglaise (5′03)
4. Improvisation, la diaspora, être “hybride”, un combat pour l’acceptation, Talvin Singh, un festival (5′49)
Un grand merci à Virginie, et respect à Susheela. Raise up !
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Whaouh ! C’est palace 5 étoiles ici : photos magnifiques, itw en son très belle en direct et podcastable (j’ai pris cette option) + le traduction pour les malcomprenants, et c’est bien nécessaire : au moment où j’ai décroché, je n’ai pas réussi à rattraper assez bien, même si c’est très clair.
Une très belle émission en tout cas : le son, le montage et les questions me font penser un peu à Katelyne Evin en plus condensé.
Je citerai juste ce passage, parmi d’autres, qui m’a fait réfléchir : “Dieu est démocratique, Dieu appartient au peuple. C’est plus une déclaration. Un peu comme le rock, quand tu prends le rock des années 60, c’est une arène très démocratique. Avec des rapports très horizontaux. Cet esprit, horizontal, de partage, c’est ce que j’essaie de faire avec cette musique.”
Susheela rules ! Allez zou, je la remets et ensuite je me programme ce nouvel album dès demain.
Quand je dis je la remets : ses albums, pas l’itw.
:-)
merci, ça fait un bien fou d’entendre une artiste de ce calibre s’engager, oser tenir l’étendard,
on savait qu’elle a du charisme, j’ai pu le vérifier ^^
avec des rires et de la gentillesse en plus, par-dessus le marché.