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Soap and skin, Trabendo, 17/04/2012

Hier soir, je me dirigeais donc vers le Trabendo pour voir Soap and Skin et en marchant dans le parc de la Villette, je me rendais compte qu’il y avait foutrement beaucoup de monde pour Soap & Skin. Il devait sans doute y avoir un concert au Zénith (qui est juste à côté). Donc, j’ai gentiment demandé à 4 messieurs ce qu’ils allaient voir au Zénith. Ils n’avaient pas trop le look concert, mais bon. Un des 4 messieurs s’est tourné vers moi, m’a dévisagé d’un air un peu méfiant et m’a dit « on va voir Marine Le Pen. » J’ai fait « ah ? » Et il m’a dit en désignant le Zénith « Si vous allez là-bas, c’est que le Front National. » J’ai du redire « ah ? » et puis j’ai tourné pour prendre la direction du Trabendo.

Mais au Trabendo, il y avait aussi plein de monde. La salle vient d’être refaite et pour une raison complètement conne, il a fallu attendre dans le froid et faire la queue dans un escalier extérieur, en hauteur, à regarder tous les veinards qui étaient déjà entrés et qui buvaient des bières dehors, en dessous de nous, pendant qu’on foutait rien à les regarder dans cette queue débile.
A l’intérieur, la salle était remplie à ras bord.

Ne cherchez pas la chanteuse, elle était pliée en deux, en plein dans la tache de lumière.

Je ne connaissais qu’un seul morceau de cette chanteuse, « Marche Funèbre ». Elle l’a jouée d’ailleurs, vers la fin. C’était super violent, elle était transportée, chantant et gesticulant comme une possédée devant la scène, éclairée la plupart du temps par des lumières blanches, sans couleurs, très chouettes, très pures.

Elle était accompagnée de deux violons à gauche de la scène, deux violoncelles au centre et une contre basse à droite. Je suis pas sûr que ce soit exactement ces instruments là, mais ce dont je suis sûr c’est qu’ils avaient des instruments du plus petit à gauche au plus grand à droite ; comme les cinq daltons en gros. Il y avait aussi une choriste et un type à la trompette, mais je ne le voyais pas car il était caché par le poteau.
Même si je ne suis pas fan de tout, c’est vraiment un concert original que présente cette fille. Elle a un vrai style, elle y va à fond et moi, à part les deux premiers morceaux (le temps que je rentre dedans), j’ai trouvé ça vraiment très fort. C’est le moins qu’on puisse dire de sa musique hyper glauque, c’est que c’est fort.
Elle a fait 3 reprises : « Voyage, voyage » de Désirless.
C’est vraiment bien sa reprise car elle la transforme complètement pour n’en tirer que la mélodie brute et qu’elle la ressort à un tempo assez lent. Le problème, c’est qu’elle est autrichienne, la « Soap & Skin ». Alors, quand elle chante en français « voyage, voyage, … de nuages en marécages, de vent d’Espagne en pluie d’Equateur, … » avec son gros accent teuton, ça fait un peu sourire. Pardon.
Elle a aussi repris « Pale Blue Eyes » de Lou Reed et « The End » des Doors. Franchement, elles sont superbes ses reprises car elle s’approprie entièrement le morceau.

Elle passe de morceaux très calmes avec son piano à queue qui était au centre de la scène, accompagnée des 5 Dalton et parfois, elle balance des boucles avec son mac posé sur son piano (l’application Live était affichée à l’écran, si je ne m’abuse) et elle sort des sons très électros, voir limite indus-gothique, limite un peu bourrin quand même parfois. Mais l’ensemble, au moins, étonne, est original et ne peut pas laisser indifférent.
Ce qui laisse indifférent par contre, c’est la nouvelle peinture murale du Trabendo. Avant, il y avait ces chouettes dessins qui étaient comme ceux des pochettes de Unkle. Là, fini, ils ont mis des à plat de peintures moches en forme de carré, triangle ou rectange pour faire années 80, années 80 ratée.