Protoclip, gagnez vos places pour le festival
Outil de promotion devenu indispensable à la réussite d’un disque, les clips ont la vie dure. Créneaux de diffusion plus compliqués, budgets en baisse… et puis peu de reconnaissance filmique.
Le festival Protoclip s’efforce depuis 6 ans de mettre en valeur des clips dont la qualité, en tant que film, mérite qu’on s’y arrête.
Songez que c’est par ses clips que la réputation de Michel Gondry a grandi (ceux pour les Beastie Boys notamment), rappelez-vous l’importance du clip de Thriller pour la stature de Michael Jackson, le clip n’est pas toujours un simple accessoire mais peut devenir une oeuvre à partir d’une oeuvre.
Le festival débute mercredi 25, et arbobo.fr vous fait gagner un pass en envoyant votre nom à l’adresse postmaster [at} arbobo (point) fr jusqu’à mardi midi. Le gagnant sera tiré au sort.
Le festival décerne plusieurs prix, décernés pour les uns aux réalisateurs professionnels pour les autres aux amateurs. D.A.N.C.E, de Justice, a évidemment reçu le clip d’or, en 2007, avant de marquer le monde entier. Les internautes sont invités à décerner leur prix, en votant en ligne jusqu’au vendredi 27 novembre, pour l’un des 25 clips en lice.
Vote du public et stop-motion
Le public vote également sur place sur autre sélection. Preuve que le public sait être aventureux, il a récompensé en 2008 le clip de romain Gavras pour Stress de justice, qui a tant fait couler d’encre. Les films primés sont tous visibles sur le site. Comme le très enlevé et charmant clip de Louis Clichy, primé en 2004, sur A quoi ça sert l’amour, sur le morceau d’Edith Piaf et Theo Sarapo. Un petit bijou d’animation qui n’a pas volé sa récompense.
D’ailleurs d’année en année le palmarès grandit, de 4 prix décernés en 2004, on passe à 7 catégories récompensées cette année.
Véritable festival, le Protoclip propose à la fois tables-rondes, concerts, projections, compétition officielle, ateliers, et exposition. Cinq jours bien remplis dont voici quelques points saillants.
Conjuguant l’attention de partenaires nombreux comme, au hasard, Radio Nova, Arte, ou l’agence Waaa, le Protoclip 2009 a l’avantage de se dérouler dans un lieu unique, et ancré dans la vie de son quartier, le Centre musical Barbara à la Goutte d’or. Excellent choix qui va de pair avec la programmation de 2 soirées de concerts vendredi et samedi (5 euros chacun), et des ateliers ouverts aux lycéens pour les initier aux techniques du “stop motion” ou au montage sur Windows movie maker. Pas du toc, mais des formations qu’ils pourront réellement mettre en aplication chez eux ou au lycée.
Le stop-motion, filmé image par image, qui permet un rendu saccadé et bizarre, a été popularisé notamment par Michel Gondry. Au point de faire de (trop!) nombreux petits, comme vous le constaterez dans la sélection des clips de cette année (avec un clip du frère aîné Gondry). C’est joli mais un poil facile à la longue. Intéressant quand on n’a vraiment pas un sou, par exemple. L’autre gimmick récurrent est le travestissement, artifice poussif entre tous, et généralement teinté de sexisme. Mais il n’est généralement qu’un ingrédient parmi d’autres (heureusement).
UK music, N.A.S.A, etc.
Nous voici donc avec 2 festivals complémentaires, “filmer la musique” qui se tient annuellement au Point éphémère avec une approche ouverte au maximum, et le Protoclip centré exclusivement sur la forme “clip vidéo”. Deux démarches et deux manières d’aborder la musique mise en images. La musique et Paris méritent bien d’avoir les deux. Avec plus de cent clips en ligne, le site offre plus qu’un pis-aller à ceux qui ne pourront pas se rendre sur place.
Le protoclip conjugue cependant deux dimensions. Il est un festival, avec ses sélections parallèles et son palmarès. Et il est un salon pour les professionnels et spécialistes du genre, avec ses table-rondes en journée, ses rencontres entres producteurs et réalisateurs. Ni un Midem du clip, ni un festival de court métrage spécialisé, le Protoclip s’efforce de tenir la position à égale distance du public et des professionnels. Un pari intéressant qui mérite d’être souligné et soutenu.
L’édition 2009 est organisée autour d’un fil rouge, l’Angleterre et ses clips. Deux séances de projections sont prévues, mercredi à 20h et dimanche à 18h.
En réalité l’invitation est plus large, car l’autre hôte est Jonathan Wells et la sélection de son festival Flux à Los Angeles. Le voisin canadien n’est pas en reste avec la projection d’un documentaire 52′ de Laure Flammarion In the corner, consacré au foutraque Gonzales.
Assez brodé, puisque compétition de clips il y a, et sans préjuger de vos préférences, quelques clips en compétition nous ont tapé dans l’oeil.
Parmi ceux qui n’ont pas démérité, René the renegade, réalisé par Julien Henry sur un rock bien carré, ou Clyde et Bonnie par Najar et Perrot, qui jouent habilement des codes et de leur culture (c’est aussi leur handicap). Dans le registre bouts de chandelles magnifiés, Emilis Sandoval fait aussi du joli boulot pour Opération bretzel, en puisant dans le registre expressionniste, et Olivier Martin dans le versant poétique pour Ignatus. Si le morceau était moins insignifiant, le Happy comptoir par Fabrice Bracq mériterait, visuellement, qu’on s’y arrête aussi. Avec des moyens considérablement plus élevés, l’atelier collectif a donné une puissance visuelle certaine au boursoufflé Kill the surfers de Ghinzu.
Tous ceux-là ont leur chance, mais on les voit mal mettre une tannée aux plus réussis de la sélection. Vous retrouvez en compétition un clip qui nous a scotché et dont on vous a parlé plus tôt cette année, le stupéfiant A volta de N.A.S.A réalisé par Logan. Autre candidat sérieux, le clip de Jesús Hernández pour Beware the killer, inventif et dramatique. Comme quoi les grosses pointures et l’argent ne font pas tout.
Evidemment, reste toujours la question insoluble : un bon clip peut-il relever une chanson moyenne, et inversement un titre génial ne rend-il pas trop indulgent envers son clip. A vous de juger.
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Précision : le pass à gagner vous donne accès à tout le festival,
n’hésitez pas à concourir même si vous n’êtes pas disponible tous les jours :-)
Vachement bien cet article! Je ne concoure pas, car je suis à Berlin, mais je le regrette. Le clip est depuis toujours une forme vidéo qui me fascine et je rêve moi-même d’en réaliser. Je regrette toujours que bien d’entre eux se contentent de mettre en avant le groupe, avec déploeiment de guitare et de batterie et gros plans sur les chanteurs inévitables, au lieu d’être narratifs comme l’étaient, justement, les clips de Gondry pour Björk ou ceux (pour moi les meilleurs) de Spike Jonze pour Fat Boy Slim. L’animation oui, mais un poil trop fashion maintenant pour moi, on la voit partout, surtout depuis Gorillaz, non?
merci Magda :-)
pour celui dont je parle, c’est une animation plus lo-tech, mais qu’on a aussi déjà vue.
mais l’originalité totale, c’est rare, très rare