Snowglobe accouche d’un bel album
Si la nouveauté du moment est l’exceptionnelle qualité des disques français, les américains peuvent plutôt se réjouir, de leur côté, que la moisson soit toujours aussi riche aux quatre coins des cinquante états.
En France on parle de public “indé” par opposition à d’autres styles, mais aux Etats-Unis les années d’études sont une parenthèse encore plus marquée qu’ici, et les radios des “colleges” sont les principaux diffuseurs d’un certain type de rock. Moins ripoliné et manucuré que le rock FM, il s’autorise à se lâcher un peu sur la saturation, ou à mettre une bonne louche de mélodies dans son rock, bref il joue une partition “décalée” parfois prévisible mais souvent plus intéressante.
Par moment cette dimension “college”, voire des touches de REM sur certains titres de Oxytocin, rappellent que Snowglobe sont de jeunes américains. Des américains riches de cinq disques réussis et d’une renommée proche du néant.
Sans être sur le fil du rasoir comme l’étaient les Violent femmes, sans jouer à fond la carte des harmonies comme Forest fire ou Fredo Viola, Snowglobe réalise de bonnes chansons, et souvent même un peu plus que cela.
At times a nightmare a un peu trop de réserve pour nous faire pleurer, mais assez de profondeur pour qu’on la prenne au sérieux et qu’on la fasse écouter aux amis.
Nothing I can do
D’ailleurs lorsqu’on s’essaie aux comparaisons, on mélange illico différents genres et ont lorgne finalement du côté de cette fameuse catégorie “indé” dont les premiers titres semblaient nous avoir éloigné. Derrière les mélodies soulignées de cuivres, il y a donc aussi une touche de psyché et ses envolées de guitares à l’unisson. Mais leur album de 2007, Me and you, est souvent plus “americana” que ça (Take a hike on your feet et son banjo), un regard vers REM (My father says hey, Deez), un autre vers la folk à l’ancienne (ain’t it strange, Memory girl). On tient même avec Hardcore soul un véritable bijou, pour accompagner les moments graves ou les vrais chagrins. Du même niveau que le Waves rolling de 2004 et ses accents très Beatles. C’est bien le seul reproche qu’on puisse adresser à Snowglobe, ces changements de direction, cette manière de puiser dans différents registres, mais toujours pour en tirer des chansons solides.
Ceux qui ont déjà écouté le groupe Oh no oh my! connaissent la voix de Tim Regan. Ils trouveront ici un crossover de styles américains, jamais abordés comme des produits purs mais des ingrédients pour une bonne bouffe entre amis. Sweet dreams ose même mettre de la pedal steel hawaienne sur un titre chanté à la Leonard Cohen.
Un nouvel EP de 7 titres vient de sortir, un mini-album qui confirme la variété d’ambiances que Snowglobe sait créer, avec un talent mélodique intact. Le single Nothing I can do (ci-dessus), sa voix sémillante et son violoncelle qui contrebalance la main droit allègre au piano, a tout pour ravir et conquérir. Les fans d’Elvis Perkins devraient y retrouver leurs petits, mais ceux des Wave pictures aussi.
Et puis entre ce titre de disque impossible à retenir et un titre final baptisé prelude, on trouve chez eux suffisamment de distance pour les prendre en affection. Après tout, en 5 disques bien remplis, ils n’ont toujours pas eu droit aux lueurs de la presse étrangère ni du moindre blog, on aura du mal à leur prêter des ambitions de conquête mondiale. Pourtant ils ne manqueraient pas d’arguments.
No need to light a night light on a night like tonight vient de paraître chez Makeshift music, profitons sans barguigner des bons produits de l’Amérique profonde ^^
Tweet
J’adore le titre en écoute ! Merci pour la découverte !
wow, grâce à toi mb le nombre d’auditeurs de snowglobe en France vient de doubler ;-)
jusqu’où iront-ils?
“wow…”
Arbobo, serai-tu entrain de te moquer de moi ? Peut-être parcque je n’ai pas expliquer pourquoi j’aime (pour t’éviter à lire mes fautes grammatique (comme dramatique i.e. grave). C’est vrai qu’il y a un parenté avec Elvis Perkins(qui me parait plus raffiné, mais dont j’ai beaucoup de mal) mais ce petit côté roots/americana vaguement rustique à beaucoup de charme. Déjà j’ai beaucoup aimé le premier disque de Matt Costa (un Folk/Pop un peu rustique plein de charme) mais aussi le “Chamber-Pop”(haha, j’adore ce mot)de Camphor et dont cette chanson me fait un peu penser…
si je me moque, mb, ce n’est pas de toi,
et pour la grammaire ne t’en fais pas, tu es très clair et c’est le plus important,
c’est juste que ce groupe est bon (si j’en parle c’est justement parce que j’aime beaucoup moi aussi, pour les mêmes raisons que toi),
et que je suis surpris que personne en France ne semble en avoir parlé (ou alors j’ai mal cherché).
nous sommes probablement très peu en France à avoir des disques de Snowglobe, alors ça m’amusait de penser qu’on était tout d’un coup passé de 1 auditeur (moi) à… 2 (toi et moi) ^^
Ah, je suis rassuré… et j’ai un gôut prononcé pour le côté surréaliste et absurde que peut avoir la vie, alors si j’achète le disque je penserais à toi, hehe. :)
” Et puis entre ce titre de disque impossible à retenir et un titre final baptisé prelude,”
Je reviens de relire l’article (quand on ne connais pas l’artiste, on lit en surface) et ce titre, No Need To Light a Night Light On a Night Like Tonight : tu vois je l’ai déjà retenu parcque c’est marrant et grave à la fois. :D Un “tongue-twister” avec un côté absurde, enfin, je le supçonne mais je ne les connais pas encore assez…
Trois !
C’est frais et sympa, sans prétention, mais agréable pour bosser et donner la pêche.
ça fait plaisir à lire :-)
car effectivement il méritent mieux que l’anonymat complet dans lequel ils sont chez nous
Je craint que tu sera pour l’instant le seul à écouter ce disque parcque je n’ai pas l’impression que les autres morceaux soit à la hauteur de Nothing I Can Do. Hélas.
Jamais entendu parler auparavant. Au début j’ai mal lu et j’ai cru que tu parlais de Snowgolb. Bon je vais l’écouter mais c’est plus pour te faire plaisir :p
j’aime qu’on me fasse plaisir :-)
comme je le laisse sentir, et comme dit, leurs chansons sont inégales, mais sur 5 disques il y a au total pas mal de bons titres, voire séduisants comme celui-ci :-)
et pour ma part, je n’en avais jamais entendu parler non plus benjamin, c’est même probablement le premier article en français sur eux.