Spur : les années 60 ne meurent jamais
On en avait un peu assez que les minots à peine sortis du lycée se prennent pour de vieilles gloires locales de Detroit et préfèrent ajouter une ligne à la longue liste “garage” plutôt que construire le son de demain.
On était prêt à faire une exception, tout de même. En entendant Spur of the moments, de Spur justement. Trop pur, trop beau, on passait volontiers l’éponge sur l’exercice de style revivaliste.
Mais… On lit enfin la présentation qu’en fait Drag city, maintenant qu’on est décidé à en dire deux mots. Belleville, Illinois, petit trou paumé, aura donc son heure de gloire… ou pas.
On n’était pas encore un reflet lubrique dans l’oeil de nos parents que Spur avait déjà enregistré ces titres de haute volée. A mi-temps entre Monterey et Woodstock, de toute façon le tirage de ce disque fut trop confidentiel pour attirer l’attention de qui que ce soit. On s’interroge aujourd’hui sur l’abondance de disques, mais voilà une preuve de plus que dans les années 60 la profusion était tout aussi réelle et que des gemmes aux reflets d’argent passèrent longtemps inaperçues.
On trouvera peu de synthèses des années 60 aussi réussies. Le son garage et une vraie énergie rock, doublées de mélodies impeccables. Ni vraiment Kinks, ni complètement Byrds ni Seeds, assez près tout de même pour qu’on y pense, comme autant de compliments.
On les appelait the unknowns, ou plutôt c’est eux qui s’étaient baptisé ainsi, accès de lucidité ou prémonition? A peine moins inconnus aujourd’hui, on retrouve leurs chansons réunies sur ce beau disque à la pochette particulièrement bien choisie.
C’est tout de même un comble, on entend un petit bijou sixties en 2010 et la première chose qu’on a pensé est “drôlement bien imité”. Tsss tsss… On vous laisse en bonne compagnie, ça s’appelle Mind odissey et c’est pas trop de la merde :-)
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Pas trop :)
(le titre donne quand même envie d’écouter le reste)
en effet benjamin ^^
comme si on n’avait pas assez à faire avec les nouveautés ;-)
Encore une pépite musicale éditée ! C’est inouï le nombre de films, disques, livres, etc. oubliés dans les archives mondiale.
Je pense quand même que la production actuelle est beaucoup + grande (les home-studio, l’autoprod’, internet..).
A +