presse papier
Sale temps pour la presse, le refrain est connu, la crise actuelle n’arrange rien.
Mais pour la presse “rock”, alors?
Même par mauvais temps le secteur de la presse est constamment en effervescence, des centaines, des milliers de titres nouveaux arrivent chaque année, dont la plupart ne durent pas assez pour fêter leur anniversaire.
2008 ne fait pas exception, et deux nouveaux magazines retiennent l’attention. Dure concurrence pour les vétérans, Rock&folk, les Inrockuptibles, et Magic!
En 2008, on soulignera la persévérance de deux titres dont le lancement tenaient du pari.
Voxpop tout d’abord, qui en tant que bimestriel prend le contre-pied de l’actualité, joue à fond l’optique magazine, mise sur une identité graphique affirmée en donnant une place importante à la photo.
Je ne suis franchement pas fan de leurs couvs sur tiny masters of today ou sur Mareva Galanter -même si son nouvel album est pas mal, mais ce mag cultive un ton différent (je vous épargne l’adjectif galvaudé “décalé”, qui ne leur rendrait pas justice) qui apporte une ouverture bienvenue.
Tsugi ensuite, a réussi le plus difficile, emporter avec lui son lectorat après avoir été “viré” de son titre. Le magazine Trax ayant été racheté par un autre enchérisseur alors que la rédaction avait mis de l’argent sur la table et proposé un plan de relance, l’équipe est partie fonder un nouveau titre, concurrent d’un Trax devenu putassier. Avoir l’argent suffisant pour racheter le titre n’aura pas été suffisant, on n’aime pas beaucoup l’autogestion au pays de Sarkozy. Soirées au Social club, blog très actif, nom sympa, Tsugi a su fédérer ses lecteurs autour d’une ligne exigeante et d’une injustice à corriger. Chapeau bas.
A côté de ces deux prouesses qui restent à confirmer, je me suis aussi rué sur deux nouveautés. Histoire d’alourdir encore ma facture “presse musicale” chargée d’une bonne demi-douzaine de titres que j’achète (très) régulièrement.
La folie du moment s’intitule Eldorado. L’excellent label français (mais presque américain) Fargo sort de deux bonnes années, en particulier avec le succès inattendu d’Alela Diane.
De là à ce que le magazine devienne l’Hacienda du label, il n’y a qu’un pas qui j’espère ne sera pas franchi (le label Factory a été coulé par les pertes constantes de sa salle/boîte de nuit). Evidemment Eldorado permet de parler des artistes du label, et Alela Diane est en couverture du numéro 1. Mais on trouve quantité d’artistes d’autres labels qui sont aussi évoqués. Reste que le créneau me parait bien restreint, car rien ne dit que la vague folk actuelle se prolongera avec la même force en 2009 ou au-delà.
Sans être exclusivement folk, c’est tout de même ce qui fait la spécificité de ce titre. D’où mes craintes, car le traitement n’apporte à lui seul une véritable originalité. Quelques plumes solides, comme Christophe Conte, historique des Inrockuptibles, ont contribué au n°1. Je ne sais pas si le 2 sortira, on verra ça en février.
Les Inrockuptibles, justement, ont ravivé le vieux clivage entre partisans de l’hebdo et ceux du bimestriel des origines. Voilà désormais l’hebdo culturel flanqué d’un mensuel, Volume. Mais Volume est exclusivement consacré à la musique, avec un mélange de focus sur quelques artistes actuels ou anciens, de news, et des dizaines de chroniques d’album. Pas certain que le titre passe l’hiver, après 7 numéros, mais Volume nous a redonné le plaisir de lire 6 à 8 pages complètes sur un sujet ou sur un artiste, longueur qui n’a plus droit de cité dans l’hebdo. Alors pourvu que ça dure.
Enfin, un coup de gueule et un repentir à la fois. J’avais annoncé avec plaisir le lancement de Diva, “le premier féminin musical”, qui n’a cessé de décevoir depuis, donnant raison à ses détracteurs de la première heure. Sur le contenu, on a de moins en moins de musique et de plus en plus de mode à la con à la recherche de la dernière hype. Sur la forme, déjà un mag qui oublie de vous envoyer le CD promis avec l’abonnement, c’est désagréable.
Mais ça devient plus gênant lorsqu’on apprend le peu de scrupule avec lequel le patron du journal change constamment d’équipe entre deux numéros. Comme par hasard, toujours pas de vrais contrats dans la rédaction. Ces pratiques sont minables, et si elles jouent sur le fil du code du travail elles sont surtout sans aucune éthique. Si vous souhaitiez découvrir un nouveau magazine, ce n’est pas de ce côté qu’il faut regarder!
Je ne vous ferai probablement pas de revue du web, même si là aussi une page de liens est un peu courte pour rendre compte de ce qui se fait, de ce qui émerge et ce qui meurt. Car la durée de vie d’un blog est souvent limitée, même si le mien (mai 2006), ou ceux de GT, Thom, Guic’, Ska, Chtif, qui tous ont plus de 3 ans, s’ingénient à me faire mentir :-)
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J’ai lu deux numéros de Volume et c’est franchement pas terrible ( pour rester gentil… )
Volume, ca me fait penser à des mecs des Inrocks qui essaieraient de publier Rock n Folk (c’est à dire qui veulent parler de vieilleries et pas de la derniere tendance.)
Mais en voyant “le magazine musique des Inrocks” en couverture, ca m’a au moins permis d’apprendre que les Inrocks ne sont pas un magazine de musique (je croyais betement le contraire!!)
guic’ ne te fais pas plus bête que tu n’es,
tu peux toujours chercher l’actu ciné, livres, politique, ou jeux vidéo, dans volume ^^
je vous trouve un peu dur sur ce mag,
mais ça montre bien que les inrocks ne sont pas sortis de leur crise d’identité.
Volume c’est sans doute voulu plus proche du NME que de Rock & Folk… Perso, à l’usage j’ai surtout l’impression que c’est la périodicité mensuelle qui ne m’accroche pas, je continue à lire très régulièrement les Inrocks (et Télérama ^^) mais Volume, R&F, VoxPop, Vibrations etc. c’est aléatoire, quand j’y pense ou que je tombe dessus, en tout cas il n’y a pas cette notion de rendez-vous comme avec un quotidien ou un hebdo.
Je dois être flippée comme une Parisienne ^^
Je vais pas en remettre une couche sur les inrocks… ni sur Diva… et les autres, connais pas, ça fait un moment que je ne lis plus la presse rock… et avant, je la lisais assez peu, à part les inrocks…
Non, ce qui me dérange surtout, maintenant, dans la presse musicale… c’est son prix.
Avant, elle était indispensable, il n’y avait pas internet, fallait bien ça pour nous guider un minimum, c’était le seul endroit où on pouvait trouver des avis argumentés sur les disques. Et pourtant, elle était à des prix abordables.
Maintenant qu’on trouve tout sur le net, que son intérêt est devenu très limité… elle est bien plus chère.
c’est devenu un produit superficiel, “de luxe”, on a plus besoin d’elle pour avoir des infos sur les artistes, sur les disques, on a d’autant moins besoin d’elle qu’on trouve tellement facilement et rapidement les albums, plus autant besoin d’un “guide” qui nous oriente vers ce qui vaut vraiment le coup (et sur les blogs, les forums, il y a plein de gens qui remplissent cette fonction… suffit même d’aller sur les sites des mags pour voir quels sont les albums qu’ils conseillent…)
Je ne vois vraiment pas comment ni pourquoi un jeune fan de rock qui n’a pas beaucoup de moyens (lycéen, étudiant, petits boulots, pas de parents qui lui fileraient plein de thunes) irait dépenser son fric dans des mags de rock à l’heure d’internet…
Je dosi admettre que si je suis un lecteur régulier de ROck n’ Folk, il m’arrive rarement d’en lire d’autres en fait. Juste quand je tombe dessus et que le contenu m’a l’air interessant: genre Volume, c’est la couverture sur les Who qui a fait que je me suis fait avoir. Idem pour Noise ou tous ces mensuels que je lis en dillettante.
PAr contre, je suis d’accord avec G.T. concernant le prix! Je me rappelle plus combien coutait R;F en francs (quelque chose comme 25 F. je crois), mais à 5 euros (6 les mois de “Monster CD”)… Faut pas déconner non plus…
c’est vrai que c’est cher, GT,
mais c’est plutôt complémentaire avec internet,
ça dépend ce que tu cherches.
Beaucoup de gens, “même” lecteurs de Magic ou des inrocks, ne courrent pas après le dernier truc ultra confidentiel, mais après soit le bon disque du moment selon des critères plus relachés que les tiens, soit la hype.
en résumé : alela diane, fleet foxes, mgmt, portishead, ting tings…
Il y a aussi le plaisir du format, des photos, de pouvoir lire dans le métro ou affalé sur le canapé ou au pieu avant de s’endormir (ou aux wc, sans s’endormir).
Il y a les interviews, plus rares sur internet (quelle surprise, moi qui publie des itws, je n’en ai ni de Portishead ni de Bashung, 2 “grosses” sorties 2008, comme c’est surprenant ^^)
il y a les CD ou les samplers gratuits à télécharger,
et le fait d’avoir une collection qui grossit sur l’étagère, un comme l’une des photos de cet article :-)
Et puis si on est amateur de presse, et pas seulement d’outils pour suivre l’actualité musicale, c’est aussi pour toutes les petites rubriques qui font qu’un magazine n’est jamais complètement le décalque d’un autre, ses brèves, ses dessins, etc.
Bref, d’une certaine manière tu as raison, l’offre pro et amateur sur internet est saisissante, quasi exhaustive, et d’une réactivité démente.
La presse papier ne peut pas concurrencer (sauf via les sites, justement, comme celui des inrocks, parfois hyper à jour, parfois un peu en retard).
D’où le retour des Inrocks à un format plus espacé, en 1995 l’actu s’accélérait mais internet n’était pas dans tous les foyers et sur tous les ipod, le passage à l’hebdo correspondait justement à ce besoin d’actu dotn tu témoignes (avec pour corrolaire la perte de ce qui rendait les inrocks d’avant si particuliers).
D’où aussi le choix inverse de Voxpop d’être bimestriel, périodicité qui tue dans l’oeuf toute velléité d’être dans le temps de la hype et me^me celui de l’actualité. Car Voxpop est justement né en pleine explosion des sites musicaux.
Malgré le prix, j’achète 3 à 4 titres musicaux presque à chaque parution, parce que mes revenus et mes arbitrages me le permettent.
Ce qui ne m’empêche pas de trainer sur pitchfork, stereogum, etc.
parce qu’à support différent, usages différents :-)
Je vais plussoir Arbobo et passer pour une fayote ^^
Le plaisir de lire dans les transports (ou aux chiottes), internet ne le donnera jamais. D’ailleurs, tous mes achats presse ont lieu au pied du métro (sauf Télérama qui arrive dans ma boîte aux lettres. D’ailleurs, si je ne suis pas abonnée aux Inrocks, c’est sans doute d’abord parce que ça me priverait du plaisir de le découvrir dans le métro ou le bus…)
Bref : papier pas mort ^^
Quant à “pourquoi” acheter… eh bien pour tout ce qu’on ne trouve pas sur les blogs, justement : des reportages, des enquêtes, des interviews - celles qu’Arbobo ne décroche pas ;-) - des dessins, etc.
Après, je suis peut-être un cas un peu particulier : la critique pure n’est vraiment pas ce qui m’intéresse le plus (ni à lire ni à écrire), je suis beaucoup plus attachée aux formats “journalistiques” (reportage, enquête…) qui, à mon sens, nourrissent vraiment la réflexion, la sensibilité, voire l’imaginaire. Les critiques que je lis me laissent peu de souvenirs, les reportages, même vieux de 10 ans (sur les pas de Lenine dans le Pernambuco, à la rencontre de la scène nu-soul de Philadelphie…), infiniment plus !
Formats qui demandent à la fois un savoir-faire professionnel et des moyens financiers ; bref, formats pour lesquels il faudra toujours des journalistes professionnels et des journaux :-)
Mais formats qui, hélas, sont de plus en plus rares, car justement ils coûtent cher et que c’est là-dessus que les rédactions rognent :-/
Mais si les revues proposaient quelquechose de vraiment différents, je serais prenneur !
Mais des critiques de disques de même pas 10 lignes qui font se demander si le mec a réellement écouté le disque + des news déjà vu partout + des dossiers bidons où on n’apprend rien ( voir le dossier sur le renouveau folk dans Volume ) et du coup ça devient cher pour une poignée d’interviews pas toujours passionnantes…
Et effectivement, VoxPop, le meilleur de tous pour moi (j’en ai parlé en détails dès le n°2, souvenez-vous…) ne publie aucune chronique de disque et favorise entretiens au long cours, maquette, photo et reportages… Or, les blogs, qui dénigrent la presse papier musicale, souvent la singent en reprenant le même genre de textes (la fameuse chronique de disque notamment). Donc ce paradoxe : les blogs qui courent après la presse papier, et certains titres qui essayent de faire autre chose (VoxPop donc).
VoxPop, on a envie de le garder. C’est plus qu’un magazine. Pas comme les Inrocks, pas comme Rock’n'Folk qui sont des magazines périssables. Le blog, c’est de l’instantané aussi, le magazine, souvent c’est de l’archive aussi, quelque chose vers lequel on revient, que l’on compulse (tous ces numéros des Cahiers du cinéma dont je ne peux me séparer…)
Sinon, je n’aime pas du tout Volume, que je trouve laid et opportuniste (pourtant je suis lecteur des Inrocks, mais peut-être que j’aime les Inrocks parce qu’ils ne parlent pas que de musique, justement…).
Oui, vive la presse papier. Mais quand elle se donne les moyens de nous renvoyer, nous autres blogueurs, à nos aimables balbutiements…
… sans oublier un truc tout simple qui est le plaisir du rendez vous régulier. Et celui de retrouver la plume de tel ou tel journaliste qu’on aime bien . Et le fait de retrouver des photos pleine page sympa au point de les encadrer pour refaire la déco de son chez soi.
Et même par rapport aux critiques, Pour moi il n’y a pas de comparaison possible entre celle qu’un illustre inconnu fait chez Pitchfork, et celle que je vais lire écrite par un journaliste dont je sais qu’il a des gouts proches des miens.
“Le plaisir de lire dans les transports (ou aux chiottes), internet ne le donnera jamais”
C’est vrai qu’on a beau avoir le Wifi de nos jours, l’ordi portable est pas encore assez pratique.
j’hallucine, lyle ^^
tu éclates largement les standards de snobisme de gt, fais gaffe il va pas aimer :o)
il doit y avoir quelques petites centaines de personnes qui consomment autant de musique que toi, ou moi, thom, gt, et qui consomment autant d’info sur la musique.
Ce qui m’épate, c’est la facilité avec laquelle on peut oublier que la plupart des gens ne consultent qu’un média consacré à la musique, et encore même pas systématiquement tous les numéros.
alors “les infos déjà lues partout”, je crois pas que ce reproche soit partagé par grand monde ^^
après, ok, il y a des facilités, c’est certain.
Voxpop n’est pas exempt d’aillerus, parce que quand même, un dossier sur duffy, les tiny masters of today, mareva, ou dans le dernier n° un article très court et totalement vide sur la musique du porno, c’est pas le comble de l’investigation ni de l’innovation, faut pas déconner, voxpop peine à tenir ses promesse, à mes yeux. Meme si l’expérience mérite d’être poursuivie.
VoxPop, oui, c’est inégal, mais c’est tellement plus fouineur et aventureux que Volume… Puisque tu le cites, le reportage sur les Tiny Masters of Today était à se tordre car envisagé avec pas mal d’ironie, de distance. J’en ai rien à foutre de ce duo, mais les suivre en tournée, ça a donné un beau moment de journalisme rock. Quant à Duffy ou Mareva ou Danny Boyle dans le dernier numéro, c’est vrai que ce ne sont pas les plus heureux de leurs choix…
Bien sûr, je suis d’accord sur le fait qu’un magazine, parce qu’il y a des interviews, reportages, parce qu’il peut se lire dans les transports, etc… n’est pas totalement inutile à l’heure du net, il a toujours des choses à apporter…
Ce que je veux dire, c’est qu’il est beaucoup moins indispensable, et qu’il est pourtant plus cher…
Pour être plus précis, je vais prendre l’exemple que je connais le mieux… le mien.
Dans les années 90, les intocks coûtaient 15 francs. Et ce qu’ils pouvaient apporter était essentiel : faire découvrir des groupes dont on entendait parler nulle part ailleurs, un parti-pris esthétique assez fort et peu commun, des CD…
A l’époque, les compils des inrocks, je les attendais religieusement, le seul moyen - avec Lenoir - pour entendre les dernières nouveautés (à la médiathèque, fallait souvent attendre 1 ou 2 ans pour tomber sur un album qui enait de sortir… et chez le disquaire, 30 secondes d’écoute de chaque titre au casque, c’était pas suffisant…) Je me suis même abonné aux inrocks pour avoir plus de leurs compils. Mais les dernières fois où j’ai acheté les inrocks avec le CD… je ne les ai même pas écouté, j’avais déjà écouté les albums via le net…
L’intérêt, actuellement, des compils des inrocks, est vraiment très faible, pourquoi acheter des compils de morceaux quand tu trouves les albums en entier sur deezer, jiwa & co ? (et quand tu as déjà téléchargé les albums 3 mois avant qu’ils sortent)
Bien sûr, vous pourrez toujours me trouver 2-3 arguments pour dire que leurs compils ne sont pas inutiles, qu’elles peuvent plaire à certains, etc… mais vous ne pouvez nier que maintenant, leur intérêt est 10 fois moindre qu’il ne l’était dans les 90’s…
Du point de vue de la découverte - qui est tout de même un paramètre non négligeable pour beaucoup dans l’achat d’un mag de rock - ce qui faisait la “rareté” d’un magazine a été complètement balayé par le net.
On dit “ce qui est rare est cher”, ce n’est pas vrai pour les mags de rock, qui sont bien plus chers depuis qu’une partie de ce que eux seuls pouvaient apporter (et je dis bien “une partie”,pas “tout”), est disponible en quelques clicks sur le net…
Une des dernières fois où j’ai feuilleté les inrocks, je suis tombé sur une critique élogieuse de Hope Glory Mountain de Acorn… et tout ce que j’avais envie de leur dire, c’est “ça fait tout de même 5 mois que je l’écoute - légalement - sur jiwa, et c’est seulement maintenant que vous en parlez… sacrée réactivité…”
Bref… s’il y a une chose dont je suis sûr, c’est que si j’avais 10-15 ans de moins, avec le peu de fric dont je disposais dans les 90’s, jamais je ne me serais mis à lire la presse rock, trop chère, et pas suffisamment indispensable… claquer 15 frans par semaine pour les inrocks, c’était déjà beaucoup, mais ça les valait dans les 90’s… maintenant, un jeune fan de rock qui galère financièrement, parce qu’il est lycéen/étudiant/ avec un petit boulot, a beaucoup moins de raison de lire la presse rock… et je le déplore… je trouverais vraiment bien qu’existe un vrai bon mag de rock, exigeant, avec du fond, qui ne se limite pas à telle ou telle catégorie (Noise est pas mal, mais trop ciblé “rock brutal”)… et à un prix accessible pour tous…
Ces deux dernières années, où j’ai dû prendre le train une fois par semaine pour le boulot, et à la gare c’était toujours la même chanson : je me dirige vers le vendeur des journaux, je me dis “bon, ce coup-ci, je vais m’acheter un mag rock…” je feuillette les inrocks, trop de de trucs putassiers, je regarde les autres, trop chers par rapport à leur contenu… je ne peux que me dire “pour faire payer 6 euros un mag de rock, faut s’adresser à des cadres sup’, et j’aime pas le rock mainstream des cadres sup’” :-)
Il n’y a qu’une fois où j’en ai acheté un… mais là, je ne pouvais pas faire autrement : un Noise avec Portishead, Nick Cave, et les Gutter Twins (en plus je venais d’écrire ma chronique de leur nouvel album…)
Sinon, contrairement à Guic’, je fais bien plus confiance à Pitchfork qu’à Rock’n'folk (même si je ne suis vraiment pas un inconditionnel de pitchfork…)
Merci du compliment ( enfin je crois ? ) :)
Bon, je vais m’expliquer un peu plus longuement : le fan de musique, comme le dit si bien G.T va chercher ses infos ailleurs et ne trouvera pas ( hors Voxpop ) de choses suffisament accrocheuses et nouvelles pour l’attirer.
Pour le quidam quelconque qui achète son disque bimestriel au supermarché du coin, toutes ces revues sont bien trop “pointues” ( à part éventuellement Rock&folk ) avec plein de types qu’il ne connait pas et de disques qu’il ne trouvera pas.
Alors à qui s’adressent-elles ? Pas non plus au petit jeune qui découvre la musique avec Tokyo Hotel ou les Jonas Brothers, il a sa propre presse…
A part ça, l’ultra-snob pourra t’offrir une bière samedi ?
Tu oublies une chose, G.T., c’est que suivre de très près l’actu musicale, ça demande du temps.
Temps que tu as, que j’ai, qu’Arbobo a etc. mais que des tas de gens, avec des horaires de boulot plus rigides ou plus lourds, ont moins.
Et dans ce cadre les compils des Inrocks ont toujours leur utilité pour la plupart des amateurs de musique (s’ils devaient faire un journal pour toi, ils n’auraient plus qu’à mettre la clé sous la porte ^^)
Qu’on aime ou pas ce qu’il y a dessus, c’est une autre affaire.
(Par ailleurs, moi j’y découvre régulièrement des trucs, parce qu’on ne peut pas à soi seul tout suivre comme le fait une rédaction de plusieurs personnes, à moins bien sûr de ne faire que ça.)
Pour le prix, ben oui, c’est cher. Seulement des canards comme Rock&Folk ou les Inrocks n’ont pas d’actionnaires à grassement payer, et leur prix est un prix d’équilibre. S’ils ont augmenté, ce n’est pas parce que les pigistes sont royalement payés… Ils n’ont pas plus augmenté que les tomates au supermarché, en vrai… Ils n’échappent pas à la situation générale de la presse.
Dans l’ensemble, ne perdez pas de vue un truc : avoir 500 lecteurs, c’est cool pour un blog, c’est la mort pour un journal. Que les mélomanes compulsifs ne s’y retrouvent pas toujours c’est un peu normal, ils sont la partie la plus pointue de la cible, et très franchement pas prioritaire. Ce qui est normal : informer les gens surinformés, c’est pas vraiment un enjeu.
Pour en revenir à RnF (même si je sais qu’on est en terrain Inrocks, ici… ;-) )
C’est le magazine qui m’a “formé”, qui m’a apporté mes premières références.
Pendant mes études, je ne l’achetais que quand j’allais prendre le train, retour à la maison: et Rock n’ Folk, en fait, c’est aussi ça pour moi: revenir dans la famille. Retrouver des avis, certes, mais de gens que j’ai l’impression de connaitre. Il y a une… “connexion” qui se fait, on se crée des sympathies, des rancoeurs sans trop de raison avec les journalistes du magazine, chose qui ne m’arrivera jamais avec les mecs de Pitchfork.
ET Ama-L a raison quand elle parle de ne pas s’adresser à des gens surinformés: quand RnF (oui, encore) fait un dossier sur les Kinks, je m’en fous un peu, j’y apprends pas grand chose que je savais pas déjà. Pourtant, c’est un dossier sur Morrison dans ce même magazine qui m’a fait m’interesser aux Doors quand j’étais plus jeune!
(En fait on est beaucoup à cracher dans la soupe mais à avoir une dette envers eux je pense: c’est super énervant à lire aujourd’hui, leur tendance passéiste est énervante, mais ca reste un splendide moyen… “d’initiation” je trouve.)
Je n’oublie pas du tout que de suivre de très près l’actualité musicale demande beaucoup de temps, mais je suis entièrement d’accord avec Lyle… les inrocks et les journaux dont on parle ne s’adressent pas à des gens qui ont une consommation de musique “normale”, qui écoutent quelques albums de temps en temps, qui achètent le nouveau Pagny parce qu’il y a la pub sur TF1 qui dit que c’est “l’album événement”… Non, tous ces journaux s’adressent à des passionnés de musiques qui, généralement, écoutent beaucoup de choses…
Si tu n’es pas vraiment un passionné de musique, tu ne vas de toute façon pas claquer régulièrement du fric dans des mags de rock, surtout quand on voit ce qu’ils coûtent maintenant.. ou alors, faut avoir du fric à jeter par les fenêtres, ce qui n’est pas le cas de la majorité des gens…
D’autant plus que ceux dont je parle ici, ce sont les jeunes qui n’ont pas beaucoup de pognon… des étudiants qui ont souvent le temps qu’il faut pour traîner sur les blogs, discuter sur les forums, télécharger etc… et quand on est un passionné de musique (il y en a bien plus de 500 en france^^), on trouve généralement du temps (et les bons sites/forums, etc…) pour avoir des infos et se tenir au courant de ce qui sort…
Pour le prix… je ne te suis pas sur cet argument, c’est comme si un groupe de rock indépendant disait “on refuse de faire de la soupe, du coup, on vend pas beaucoup… avec en plus la crise du disque - bien plus spectaculaire que l’augmentation du prix des tomates - il nous faut un prix d’équilibre, on va vendre nos albums 35 euros”… qu’il le fasse si ça leur chante, mais la plupart des gens trouveront quand même que c’est bien trop cher pour un CD… de toute façon, ce n’est pas vraiment la question, tout ce que je disais, c’est que du point de vue du “consommateur”, c’est très cher par rapport à ce qui est proposé, et ça devient en effet réservé à une catégorie de gens qui ont du pognon…
quant aux compils, comme je le disais, certains peuvent leur trouver une utilité… mais tu ne peux pas nier qu’à l’heure du net, de youtube, deezer, jiwa & co, elles ont sacrément baissé d’intérêt pour la plupart des passionnés de musique…
Je ne vais pas essayer de te convaincre G.T., je pense que c’est antinomique ^^
Mais par pitié, relis-toi avant d’écrire des choses comme
“des gens qui ont une consommation de musique “normale”, qui écoutent quelques albums de temps en temps, qui achètent le nouveau Pagny parce qu’il y a la pub sur TF1 qui dit que c’est “l’album événement”
J’ai autour de moi des tas de gens qui ont “une consommation de musique “normale”, qui écoutent quelques albums de temps en temps”
(à commencer par mes parents, mes frères etc. qui ont sans doute des goûts que tu considérerais comme mainstream)
et aucun d’entre eux n’achèterait le nouveau Pagny parce qu’il y a de la pub sur TF1.
À te lire, il y aurait d’un côté les fondus, qui écoutent 300 albums par an, passent leur temps sur Jiwa et ont des goûts d’esthète, et de l’autre le “populo” qui achète en fonction de la pub sur TF1.
C’est vraiment ce qui s’appelle prendre les gens pour des cons !
(je précise que le commentaire précédent s’adressait à Ama-L, pas à Guic… sinon, on voit pas trop le rapport…)
Guic, justement : bien sûr qu’on doit tous beaucoup de choses à ces magazines… parce qu’avant, il n’y avait quasiment rien d’autre ! Mais les nouvelles générations ont beaucoup moins besoin de ces magazines pour découvrir le rock, ils ont tant de choses à disposition sur le net…
Tu peux actuellement être un lycéen/étudiant avec une très grande culture rock, tout savoir des dernières nouveautés, connaître tes classiques sur le bout des doigts, disserter sur ce qu’ont pu apporter les Kinks ou les Doors… sans n’avoir jamais ouvert un rock’n'folk, inrock ou tout autre magazine… Tu as des chroniques, des dossiers, des biographies développées… et même la possibilité de tout écouter en quelques clicks ! (et, maintenant, légalement et gratuitement, en plus…)
avec plaisir, lyle :-)
je crois plus que toi qu’il y a du monde entre les “quidam” et nous les “fans”,
pour des raisons qu’ama-l a très bien expliquées.
j’ai des amis qui étaient aussi “pointus” que moi avant, qui aujourd’hui ont un job prenant, des gosses petits, trouvent le temps de faire du sport (curieusement, moi qui pâsse tant de temps à me préoccuper de musique, “je n’ai pas le temps” de faire du sport, c’est étrange), ces fans de nick cave, de portishead, de pavement,
acheter/lire un mag correspond au temps dont ils disposent, en fonction du temps qu’ils ont à y consacrer et de leurs éventuels arbitrages avec d’autres loisirs (lecture, console de jeu, soirées au foot, ballades, cinéma, théâtre et autres spectacles, restaurant, militantisme… liste non exhaustive ^^)
autrement dit, ça n’est ni pour GT ni pour lyle, ces mags là :-)
C’est un constat, assez clair.
S’il y a des reproches à faire à ces mags, pour ma part je les trouverais ailleurs, une ligne éditoriale hésitante à cause des écars d’âge du lectorat (15-50 ans, en résumé, bienque concentré sur les 20-35), et des dossiers pas assez fouillés pour être de vrais dossiers à mon goûts. Mais qu’ils soient sur les who, les kinks, le velvet, ces dossiers, je ne vois pas où est le problème.
Ca n’a pas empêché volume de mettre Ladyhawke dans les jeunes pousses à suivre, quasiment quand je faisais la même chose ici :-)
GT, en fait totu ce qu’on trouve sur deezer n’est pas “légal”, c’est vrai pour la majeure aprtie mais comme on peut aussi mettre ses propres mp3…
Et puis il y a les dates de sortie décalées, qui font que les fans écoutent un disque 6 mois avant sa sortie française officielle et donc sa disponibilité en magasin à un prix normal (les imports, c’est plus cher). Quand on a 100′000 ou 200′000 lecteurs, on ne peut pas parler uniquement de disques en import ou à paraître, parce que ça ne correspond pas à la manière de consommer de la musique de la majorité du lectorat.
donc même si je pense que la plupart de ces mags peuvent (doivent?) s’améliorer, je trouve normal et même nécessaire qu’lis existent, même si un gt, un lyle, une ama-l, un arbobo, sont en marge de leur cible :-)
juste un exemple : régulièrement de spotes m’envoient le jour même des news qu’ils ont trouvées sur le site d’un magazine, les inrocks.com notamment. La moitié du temps je suis au courant depuis 24h à 6 semaines, c’est selon, mais parfois je découvre.
Je suis peut-être le premier (le seul?) média français à avoir annoncé le concert de Bat for lashes en mai.
C’est dans 4 mois, et l’albul sort en avril donc dès mars il y aura de la promo, rien ne presse. Le fan que je suis est ravi d’avoir déjà sa place, mais franchement, y’a pas urgence et si le concert n’est toujours pas annoncé dans les Inrocks, c’est pas bien grave.
“j’ai grillé les inrocks”, la belle affaire tiens :-)
PS : ne vous y trompez pas, on est en désaccord mais je suis sincèrement ravi qu’on ait cette discussion, c’est bien de connaître les arguments de chacun.
Ama-L : tu caricatures ce que j’ai écrit… ce n’est pas pour rien que j’ai mis des guillemets à “normale”…
Je peux comprendre pourquoi tu l’as mal interprété, c’est tout le problème des commentaires, on écrit vite… bref, ce que je voulais dire par les gens qui ont une consommation de musique “normale”, ce sont des gens qui n’écoutent pas des tonnes d’albums… après, je parle de Pagny pour prendre un exemple, parce qu’il est très courant que des gens qui n’écoutent pas beaucoup d’albums aillent plutôt vers ce qui marche et qui est matraqué un peu partout que vers le nouveau Autechre…
Et c’est même là toute la stratégie de base des majors : miser sur le “grand public”, qui n’achète pas beaucoup d’albums, et se dirige vers les trucs les plus faciles et variétoches, pas de miser sur les grands consommateurs de musiques, moins nombreux et donc une cible moins rentable…
GT, ton sens de l’exagération te perdra ^^
mais même s’il m’agace il fait tout de même mon délice :-D
comme ama-l, il me parait clair, pour l’observer autour de moi, que la minorité, celle qui écoute du rock/pop indé, ce n’est pas nous, nous sommes une minorité au sein de cette minorité
Là où gt a évidemment raison, c’est qu’on a le choix pour “découvrir”, là on avait “besoin” de la presse rock pour le faire, on peut le faire par d’autres biais.
Reste les arguments développés plus haut : le format “presse” a aussi ses spécificités, donc faire ce choix de la presse c’est aussi parce qu’on y trouve un plaisir, qui n’est pas résumable à l’information ou l’éducation qu’on en retire :-)
tout le monde n’a pas le même rapport à la presse, les mêmes attentes.
“vers ce qui marche et qui est matraqué un peu partout”
Mélissa Laveaux est matraquée sur Inter, média grand public s’il en est (il suffit de voir les dernières audiences Médiamétrie).
Ton problème, G.T., c’est que dans la plupart des cas tes arguments auraient été très justes… appliqués à la France des années 60 ^^
Ou celle de 2020, qui sait :-/
Entre les deux, les choses sont diablement plus compliquées, la notion de “prolétariat intellectuel” n’est plus un oxymore, etc. Mais ça nous emmène (encore !) vers une discussion de sociologie, pas sûre que ce soit le lieu.
On parlait de quoi, déjà ? ;-)
encore une chose, le courant “indé” aussi répond à ce que tu décris, la logique de tête d’affiche reproduite à échelle réduite.
mais ce seront les couvertures et double-pages qui feront que l’acheteur “normal” achètera fleet foxes plutôt que bon iver, vampire weekend plutôt que foals ou dirty projector, ladyhawke plutôt que zombie zombie.
Je vois quand je préparais des concours et que je n’avais pas le temps, je me fiais à ce qui était mis en avant par les magazines, pas ceux de tf1, mais bien ceux dont on parle aujourd’hui :-)
J’ai peut-être pas été très claire : je voulais dire qu’Inter matraque des tas de trucs qui ne sont ni Pagny ni Bruel, genre Moriarty, Laveaux, etc. Et Inter est une radio “grand public”, écoutée par les “classes moyennes” (majoritaires en nombre aujourd’hui, d’où ma remarque sur la sociologie).
Bref : il n’y a pas d’un côté la merde qui vend, de l’autre les bijoux écoutés par 300 personnes en France. Ce qui est “matraqué”, des fois, c’est bien. Les djeunz (petits blancs) sont un paquet à écouter les Strokes, “matraqués” sur Oui, Le Mouv etc. Toute une génération a écouté Eminem, des cités aux quartiers bourges.
C’est qui de Télérama déjà qui avait fait un billet sur la “démocratisation de la bonne discothèque” ? On y est un peu, quand même.
Mais j’ai encore dévié du sujet.
^^
… Finalement pas, mon commentaire n’étant pas si éloigné de celui d’Arbobo.
On est, en effet, toujours la “tête d’affiche” de quelqu’un, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il y a une sacrée segmentation, et d’infinis degrés entre Pagny et les groupes favoris de Lyle ;-)
Ama- L : Ben écoute, si Pagny & co ne sont plus matraqués sur les grands médias (ou du moins, pas plus que les autres) et ne sont pas les plus gros vendeurs de disques, tu me l’apprends, et j’en suis le premier heureux… j’attends avec impatience les prochaines émissions musicales grand public de TF1 et France 2, afin de voir en live à la télé un peu de Dälek, Black Angels, Espers… et vivement la spéciale Nick Cave animée par Flavie Flament ! :-)
tiens, à titre d’infoinfo, la diffusion payée des inrocks, et de RnF (kif kif), c’est 40′000 ex par numéro.
c’est plus que Magic j’imagine sans peine,
mais Télérama c’est 600′000 (15 fois celles de inrocks ou Rnf),
soit le tirage d’un gros “féminin” (c’est plus que Marie-Claire!)
lectorat Inrocks = diffusion payée X4 = environ 150′000 lecteurs
(on calcule qu’un exemplaire de journal est lu par 3 à 4 personnes en moyenne)
Le lectorat des Inrocks c’est le quart des ventes de télérama
on est loin des audiences de tf1 et des ventes de pagny ^^
(le Monde diplo, c’est 170′000 ventes, Technikart 40′000,
Bon, on a pris G.T. en flagrant délit de mauvaise foi, là.
C’est bien qu’il est foncièrement rock.
(débat passionnant où j’ai très facilement choisi mon camp… devinez…)
oui ska, heureusement que tout le monde n’est pas doux comme les agneaux que nous sommes tous les 2, ce serait chiant ^^
pour les radios, c’est plus compliqué :
http://www.lepoint.fr/actualites-medias/audiences-radio-rtl-en-tete-europe-1-en-forme-nrj-en-crise/1253/0/292525
par exemple on a pu entendre Joan as police woman au Fou du roi, une émission qui fait un carton d’audience
La télé c’est encore plus compliqué, parce qu’il faudrait mesurer la promo dans les talk shows, où l’on voit évidemment plus pagny que cat power, quant-à l’audience de Tracks, on n’en parle même pas ^^
à combien de personne “parlent” les médias, c’est donc très variable.
quant-à l’effet prescripteur, je ne m’avance pas, les impressions sont parfois trompeuses et j’aimerais avoir des données.
Sinon, j’hallucine un peu en vous lisant… Comment suivre l’actualité musicale pop/rock, même quand on est passionné par ça ? Même en lisant les Inrocks, moi, je n’y arrive pas… Je saute souvent les chroniques de disques, je ne les lis pas toutes, parce que d’une semaine sur l’autre je me lasse de formules interchangeables appliquées à différents groupes…
Toutefois… Toutefois… Les compilations ont toujours du bon pour la raison qu’évoquait Ama-L… Parce qu’opposer un auditeur libre de surfer sur tout Jiwa et tout Deezer à quelqu’un qui, un CD entre les mains, est “guidé” par une rédaction, ça n’a rien à voir… Comment on fait pour s’y retrouver sur le net quand on n’a pas le temps de tout écouter ? Moi, je n’ai pas la patience. Heureusement, on a quelques “prescripteurs”, des plumes à qui on fait confiance. Certains rédacteurs des Inrocks peuvent l’être, mais aussi des blogs, à commencer par celui de G.T. (grâce à qui l’an dernier j’ai eu le bonheur de découvrir Iron and Wine).
Donc ça n’a pas de sens de dire que l’on peut très bien se débrouiller tout seul grâce aux outils, aux sites qu’Internet met à notre disposition…
Maintenant, j’avoue que, contrairement à Arbobo, Lyle, Ama-L ou G.T., je suis, sur mon propre blog, moins porté sur une éventuelle “quête de nouveauté”. C’est aussi pour ça, justement, que je vous lis avec tant de déplaisir. Mais n’en déplaise à G.T., vous êtes absolument complémentaires de ma lecture de quelques magazines papier…
Et puis, quand comprendrez-vous qu’il ne sert plus à rien depuis quelques années de critiquer les Inrocks sur le fait que ce n’est pas un bon magazine sur le rock. Certes, ils auraient peut-être dû changer de titre, mais ce n’est plus depuis longtemps un magazine parlant majoritairement de rock… Je n’aime pas comment ils se qualifient (”news culturel”), mais c’est bel et bien ça…
Il fallait bien entendu lire
“C’est aussi pour ça, justement, que je vous lis avec tant de plaisir”…
Mais vous aviez rectifié de vous-même…
Oui, au fait, sur les blogs, on n’a pas de secrétaire de rédaction… :-)
Je te dis Moriarty, tu réponds Dälek… Forcément !
Tu t’étonnes après ça qu’on te caricature ^^
Les plus gros vendeurs de disques en 2008 en France s’appellent : Cabrel, Renan Luce, Ayo, AC/DC, Daft Punk, Radiohead, Bénabar, Julien Doré, Abd al-Malik, Alain Bashung, Alain Souchon, Madonna… (site du Snep)
Libre à toi de tous les mettre dans le même sac - avec Pagny si ça te chante - pour coller à ta démonstration selon laquelle les goûts de la “masse” sont forcément et uniformément médiocres, de même que le matraquage s’alignerait sur le moins-disant culturel.
Comme tu le vois, la réalité est infiniment plus subtile. Entre Pagny et Dälek, il y a des mondes. Il y a même vachement de monde.
D’ailleurs les patrons de chaîne savent, eux, ne pas faire de raccourcis, quand il s’agit de ramener de l’audience. Raison pour laquelle ils convoquent Katerine sur TF1, et continuent à laisser Nagui programmer Doherty ou Oxmo Puccino à “Taratata”, une émission “grand public”, qui fait avec les goûts du “grand public” (lequel ne bêle pas uniformément avec Pagny) et essaie de lui apporter du “nouveau”, qui sera pour l’avant-garde du “plus très frais”, et alors quoi ?
La vie selon G.T. : “Pagny ou Black Angels, choisis ton camp camarade”. C’est une chose d’être à l’avant-garde de l’avant-garde des consommateurs de culture, c’en est une autre d’être totalement aveugle à la multitude d’approches de la musique !
Allez, sans rancune :-)
Et paf !
Ho ho ho le lapsus de Ska, c’est de première catégorie ^^
bon, j’appelle Christophe pour qu’on crée “Supertramp magazine”, je pense qu’on tient une bombe là ^^
Je n’ai pas dit qu’il n’y a que deux sortes d’auditeurs de musique ( il y en a autant que de personne ) juste que ce que proposent Magic, Volume… ne peut satisfaire de trop nombreuses personnes ( et encore garde-t-il sans doute une partie de leur lectorat par une certaine nostalgie ) !
D’autre part je te rejoins totalement quand tu dis que “une ligne éditoriale hésitante à cause des écars d’âge du lectorat (15-50 ans, en résumé, bienque concentré sur les 20-35), et des dossiers pas assez fouillés pour être de vrais dossiers à mon goûts”, c’était une partie ( pas assez développée de mon deuxième com )
Je pense qu’il y aurait de la place en France pour une revue à la fois relativement “mainstream” mais proposant des dossiers, des interviews et des chroniques plus intéressantes ( il manquerait un bon gros site internet aussi, du genre Pitchfork ou Drownedinsound, si il y en a qui veulent se lancer… )
Mélissa Leveaux, ça marche tellement bien que… je n’en avais jamais entendu parler jusqu’à maintenant…
Elle doit cartonner, donc, dans le top singles…
je vais y faire un tour :
1. Mickelangelo Conte - tatoue-moi (sans doute un jeune artiste passionnant, rien qu’à lire le titre, je suis sûr que le texte est d’une subtilité rare)
2. Shym - Si tu savais (sans commentaire)
3. Enrique Iglesias (z’ont vachement bon goût les gens, maintenant, c’est pas comme dans la France des années 60…)
4. Britney Spears (de plus en plus pointu… je sens que la prochaine, c’est pour Mélissa…)
5.Patrick Sébastien - Ah… si tu pouvais fermer ta gueule (loupé, mais on y est presque… et c’est tout de même la crème des chanteurs engagés…)
6. Cristophe Maé (encore un jeune auteur original à l’esthétique audacieuse…)
7. Beyonce (je vais de surprises en surprises…)
8. Sheryfa Luna (je vais m’arrêter de commenter, là, j’ai plus de mots, ça commence à devenir trop pointu pour moi…)
Ensuite, on a Pink , Rihanna, le mec de la star ac’, Pussycat dolls, Mylène farmer, Johnny… et deux autres Enrique Iglesias ! Dont un avec Nadya ! vraiment très classe, tout ça…
Par contre, pas de Mélissa Leveaux dans les 100 singles… tu es sûre que le grand public l’aime tant que ça ?^^
Je regarde les albums… Seal, Souchon, BO Twilight, Benabar, christophe Maé, Rohff, Aznavour, Cabrel, Amy Winehouse, Patrick Fiori, Britney Spears, Johnny… mais bon, là, c’est mieux, il y a une liste de 200, sûr qu’on va tombre sur Mélissa… mais non… même pas dans les 200 (par contre, Oxygène de JM Jarre, sorti il y a une 30aine d’années, y est^^)
bref… ce qui est drôle, c’est qu’on se trouve dans la situation inverse de la dernière fois… la dernière fois, c’est moi qui vous disiez, à Kfigaro et toi, qu’il faut savoir nuancer, que les rapports goûts musicaux/classes sociales ne sont pas aussi rigides qu’on pourrait le penser, qu’il existe plein de nuances… là, c’est toi qui me parle de nuances… le truc, c’est que… je suis d’accord ! Bien sûr que le monde n’est pas divisé entre, d’un côté, des passionnés hyper-pointus qui écoutent 300 albums par ans, de l’autre, les gens normaux qui n’écoutent QUE du Pagny et du Johnny… je n’ai jamais sorti un truc pareil, je prends juste des exemples, et je parle de “tendances”… il est évident qu’on trouve bien plus de gens “pointus” et exigeants chez les passionnés de musique qui écoutent plein d’albums et suivent de très près l’actualité musicale, non ?
En voyant ce débat sur les chiffres de vente, les gouts du peuple, et les tirages des Inrocks, je me demande ce que penseraient les lecteurs de “Chants traditionnels du Berry mag.” ;-)
Non, plus sérieusement: “Entre Pagny et Dälek, il y a des mondes. Il y a même vachement de monde.”.
Oui, il y a le même monde qu’entre le jamais diffusé en radio, le passage sur Inter, Oüi FM, ce que tu veux, et le matraquage NRJesque…
Mais la liste des mailleurs vendeurs est assez surprenante en fait… ET très caractéristique de la diversité des gouts. AC/DC c’est le groupe de Rock préféré de ceux qui sont pas très Rock, Souchon le chanteur de variét’ préféré des amateurs de pop anglaise, Bashung le “rockeur à la Francaise”… C’est assez amusant, parce que tous ces artistes (ou presque) sont à des “croisements de genres”, pas forcément enfermés dans un style, ou alors sont bien dans le leur mais parlent aux amateurs d’autres styles…. C’est très mal dit ce que j’écris, mais j’espère que vous me comprenez quand meme…
D’où vient ta liste G.T ?
Tient-elle compte de tous les types de magasin et de labels ?
Il faudrait surtout savoir si elle tient compte des ventes en numérique ou pas. Le single en physique, aujourd’hui, c’est peanuts, ça ne représente rien du tout en termes de “tendances”.
2e flag’ de mauvaise foi pour G.T. qui répond single quand Ama-L lui parle album (certes dans un sursaut d’honnêteté il revient sur les albums, mais bon…)
Bonne soirée… Et surtout, ne restez pas trop longtemps devant l’ordi, hein ! :-)
… et n’oubliez pas de manifester demain (une occasion brouillonne certes mais précieuse), et aussi de faire la grève des blogs, des commentaires, des requêtes internet… nan, ça va, pas internet, je déconne…
Je préfère lire ton blog en fait, j’ai abandonné les Inrocks en m’installant à Berlin, et de toute façon ce n’était plus vraiment ça question musique (mais bien sur le cinéma). Les autres… Je vais aux soirées Tsugi, elles sont très bien, voilà tout…
“Diva”? Mais c’est quoi un “féminin musical”? Quel racolage !
G.T. > “il est évident qu’on trouve bien plus de gens “pointus” et exigeants chez les passionnés de musique qui écoutent plein d’albums et suivent de très près l’actualité musicale, non ?”
Oui, tout de même ^^
Mais ça ne signifie pas que mainstream = daube. Or, d’un débat à l’autre, c’est cette idée que je retrouve chez toi (de manière peut-être pas toujours consciente) et qui m’escagasse ^^
Par ailleurs le débat n’est pas forcément inversé car il ne porte pas tout à fait sur la même chose. Mais je ne voudrais pas qu’arbobo.fr se tranforme en art-rock ^^
Ama-L et Lyle : ma liste vient de disquesenfrance.com… je ne sais pas s’ils comptabilisent autant le numérique… mais bon, peu importe, on peut tout de même se mettre d’accord, Ama-L, sur le fait que la proportion de gens pointus est plus grande chez les passionnés de musique que chez le grand public… si on peut même pas tomber d’accord là-dessus, y a plus aucun espoir^^
Sinon, Dälek et Black Angels, c’est pas inaudible non plus, pas ce qu’il y a de plus difficile… c’est pas Merzbow ou Webern… il y a un monde, là aussi^^
Ska : de la mauvaise foi, chez moi ? Je suis le type le plus objectif et impartial que la terre ait jamais porté…
Merde, on s’est télescopé…
Sinon, je ne dis pas que mainstream = daube… enfin, tout dépend du sens dans lequel on entend “mainstream”… on parle souvent de “rock mainstream” pour du rock gentillet, très lisse, inoffensif, pour tout public… le genre de rock qui a le plus de chances de vendre au grand nombre… du Toto, Téléphone,Dire straits, Coldplay… et, en effet, je n’aime pas ce genre de rock tiédasse…
Si par mainstream on englobe tout ce qui se vend bien et a du succès, non, je ne rejette pas tout… j’aime beaucoup Eminem, tout de même un des plus gros vendeurs de disques de cette décennie, j’ai bien aimé le dernier Amy Winehouse, et ça me fait toujours plaisir de voir que des artistes pas inintéressants puissent toucher le grand public… mais c’est trop peu fréquent…
ça dépend ce qu’on entend par “mainstream”, aussi :-)
Et je parle en expert, je sors tout juste d’une soirée promo chez EMI ^^
il y des tas de trucs qui “sonnent” mainstream, mais qui vendent 3 galettes tous les 20 ans.
les passages radio et l’impact en ventes, c’est assez aléatoire aussi.
Les clivages sociaux des goûts c’est une chose, mais on sait effectivement que rock et pop sont minoritaires en france, donc forcément la presse qui s’en occupe touche assez peu de gens, les chiffres de vente sont éloquents je crois.
les hésitations de la presse écrite, il faut aussi que nous en prenions notre propre part, les amis :-)
parce que même si c’est notre choix, on fout quand même la merde chez les professionnels, faut bien dire. Ce qui leur reste, c’est ce qui coûte le plus cher à faire, comme le dit ama-l, ce sont les enquêtes, les reportages photos…
Donc, hésitations de la presse sur la ligne à adopter. Le résultat est là, insatisfaisant.
on parle de plusieurs choses à la fois, en fait.
d’abord l’intérêt de la presse écrite (sa “nécessité” ayant disparu)
ensuite son degré d’exigence,
et puis à qui elle s’adresse.
je crois pas que ce soit tant que ça une question de sociologie :-)
et il continue à y avoir des passionnés qui lancent de nouveaux titres, chapeau les gars! :)
magda, je voulais te dire que u as raison : ma lecture suffit à remplir vos jours et vos nuits, oubliez toute velléité annexe, le reste n’est que vanité ^^
mes chevilles?
tu parles de ce truc énorme en dessous de mes genoux?
“Ce qui leur reste, c’est ce qui coûte le plus cher à faire, comme le dit ama-l, ce sont les enquêtes, les reportages photos…”
Bé oui, c’est à la fois compliqué car les modèles économiques sont bouleversés et fragiles, et passionnant parce que le reportage et l’enquête, c’est le coeur du journalisme, quand même. Je pense, ou disons j’espère, qu’il y a un moment où les médias y reviendront, parce que la critique, la chronique, ça se trouve ailleurs, alors que le reportage, non. Ce ne sera pas un mal, car en réalité, ça manque depuis trop longtemps à la presse culturelle et notamment musicale.
En plus, c’est pas forcément si cher que ça. Un reportage d’ambiance chez les fans de Morrissey comme a fait Voxpop, ça ne coûte rien. Suivre un groupe en tournée, ou en studio, ça ne coûte… que du temps. Le reportage, c’est pas une question de distance, mais de regard. Et ce regard-là il est quand même assez rare au bout du compte, on a quand même souvent un peu l’impression que les mecs préfèrent se tripoter les noix à chroniquer des albums en utilisant des mots comme “séminal”, plutôt que d’aller voir “comment ça se fabrique”, pour le dire de manière super caricaturale ^^
Bon bon bon, alors comme apparemment quand on apporte de la polémique tout le monde est ravi, allons-y gaiement ! :o)
C’est juste que je lis les mots “culture”, “minorité”, “mainstream”… En effet, le mot “mainstream” a des définitions très relatives suivant les cas : parce que, par exemple, pour moi, de ma planète lointaine, vous êtes très très mainstream, voyez, disons un peu à la marge du mainstream, mais dans le mainstream quand même… ;o)
C’est un peu comme ces séquences filmées où vous partez de l’image d’une bactérie et que, grossissement après grossissement, on prend du recul pour en arriver à l’image de la Terre, puis celle-ci rapetisse pour n’être qu’un point minuscule de la galaxie. C’est une question d’échelle : ce qui paraît être de grosses différences vu de très près se nivelle finalement pris avec suffisamment de recul.
Quand on considère l’histoire de la Musique occidentale du grégorien à Dusapin, Boulez et consort, le rock est un petit météorite inclus dans une vaste constellation, dont les supernovaes sont des Monteverdi, des Beethoven, des Debussy ; et si on élargit aux musiques du monde, on s’aperçoit encore que cette constellation n’est qu’une galaxie incluse dans un amas de galaxie…
Par conséquent, y-a-t-il vraiment de quoi se plaindre de votre côté ? Le rock (et assimilé), petit point dans la galaxie musique, occupe pourtant une place énorme à notre époque parce qu’on a le nez dessus. Au fond, tout va donc très bien pour vous ! En terme de minorité, imaginez combien de personnes se rendent à un concert de musique classique indienne… :o)
Notez bien qu’il ne s’agit nullement (pour moi) de se monter le col à faire partie de la plus petite minorité possible : ça serait d’une aristocratie condescendante assez odieuse. Au contraire, je suis très malheureux de faire partie d’une minorité, et très malheureux que tant de merveilles (dont tant que je ne connais pas, d’ailleurs) restent ignorées de tant de personnes.
Et c’est parce que je suis si malheureux que je vous demande humblement et gentiment, quand vous parlez “musique”, de relativiser et de penser aussi au reste de l’univers, et de ne pas sous-entendre trop rapidement que le rock serait LA musique ! ;o)
Merci de votre attention, vous pouvez maintenant passer aux insultes. :op
djac c’est plutôt, rassure-toi,
qu’il était sous-entendu et admis qu’on parlait du rock (au sens très large) et pas de “la musique” ^^
mais pour ce qui est d’être “minoritaire”, je vois mal en quoi s’intéresser à des groupes qui ne vivent pas de leur musique et jouent dans des salles de 100 personnes serait “majoritaire” sous prétexte qu’li s’agit de rock, alors que les artistes indiens que tu as vus bénéficient du moins de la reconnaissance des institutions que sont la cité de la musique ou le Chatelet :-)
Ils ont peut-être le même niveau de vie, d’ailleurs.
donc pas d’insulte, mais je te retourne ton argument :-)
tu ne peux pas postuler qu’un artiste jouit d’une légitimité ou d’une visibilité, tu ne peux que le constater au coup par coup. Et certainement pas le déduire mécaniquement du fait d’être rattaché à l’étiquette “rock” (ni variété, ni chanson…).
Cela dit une grande partie de mes goûts sont bel et bien mainstream, c’est clair :-)
en fait il y a le public effectif d’un artiste d’un côté, et de l’autre sa place ou sa visibilité (ou la visibilité de son style musical) dans la culture ambiante. De ce dernier point de vue, il est évident que les musiques indiennes sont hyper marginales en France, puisque quel que soit l’artiste le genre en soi fait qu’un nombre riquiqui de personnes se sent potentiellement concernées, alors que le plus obscur grope de rock n’est pas à l’abri de finir un jour à Tarata à la suite d’un concours de circonstances ^^
Côté presse également, tes goûts sont plus les parents pauvres, même si Diapason vend autant que les Inrocks, par exemple. Pour Vibrations, comme c’est un titre suisse je ne connais pas les chiffres.
Là, il y a clairement un décallage de visibilité, parce qu’on peut parler de Mount Erie dans les Inrocks tout en mettant Mika en couverture, alors que pour les musiques indiennes classiques, tu ne trouveras pas de star à mettre en couv ayant un lien direct.
Pour la musique classique occidentale, oui, tu peux mettre Alagna plein de monde connait sans pour autant avoir une culture musicale classique.
Tu parles artiste quand je parle genre.
Plus un genre est majoritaire, plus il y a d’artistes pratiquant ce genre, donc plus il y a de chance de se retrouver avec des gars qui font 100 entrées… Un genre majoritaire a donc d’autant plus de chance de générer des tas d’artistes très “minoritaires” !
Je suis moins attaché à des artistes en particulier, qu’aux styles de musique en général, ce qui me paraît plus fondé.
Sinon on parle toujours de cas particuliers, dont il est difficile de décortiquer les raisons du succès (ou du bide), comme Alagna : est-ce que son succès est du à un amour du public pour la musique classique, ou au fait qu’il ait aussi fait des disques de variété, qu’il ait une belle gueule, qu’il y ait un fantasme très particulier portant sur l’opéra de bel canto italien, genre un peu à part dans l’opéra en particulier et dans l’univers classique en général, et qui se rattache à la chanson - car on reste dans le style mélodie accompagnée ?
Car c’est ça le truc : ce qui est aimé de manière ultra-majoritaire, c’est la mélodie accompagnée, issue du baroque : une ligne mélodique chantée, portée par une harmonie, elle-même constituée d’une basse de soutien et d’accords par-dessus, dans une forme courte et simple (le plus souvent couplet/refrain).
99,9% de la musique “consommée” actuellement est construite dans ce style, quels que soient les aménagements qui lui sont faits (en rock, on rajoute une batterie, en bel canto, on met un orchestre symphonique entier…). Plus on s’écarte de ce modèle, plus le genre est minoritaire. La musique contemporaine (une certaine partie) qui ne s’intéresse qu’aux timbres, la musique indienne, perse, ou turque qui n’ont pas d’harmonie (remplacée par des considérations modales et rythmiques), ou même seulement la musique instrumentale classique (l’harmonie est complexe, les mélodies pas forcément très chantables, ou absentes, les formes sont complexes et longues), sont beaucoup moins bien perçues, voire ignorées.
Ce n’est évidemment pas du à la connerie supposée du public, mais, j’ai l’impression, surtout à une besoin d’immédiateté, à la simple absence de contact (éducation et médias), et à des considérations sociologiques (le classique, c’est la musique de papa, on préfère celle du grand frère rebelle).
Quant à la reconnaissance des institutions, c’est un peu vrai, mais ça fait pas tout. Je veux dire, la Cité de la Musique, c’est quelque chose de très particulier, et de très rare, et je suis reconnaissant à ses dirigeants d’arriver à tenir ce cap par les temps qui courent : ils cherchent à faire profiter du meilleur dans tous les styles de musique, des noubas nord-africaines aux musiques d’Asie en passant par le baroque occidental, tout en gérant Pleyel à côté (et en faisant des cycles Gainsbourg :o) ). C’est plutôt unique, et s’il n’y avait pas ça, qu’y aurait-il ? Un peu le Châtelet, un peu le Théâtre de la VIlle ? Et sorti de Paris, qu’est-ce qu’il reste ? Et comment le plus souvent sont vues ces institutions par le public, sinon comme élitistes et aristocratiques, ou même seulement institutionnelles, justement, et donc facilement boudées ?
Il resterait la presse, mais justement, je trouve les Diapasons et autres Monde de la Musique assez chiants, assez marketing, très restrictifs, parlant “à côté” de la musique, et participant à construire une enclave classique occidentale fermée.
Bref, je voulais juste commenter les commentaires pour faire entendre la parole d’une minorité agissante (on aura compris ;o) ), car j’entends très souvent beaucoup de gens, se disant “cultivés”, allant voir du cinéma “d’auteur”, férus de littérature, en rester finalement au rock, aux variétés ou à la chanson dès qu’ils parlent de “culture” musicale. C’est un phénomène très étrange, je trouve, de voir cette cassure en musique, par rapport aux autres arts : non pas que le rock (et assimilé) n’ait rien d’intéressant, mais enfin c’est juste très loin d’être la seule culture musicale, et c’est donc souvent bizarre de voir des gens être très pointus et curieux en littérature et cinéma, et n’en rester qu’au rock, tout en mettant tout cela dans la même “culture” ; je trouve qu’en général (et je ne sais pas si c’est français spécifiquement, mais j’en ai assez l’impression) la “culture” musicale générale est très réduite, jusque-s-et y compris chez nos élites intellectuelles (les politiques n’en parlons pas).
(Je précise, au cas où, que je ne fustige personne en particulier, mon propos est vraiment très général ; se sent visé (ou non) qui veut !)
Bon, ces insultes ? :o)
Djac, tu apportes de l’eau à mon moulin : on est toujours le “mainstream” (ou l’underground, ou l’avant-garde) de quelqu’un ^^
Cela étant, tu sembles signifier que le rock serait le mainstream de la musique classique, ce que je ne trouve pas très juste. Musiques populaires et savantes ont des ancrages sociaux, des légitimités, des modes de diffusion etc. trop différents pour que ça ait un sens de le poser comme ça. Aucun genre n’est “mainstream” en soi, mais chaque genre à son “mainstream” et son “avant-garde”.
J’ai croisé des baroqueux qui tenaient Glenn Gould dans un certain mépris, parce Bach au piano, c’est à la limite de l’hérésie (heureusement, ils ne sont pas trop nombreux). Ou des férus de Xenakis et de Stockhausen pour qui aimer sincèrement les Suites jazz de Chostakovitch ou les Gnossiennes de Satie était assez disqualifiant. Les compositeurs les plus populaires (ie les plus connus) sont parfois méprisés par les “amateurs éclairés” (seuls Bach et Mozart semble y échapper, un peu comme les Beatles pour le rock), et plus encore les oeuvres et les interprétations les plus répandues.
Moi qui te parle (enfin presque ^^) j’ai une quasi horreur de la période romantique, et dans cette horreur je me demande si ne rentre pas un certain dédain pour une musique trop “facile” et trop galvaudée. (J’ai du mal à concevoir, par exemple, qu’on puisse “avoir du goût” et aimer Strauss. Et très franchement, personne ne me convaincra du contraire.)
Tout ça pour dire que par ailleurs, personne n’a pensé ici, je crois, que le rock est LA musique, c’est plutôt, comme dit Arbobo, un présupposé de départ (dans le papier et les commentaires) qu’on parle de rock - ou, plus précisément, des musiques populaires amplifiées.
salud de culturé, va !
(c’est un début, je m’échauffe ^^ )
sur les types de musique, rien à ajouter.
L’effet Peter Gabriel qui nous a fait acheter des disques de Nusrat Fateh ali Khan n’a pas duré bien longtemps, et il était limité à une poignée d’artistes.
On était dans une logique d’ouverture, d’extension de l’univers culturel rock, donc la presse habituelle et la presse rock pouvaient s’en faire l’écho.
Et pour ma part comme j’ai tendance à creuser un sillon plutôt qu’à tout couvrir, même si j’ai aprlé de projets comme Kawwali-flamenco, c’est rarissime.
pour le reste, il faut aller chez toi :-)
ama-l,
je suis d’accord dans une certaine mesure,
mais djac a raison dans sa perspective,
si tu prononces le nom d’un artiste que ton interlocuteur ne connait pas, et qu’il te demande “c’est quoi?”
tu peux répondre “du rock”, et il ne se passe rien de spécial.
si tu réponds “c’est un ensemble qui joue du gamelan”, ou “c’est du chant diphonique”, en général la tablée tout entière va se retourner vers toi. Parce que ça n’évoque même pas de représentation stéréotypée, sans même parler de connaissance du sujet.
Pour dire vite : je dois connaitre 3 artistes de flamenco, mais si tu me dis “c’est du flamenco” j’ai une représentation, schématique, sommaire, de ce dont tu parles.
Si tu parles de gamelan, au mieux un convive qui a de l’humour de demandera si c’est de la musique de détroit :-)
(oui je suis allé la chercher loin celle-là, mais pour une fois qu’on est d’accord avec djac il fallait fêter ça ^^)
Ah mais oui mais c’est pas contradictoire, c’est bien pour ça que je parlais de
“des ancrages sociaux, des légitimités, des modes de diffusion etc. trop différents”
entre musiques populaires et savantes, occidentales et extra-occidentales…
Et ça ne vaut pas que pour la musique, par ex si on dit “danse” beaucoup de gens imaginent des filles en tutu et le Lac des cygnes, sauf que des gens comme Pina Bausch, Kersmaeker ou Nadj n’ont pas grand chose à voir avec ce stéréotype.
bordel mais c’est pas bientôt fini d’être tou-te-s d’accord !!!!!!!
je VEUX devenir un blog FIGHTO-CULTUREL, merde !
:o/
^^
Arbobo : Ah non, le “blog fighto-culturel”, c’est une marque déposée, et je vais t’envoyer mes légions d’avocat si tu tentes de me piquer le concept^^ (et le terme que l’on doit tout de même à Christophe, rendons à César ce qui lui appartient…)
Tiens, pour que ton blog soit encore moins fighto-culturel… je suis non seulement parfaitement d’accord avec Djac’, mais aussi (scoop !) avec Ama-L… en lisant Djac, j’avais envie d’écrire : “tout comme on est toujours le con de quelqu’un, on est toujours le “mainstream” et/ou le “snob” d’un autre…
Enfin… je suis pas radin, je vais tout de même, dans la grande tradition fighto culturelle art-rockienne (moi aussi, j’ai des chevilles énormes…), repartir en guerre contre Ama-L sur un sujet qui n’a strictement pas le moindre petit début de rapport avec l’article (qui, rappelons-le, parle des mags de rock)… la musique romantique !
Parce que la musique du XIX°, j’en suis un inconditionnel… et parler des valses de Strauss comme exemple de la musique du XIX°, ce serait comme dire “je déteste le rock, j’ai du mal à concevoir qu’on puisse avoir du goût et aimer Tokio Hotel…” Parce que les Valses de Strauss, c’est à la musique romantique ce que Tokio Hotel est au rock…
Moi qui adore la musique romantique… je déteste aussi les valses de Strauss… et je ne vois pas trop ce que tu veux dire par “musique facile et galvaudée”… pour les valses de Strauss, je suis d’accord… mais il y a un monde entre les valses de Strauss et les grands musiciens du XIX°, Beethoven (bon, à cheval entre classicisme et romantisme, mais tout de même le père du romantisme), Schubert, Schumann, Chopin, Liszt, Wagner, Moussorgsky, Mahler…
quoi, Moustaki composait déjà au XIXe??????
je le savais !
(ce pauvre modeste, qu’est-ce qu’il prend, d’un coup)
Hep, G.T., pris par la patrouille : les valses, c’est de Johannes Strauss, quand Ama-L parlait plus certainement de Richard Strauss, qui n’a rien à voir, et qui est un post-post-romantique fin XIX début vingtième.
Je partage d’ailleurs l’avis d’Ama-L sur sa musique : c’est chiant et lourdingue (sauf toutefois les quatre derniers lieders, ça c’est vraiment exceptionnel) ; mais ça me permet de faire remarquer qu’il peut être utile en général de distinguer le goût personnel du jugement proprement musical. Strauss, en effet, j’aime pas, je trouve que c’est un plat avec trop de sauce, je trouve que ça fait bourgeois réactionnaire comme musique, en plus c’est de la musique à programme et quand on connaît pas le programme je trouve que ça fait flux de musique indigeste. Bon. Une fois dit ça, si je regarde comment il s’y prend, Strauss, pour écrire de la musique, il n’y a qu’un constat : c’est un compositeur génial, aux trouvailles harmoniques et orchestrales magistrales.
Pour en revenir à nos moutons, si je suis bien tes considérations sociologiques, Ama-L, je suis pas d’accord (soupir de soulagement d’arbobo) avec ton constat, très “tout est relatif” : quand même, de façon très primaire, quand tu rentres dans une FNAC (surtout en province), t’as un petit rayon classique&jazz, à côté de vastes étendues de variétés, rock et chanson… Si tu tournes le tuner de ta radio au pif, sur quoi tu vas tomber en majorité ? Pas du classique, encore moins de la musique indienne ou iranienne… Et si on fait une recherche internet, avec le mot “musique”, fais le test…
J’en connais quand même peu qui se précipitent d’acheter un billet parce qu’on donne le Sacre ou parce que Mathias Goerne passe à Pleyel !
Donc, là, tu me convaincs pas trop. D’autant que je ne vois pas le classique en général comme une “avant-garde”, ou un genre “à part” rangé dans un tiroir, comme le fait le marketing genre FNAC par exemple, mais musicologiquement plutôt comme le le tronc principal de la musique occidentale, duquel se ramifient des tonnes de styles différents. Par conséquent, venir au classique c’est plutôt revenir à la source, d’une certaine manière. Mais sociologiquement parlant, ce tronc, même s’il est visible et soutenu par l’institution (entre autre justement parce que c’est le tronc), me paraît quand même bien plus confidentiel que le rock-pop-chanson, ou alors j’ai la berlue.
Si dans chaque genre on peut distinguer un mainstream et une avant-garde (là je te rejoins), je soutiens quand même que le rock (et assimilé) est le mainstream des mainstreams à l’heure actuelle.
(arbobo, moi j’ai demandé des insultes, je peux quand même pas faire plus !)
Tiens, pour une fois que je viens lire, c’est intéressant votre débat.Et pour une fois depuis longtemps dans l’histoire des blogs arbobesques je tente un comm.
C’est intéressant surtout quand on se sent complètement extérieure à chacun de vos arguments, en fait.
Je fais partie des gens qui n cherchent pas (plus? ou inversement) à suivre ou découvrir, dans une démarche volontariste, quoi que ce soit du côté zike:
je vis sur le fonds que j’ai chez moi, sur ce que j’entends parfois sur le net (genre vos blogs) mais rarement, et sur ce que je capte en radio hyper rarement. C’est donc zéro investissement volontariste dans l’écoute.
Des fois je le regrette.
Et puis je me dis que l’adolescence c’est fini et que de toute façon, la zike, c’est pas, ça ne sera jamais, mon métier; mon énergie doit se placer ailleurs, effectivement.
Il y a un peu de renoncement dans mon cas,j’admets; mais aussi de constat que plein de choses se ressemblent (bah oui, même en écoutant d’une demie oreille, on s’en rend compte), et ne me parlent ni ne m’attirent plus, parce qu’elles ne sont pas/plus reliées à des moments de vie qui leur donneraient sens et surtout singularité.
Et sans ce sens (humph, comme ça sonne), il faut, à mon sens, une démarche d’expertise pour pister les zikes nouvelles ou les genres différents et y glaner de quoi alimenter la réflexion et l’attitude (intellectuelle, artistique ou.. sociale) par rapport à la musique en tant que phénomène.
heu je sais pas si c’est clair ce que je raconte, je ne trouve pas les mots.
Alors ça végète tout ça.
Effet d’un contexte ou moment d’existence, de l’âge, d’un éloignement des centres culturels (faut aller la chercher la culture:-)), un peu tout ça.
Qui peut changer, mais bon.
Mainstream?
Quel Stream?
;-)
Allez, fin de la tentative et désolée si j’ai été un peu HS.
Je parlais de Johann… parce qu’Ama-L parle d’un Strauss dont la musique est “facile et galvaudée”… ce qui me semble plus correspondre à Johann qu’à Richard… Donc, je ne suis pas sûr qu’elle parle de Richard (enfin, elle nous le dira^^)
Parce que Richard - je n’aime pas vraiment non plus la majeure partie de ses oeuvres - on ne peut le réduire à de la musique “facile”, il a fait partie (même s’il a souvent été réac) des compositeurs qui ont mené à l’atonalité… il a su être audacieux et, comme tu le dis, il y a chez lui des trouvailles harmoniques et orchestrales exceptionnelles…
jean-claude strauss était le meilleur, de toute façon.
ses remix disco sont trop canon, je l’ai lu sur un skyblog !
(punaise, quelle discussion, vite une biture que je perde les neurones que j’ai utilisés en nous/vous lisant ^^ )
Ha bon, cool, GT ! Quand j’étais plus petit, je comprenais rien à cette histoire des Strauss, il a fallu que j’entende du Richard très tard pour piger que ça avait pas grand’chose à voir avec les valsounettes de l’homonyme.
Du reste, la confusion reste souvent faite, mais si ça peut te rassurer, dans le milieu classique, quand on dit Strauss on pense par réflexe à Richard, sinon on dit “valse de Strauss” pour évoquer l’autre…
(Je ne vais pas entreprendre un débat musicologique qui n’aurait plus rien, mais rien à voir avec le sujet du post d’arbobo - qui n’a, cela dit, que ce qu’il mérite, le sacripant - mais Richard n’a pas vraiment mené à l’atonalité, enfin je veux dire qu’on peut pas le dire comme ça en faisant comme si c’était voulu de sa part, quoi ; et je pense vraiment que sa musique est vécue comme facile par les vieux bourges qui vont à Pleyel, car pleine de sentimentalité exacerbée avec tout le confort moderne, au lieu des Bartok, Schoenberg et compagnie, un tantinet plus remuant aux arêtes vives - ce qui n’enlève cependant rien au talent propre de Strauss. Et Ama-L pensait peut-être à “Ainsi parlait Zarathoustra” pour le galvaudé, parce qu’en effet… ;o) )
Bien sûr que Richard Strauss n’est pas le compositeur décisif qui a mené à l’atonalité… mais il n’en reste pas moins que dans Salomé et Elektra, il est très moderne, déjà “expressioniste”, et flirte parfois avec l’atonalité…
Il y a une filiation directe entre ces deux opéras et les “monodrames” expressionistes de Schoënberg, ou les opéras de Berg… faudra m’expliquer en quoi Salomé et Elektra sont des oeuvres “faciles et galvaudées”, si l’on pense qu’on peut réduire la musique de Strauss de la sorte…
Toutes mes excuses pour l’interruption de la conversation : je fus traîner mes guêtres solidaires dans le cortège de RFI, entre Répu et Grands Boulevards.
Or donc, j’avais d’emblée pensé à Johann par association d’idées avec “facile et galvaudé” (Freud appelle ça les “associations libres”) et parce que pour moi c’est un genre de sommet de l’horreur musicale dans ce que ça m’évoque, mais je n’aime pas spécialement Richard, non plus.
Et je sais que c’était vil de parler de Johann, comme ce serait vil de parler de Tokio Hotel pour disqualifier le rock. Mea culpa, G.T.
Cela étant, et au risque de vraiment vous faire hurler, j’avouerai que :
Schubert m’ennuie,
Schumann me gave,
Chopin m’en touche un sans faire bouger l’autre,
Liszt me pompe,
Moussorgsky m’endort,
quant à Wagner, selon mon humeur, il m’intéresse ou me crispe, mais jamais ne m’emporte. Et même pour Beethoven je dois faire un effort…
Vous voyez l’étendue des dégâts ^^
Donc quand je dis que je n’aime pas la musique romantique, c’est que vraiment je n’aime pas ça ! Ça m’emmerde profondément, je trouve ça lourd, outré, larmoyant – et je ne sais pas, dans ce ressenti, si n’entre pas tout de même quelque chose de l’ordre de : c’est trop facile d’accès, trop entendu…
Pas complètement, j’espère : j’aime beaucoup Satie, qui n’est pas un compositeur “difficile”. Mais quand même… Le courant romantique, pour moi, est incroyablement mainstream.
Mais bon, vous avez quand même raison. Enfin je crois. De quoi on parlait, déjà ? ^^
on parlait du meilleur moyen de t’éloigner définitivement d’un clavier d’ordinateur je crois,
t’as une idée ama-l?
;oD
et pourtant je ne suis pas très gourmand en musique romantique,
je m’arrête en gros à la fin de musique sacrée renaissance et je reprends fin 19e ^^ (en très gros, parce que schubert me les fait bouger sans même les toucher ;-)
Wa l’aut’, c’est bon, je suis trop vulgaire pour vos débats sur l’atonalité chez Richard Strauss, c’est ça ?
Bon, sinon, Mebahel, tu n’étais pas HS, en tout cas pas que je sache :-)
Pas du tout hs, comme toujours, en revanche ama-l j’aime aussi schubert, voilà tout ;-)
Mais je ne t’interdis pas d’aimer Schubert, ce que disait Djac sur Strauss était très juste : on peut être hérissé par certaines musiques tout en leur reconnaissant des qualités, sinon “objectives”, du moins “objectivées” par l’expertise.
Je ne dis pas que les romantiques sont tous des gros nazes qui font de la musique qui dégouline, juste que moi ça me dégouline dessus.
(C’est un peu dégueu ce que j’écris ^^)
Comme quoi tu n’es pas loin du fighto-culturalisme, car on retombe une fois de plus sur “esthétique et ressenti” après avoir dérivé du sujet de départ ^^
mes chers parents, je vous déteste de m’avoir fait aussi GENTIL ^^_
Sachant que dans l’ensemble j’aime bien Strauss (pas que Richard et Johannes, mais carrément toute la famille du second, et d’ailleurs j’ai envie de dire que quand vous dites du mal de Johannes, je me demande lequel…) dois-je en déduire que j’ai des gouts de classique mainstream? Donc mainstream du pas-mainstream?
J’en arrive à me perdre, au final.