Stanley Brinks au sommet avec “Hoots”
Un titre va vous accompagner toute l’année. Pas un de ces tubes et quasi-tubes dont je vous rebat les oreilles depuis des semaines. Pas un truc pour gigoter et faire frotti-frotta.
Un de ces beaux titres qui vous ont fait aimer Chet Baker et adorer le film Round midnight, et les mélos que vous regardez en cachette parce que ça fait pas assez snob;-)
One Goodbye
Laissons les commodités, vous aurez du mal à classer ce disque autrement que par ordre alphabétique, encore que même là l’ainé des Herman Düne ne vous facilite pas la tâche. C’est du jazz, d’accord. Comment ça, pas d’accord?! Bon, vous pouvez jeter ce bijou dans le bac “songwriter”, ce qui vous évitera de choisir entre blues et chansons à l’ancienne.
Plus André avance dans sa carrière solo, désormais installé à Berlin, plus il s’éloigne de l’anti-folk et freak-pop auxquelles il donna ses lettres de noblesse en compagnie de ses amis les Wave pictures notamment. Sur Cooks c’était encore ce qui ressortait le plus de l’album. Mais déjà sur l’album Bit, un titre comme do it for me, son saxo, son côté blues, le mettaient sur la voie qu’il emprunte maintenant. Quasiment tout l’album d’ailleurs, bel album de transition, de work in progress, mais il souffrait de ses conditions sommaires d’enregistrement et d’une production très relative.
Grandeur et inconvénients de la démarche de Stanley Brinks, qui pond des centaines de morceaux en dehors d’un vrai circuit économique. On peut tout de même se les procurer chez B.Y records. Des disques nombreux, autoproduits au point qu’on s’emmêle un peu lorsqu’il s’agit de déterminer lequel serait son “premier album solo” (et on s’en cogne). Disons seulement que de cette discographie fleuve Hoots est actuellement mon préféré, le plus touchant.
Comment vous écrivez “beau”, déjà? Avec du orange, pardi, avec du orange bien entendu. En noir sur orange.
Pour les lettres, vous pouvez choisir de quoi composer “One goodbye”.
Une fois que vous aurez savouré ce morceau, délicatement ceint dans son bel écrin de sons (10 titres au total), vous reviendrez. Vous nous engueulerez. Vous direz que c’est pas juste, si l’article avait été plus long, vous auriez été mieux préparé à la beauté de ce qui vous attendait. Tandis que là, bah, après tout c’est juste un album de plus de ce mec qui en pond des centaines, et cette pochette faite en 42 secondes inspire moyennement confiance.
Mais je vous préviens, je vous préviens.
Je vous préviens que vous y reviendrez. Et que vous reviendrez. Parce que vous ne pourrez pas vous empêcher de vous dire qu’un site qui vous recommande un pareil disque a d’autres pépites en stock. Si seulement… car on n’en fait pas si souvent, des disques de ce calibre. Sauf lorsqu’on s’appelle Stanley Brinks et qu’on en sort au moins deux par an ^^
Hoots est paru le 1er janvier 2010
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total in love du titre :)
et du reste de l’album aussi.
f*ck tu avais raison.
C’est superbe…
Mais je ne ressens pas la rupture avec la dimension messianique de sa carrière.
Juste une pure continuité…
Mais qu’importe : superbe suffit!
rupture je ne pense pas, mais je trouve que ce blues, entendu au sens “jazz”, on ne l’entendait pas du temps où il était encore dans herman dune je trouve, et pas forcément sur ses premiers solo, mais depuis quelque temps il avait bien préparé le terrain oui :-)
et merci sensi ^^
Au fait, tu as vu que Scott-Heron était au new morning en mai ?
Après meilleur album 2010, meilleur concert 2010 ? :p
on verra, déjà faut qu’il rate pas son avion ;-)
Pour ma part, dans une veine un peu diffèrente, je préfère l’album précédent, “SB horns in” (sur “SB hoots”, “three years” est aussi excellent). Un authentique chef-d’oeuvre ! Ecoutez des morceaux commme “forget about the world outside”, “midnight expresso”, “all the fruits” ou “you’re only kidding yourself” me remplit de bonheur.
oui Yard, le “horn in” est très beau aussi,
et consacrait le passage de SB au sax comme quasi instrument principal.
beau disque mais plus “typé” à mes yeux, ce qui me bluffe dans Hoots, c’est qu’il se tient à égale distance du blues, du jazz, et du songwriting de ses origines.
Et puis ses morceaux ont une puissance cinématographique certaine :-)
en tout cas la disco de SB est suffisamment vaste pour que les préférences des uns et des autres varient :-D
Très beau titre en écoute, en effet…
Ça donne envie d’écouter le reste…
Bon bah pas mieux que les autres, je vais chopper le disque
voilà un succès franc et mérité :-)
C’est très bon… je viens d’écouter ça sur fond de pluie, alors que ma fille fait (enfin) sa sieste… Merssebeuque!
andré chante pour les bébés, on tient un titre pour son prochain album :-)
One Goodbye est en effet fantastique.
Je suis par contre beaucoup plus mitigé sur l’album dans son intégralité, peut-être un peu trop monochrome. J’ai un peu l’impression d’entendre un peu toujours la (presque) même chanson.
Je n’en suis qu’à deux écoutes, j’en lancerai une 3ème prochainement.
J’y suis revenu déjà 4 fois à cet album. C’est vrai qu’il a un côté monochrome, mais je ne sais pas pourquoi il a réussi à me toucher à ce point là. C’est un genre (le folk new generation) qui me laisse de marbre pour 98% de la production. mais là, cette clarinette (ou sax soprano ?), cette voix border line, ce lo-fi unplugged pesant et léger à la fois, brefle : j’ai accroché.
dans mon Top 2 des sorties de l’année pour le moment.