Presse, quitte…
Une génération de vieux barbons (au hasard, la mienne) continue à classer les amateurs de rock entre lecteurs des Inrockuptibles et ceux de Rock & folk. Oui c’est triste, reconnaissons-le, non pas qu’il soit honteux de lire l’un ou l’autre (s’en lasser et s’en détourner, pourquoi pas, à la longue, et encore…).
Mais il est juste aussi de dire un mot de nombreux nouveaux titres qui émergent d’année en année.
Chaque année, des centaines de titres de presse se créent, autant mettent la clé sous la porte, et durer n’est pas la moindre des prouesses.
Adios Voxpop, que j’ai découvert sous la pression amicale de Ska qui avait bien raison. Exit Serge, consacré à la chanson française et que, pour ma part, je ne regrette pas. Mais (New) Noise se porte bien, par exemple.
On trouve depuis peu chez les libraires Le grand remix, mag musical qui est un croisement du magazine XXI pour la forme et la périodicité, et de Vibrations pour le contenu. Une bonne occasion de découvrir des aspects de la musique brésilienne des années 80, 90, et 2000, que la plupart d’entre nous ne maîtrise pas aussi bien que Rémy Kola-Kopoul (mais qui le pourrait?). Si comme moi vous aimiez déjà le mensuel suisse Vibrations, vous ne pourrez qu’aimer cette version “remix”.
Fort de son succès en webzine et de ses concerts haut de gamme, Gonzaï a désormais une édition papier, au contenu 100% original, vendu essentiellement par abonnement (et lancé par crowdunding).
Alors? Alors quoi, le papier : pas mort. Voilà tout. Ah si, j’allais oublier : bonne nouvelle s’il en est.
Pour ce qui est de fonctionner en ligne avec une équipe professionnelle, c’est moins évident mais c’est le pari tenté par une belle équipe avec L’oreille absolue. Comme pour les grands titres de presse, une partie du contenu est libre, le reste est payant. Là aussi, la qualité avant tout, et un rythme mensuel qui permet de suivre tout en ayant une vie à côté ^^ Aux mannettes, et à l’origine de son lancement en 2011, rien moins qu’une des plumes les plus respectées des années 90, Richard Robert.
La presse musicale continue de bouger, pas seulement sur les webzines “hors-économie”, vous aurez sans doute d’autres exemples à ajouter à cette sélection fragmentaire.
Tant mieux pour tout le monde. Et on pourra aussi en tirer cette conclusion à l’adresse des mauvais coucheurs qui passent leur temps à dauber sur tel ou tel magazine plus ancien ou plus installé : arrêtez de nous gonflez et donnez vous la peine 5 minutes de trouver un autre mag qui vous plaise (et vous trouverez, c’est quasi certain).