Sarah Renfro : one of us (demo)
C’est dit, écrit, répété, la blogosphère est même étonnamment unanime, 2010 est une année terriblement moyenne. Terriblement d’abord par l’absence de vraie baffe dans la tête, qui aideraient à fixer cette année sur un souvenir précis et marquant. Terriblement encore en raison de l’océan de disques pas mal et même souvent bons, parfois à pas grand chose de l’excellence. Si nombreux, ces disques “moyens”, qu’on peine à les départager.
Hasardons l’hypothèse que dans un tel contexte, les petites marottes de chacun, ces préférences intimes qui ne sont pas exactement des critères artistiques, prennent le dessus. Dans notre cas, un penchant marqué pour les voix chaudes, les ambiances dépressives mais pas trop mélo, les accords mineurs, les boucles répétitives, ou la couleur de certains instruments (orgue, cuivres, violoncelle…).
Oh, on ne va pas s’excuser d’aimer Sarah Renfro, si demain elle passe en ville on battra le rappel pour faire partager ce plaisir aux amis.
Il n’empêche que Sarah Renfro est un bon exemple de cette année étrange, qui arrive à nous faire tordre une bouche dubitative à l’écoute des disques les plus charmants (une autre Sarah, par exemple, Blasko l’australienne).
Maintenant qu’on a bien mis le doute dans vos esprits, on va tout de même défendre cette jeune musicienne venue de Denton tenter sa chance à New York. L’hommage a sa ville natale (120′000 habitants au nord du Texas) a l’air de lui ressembler un peu trop : banal et sans relief.
Mais Renfro a mieux à offrir, comme le montre son EP You Should Be Somewhere Outside.
Et dans State of the union, on entend des défauts, mais surtout on se laisse faire par le chant de cette cousine imaginaire de Tracey Thorn. Une comparaison dont on use peu ici, parce qu’elle est précieuse. Oui oui, il y a la guitare blues pour rappeler que Renfro est américaine. Et puis cette dentelle, ce chant dont les pleins et déliés rappelle étrangement ceux de Tracey Thorn dans les premières années de Everything but the girl.
Ses nouveaux morceaux, dit-elle, seraient plus inspirés de PJ Harvey, mais Cat Power qu’elle aime tout particulièrement n’est pas bien loin non plus si l’on écoute la démo de One of us. Continue, tu tiens un truc là, lâche pas l’affaire il est bon ce One of us.
Moins de pop, moins de gentillesse, oublie Denton Sarah, New York est dure et sans pitié, aiguise ta guitare et cogne dans le mur, ça va faire des étincelles!
La blogosphère n’est pas étonnement unanime…
Ou alors je n’en fais pas partie!
:-)
Je vais écouter ceci…
tu trouves que 2010 est une “grande année” mmarsu?*
une brèche dans l’unanimité ! :-)
Grande année? Ca n’existe pas! 2010 est une année comme les autres!
Chaque année, les courants dominants m’exaspèrent à la longue. L’année Animal Bear Panda Collective, pfffftt! L’année chill-wave, pffffft! L’année Twee, pfffft. L’année shoegaze-psych, pffffft!
Moi, en 2010, j’ai ma dose de bijoux comme chaque année : Shining, Meursault, Extra Life, Apollo Ghosts, etc, etc!
Et voilà que revient Third Eye Foundation avec un opus “ouch”….
Non, tout va bien!
:-)
Un disque à “pas grand chose de l’excellence”, c’est pour moi un très bon disque, pas un disque moyen. S’il y a cette année beaucoup de disques de ce niveau, c’est donc que 2010 est une très bonne année. Et même si j’ai suivi de plus loin que d’habitude l’actualité (sans la commenter en tout cas, j’avais le sentiment que 2010 se passait plutôt bien.
Une autre brèche dans l’unanimité qui commence à s’effriter… ;-)
Ah je veux bien à mon tour participer à cette salutaire entreprise de démolition… du mur de “l’unanimité sur la blogosphère”. Rien de pire que ce consensus mou qui a porté aux nues l’an dernier le trio “Animal Collective / Grizzly Bear / Bill Callahan” Beurk :(
Qui osera mettre un dernier coup de latte dans ce putain de mur pour qu’il s’écroule enfin ?!
mettre dans la me^me catégorie bill callahan et animal collective, je n’aurais pas osé, mais ce consensus là m’avait agacé aussi, je ne m’y rtrouvais pas.
là je aprlais plutôt d’être d’accord, mais visiblement on ne l’est pas non plus, sur le fait de ne pas avoir trouvé tellement d’albums superbes cette année.
cela dit, rien que le scott-heron, le gonjasufi, le neil young, c’est pas mal j’avoue.
pour sarah renfro,
j’espère qu’elle va poursuivre dan la veine de cette démo, je trouve que la douceur pop ne lui va pas aussi bien
Rectificatif : le dégoût exprimé par mon “Beurk !” ne s’appliquait qu’aux groupes en haut du podium (pas à B.Callahan évidemment)
Après sur le fond, je te rejoindrais presque : en effet, jusqu’à présent, aucun album 2010 ne m’a vraiment ébloui. Mais l’année n’est pas achevée…
C’est juste que ce débat ne m’intéresse guère (n’étant ni journaliste, encore moins historien du rock) Je reste donc attaché à “mes petites marottes, mes préférences intimes” ; mais j’aime aussi connaître celles des autres bien entendu !
MERCI justement pour la découverte de Sarah RENFRO ! Pas d’accord par contre sur ce que tu dis de DENTON ! Je ne compte plus les très bons songwriters originaires de là-bas… :)
des noms, des noms !
^^
Sans remonter jusqu’à Roy ORBISON, j’en citerais que trois qui se sont illustrés justement cette année : Doug BURR, Sarah JAFFE et évidemment Josh T. PEARSON (dont on attend la sortie de ses “sad songs” en disque avec impatience !)
ah oui, merci
les texans je sais rarement de quelle ville ils sont à l’origine :-)
Voilà, voilà, Arbobo, tu en as déjà cité trois! Ca va mieux?
:-DD