Paris, c’est hard
Le “rock” a fait son retour depuis quelques années, mais on pouvait croire que le hard rock et ses dérivés ne sortirait pas du cercle de ses habitués avant un moment.
Pourtant, le gros son qui tue se porte bien, et de jeunes pousses y vont gaiement. Il y en a qui n’ont pas attendu les retours triomphants de Metallica et AC/DC pour fourbir leurs armes.
Venant de province où j’ai grandi à 400km de Paris, j’avais cru comprendre que le public hard poussait difficilement en-deçà du périphérique. J’avais plutôt tort et je suis assez content de cette découverte.
Découvrez 2413351,TOP! TOP! THE
RADIO!,0,Sunshine,0,Dreamer,380647_GKbXMQue.mp3,0,1,0,0,0!
Un festival européen, Europavox, nous a donné l’occasion de découvrir des rockeux d’un peu partout à la Maroquinerie. comme tout le monde chante en anglais avec parfois un accent excellent, on découvre par hasard la nationalité des groupes. difficile de prendre les paris.
J’étais venu revoir les Elderberies, un groupe qui pose souvent ses valises à Clermont-Ferrand mais qui compte surtout dans ses rangs des anglais et canadiens.
Fines moustaches accordées, les Elderberies balancent des titres de leur premier album et du nouveau qui paraitra en janvier. A les entendre on peine à croire qu’ils soient en rodage (soi disant), les morceaux brillent comme des motos chromées et vrombissent plus fort qu’un moteur de F1.
Les Elderberies ont ingurgité toute l’histoire du hard, avec un penchant assumé pour AC/DC. Mais Alexandre avec qui j’étais venu a aussi entendu une citation à Iron Maiden (The trooper, de mémoire). Toujours aussi sympa et gonflé à bloc, le chanteur Chris Boulton était ravi que quelqu’un ait entendu ce clin d’oeil.
Ca part pied au plancher et ça cogne avec maîtrise, on saute comme un maboul et on en redemande. Les Elderberies en concert ça vous électrise. Pour patienter avant le nouvel album début 2009, on peut pousser les boutons et mettre le premier en sautant tout partout (vous aurez noté que si le rocker saute partout, le hardeux, lui, saute “tout partout”, un chroniqueur se doit d’être précis :o)
Histoire de continuer le voyage, on a aussi découvert Sunshine. Curieux groupe que ces tchèques là, on dirait que le chanteur (la quarantaine?) a le double de l’âge de son guitariste. On se rend vite compte que ces lascars ont roulé sur pas mal de scènes depuis 1994, c’est puissant et hyper professionel.
Un chanteur doit avoir une sacrée expérience pour pouvoir tenir sa ligne sans pousser sa voix tout en étant penché par dessus les retours. Autrement dit il n’entend rien mais continue de doser comme un chef. D’ailleurs il ne tient pas en place, on l’a vu aux quatre coins de la salle et a réussi un faire bouger un public malheureusement clairsemé.
Sunshine a dû écouter en boucle ce qu’on appelle la “nu rave”, rappelant les rythmiques et la présence des Rakes, Radio 4 ou the Rapture. A savoir un mélange hyper dansant qui lorgne un peu vers le punk et beaucoup vers une new wave bien lourde. Lourd mais dosé. Le groupe donne tout et nous, déjà un peu crevé, nous savourons.
Alors que je n’ai jamais écouté autant de folk et de productions guitare-voix que cette année, ça fait du bien de transpirer un vieux coup la langue pendante façon greuarr (je me demande si je n’en dis pas un peu trop sur ma vie, là). Ne croyez pas pour autant que ces groupes soient bourrins, leur rock est direct et punchy mais à moins d’être rétif au hard quel qu’il soit, on a vu le haut du panier ce soir à la Maroquinerie.
Un groupe parisien pour finir, Malko. Un groupe de hard avec une chanteuse, ça change et ça fait plaisir. Ca n’est pas exactement du hard mais le volume et la puissance sont là. On pense souvent à Elastica ou du rock anglais bien baggy, moins sucré et moins Blondie que sur leur Myspace.
Le son pourri de la salle n’a pas aidé le groupe à se mettre dans le bain mais après quelques tâtonnements ils ont serré les rangs et envoyé du lourd. On vous mettra des photos très bientôt :-)
On a encore sauté tout partout, pour un peu j’en aurais oublié mes bouchons d’oreille et je me serais cru jeune à nouveau ^^
Vous les retrouverez samedi, 8 novembre, à Mains d’oeuvre (Saint-Ouen).
Allez on se quitte emmailloté dans un drapeau tchèque avec un titre de 2006 :-)
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