P… comme “platine”
Quand j’étais petit, et que mes frères étaient grands, on allumait l’ampli puis on mettait en route la platine.
La platine, c’est ce truc que quand il tourne tu y poses le disque, fait exprès pour s’ajuster à l’appareil. D’où le nom : disque de platine. En même temps ça va de soi, puisque la platine elle-même est, précisément, une “platine disques”.
Comment s’en sortir? En rappelant à ceux qui sont nés au XXe siècle qu’ils connurent également les “platines cassettes” et les “platines CD”.
Bêtement, le savoir des anciens s’est perdu, les grimoires immémoriaux que sont les notices d’utilisation de la Kenwood numéro tant ou la Technics MKII s’endormirent au fond du grenier, et le mot “lecteur” remplaça le bon vieux “platine”. La sobre mais peu ludique traduction de l’anglais “player”, pas très joueuse pour le coup.
A l’époque, ce qui différenciait une platine, c’est qu’elle était un élément séparé des autres, pas une “mini-chaîne” ni une chaîne tout-en-un (”chaîne”, en voilà une autre de bonne blague, on se la garde pour une prochaine fois, d’accord?).
Platine, mais quel nom saugrenu aussi. Preuve incontestable de la supériorité du vinyl sur le CD ou le numérique, on croule sous les noms. Pick up, électrophone, mange-disque, ou le fameux “tourne-disque” si correctement imagé. Platine… Mince alors, ça ne vient tout de même pas du fait qu’elles ont un plateau rotatif?
Décomposons. Le moteur, nan c’est pas ça. L’accessoire que tu paumes toujours quand tu en as besoin alors que la semaine dernière encore il était là, pour faire tenir tes 45t avec leur grand trou, de source contestable on me souffle que ça s’appelle un “centreur”. Toujours pas ça. Le bras, c’est un bras, cherche pas plus loin. Au bout du bras, la cellule, en gros le seul truc utile de tout ce barda avec le moteur, la boîte magique qui transforme les impulsions en signal électrique. Mais ça nous avance pas des masses. Ah, si si, on s’approche là, le truc au bout, ce qui était une bête aiguille jusqu’aux années 1950? Comment ça s’appelle déjà… un diamant. Ou un saphir. Mais pas une platine !
Bon, laisse tomber, ce terme si sympathique de “platine” c’est n’importe quoi, tu peux faire tourner le plateau de fromage à la vitesse de la lumière que ça n’en fera pas un accessoire hi-fi.
Les anglophones avaient forgé turntablist pour étiqueter les as du scratch et autres résidents de la cabine DJ. Ca a le mérite d’être clair. En 2011, ces clubbers notoires de l’Académie française ont cru bon de proposer de remplacer “DJ” par “platiniste”. Platiniste, vous voulez dire le mec qui appuie sur “play” sur la platine K7 où il passe ses dernières acquisitions? Cool, l’académie, informée des derniers courants underground, sait donc bien que depuis quelques années des artistes publient des albums sous la forme exclusive de cassette! A moins que, de l’académie et moi, l’un n’aie rien compris ;-)
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j’aime bien platiniste :-)
ça a le mérite de la filiation, sans besoin de préciser le support puisque comme tu le dis il y a eu des platines disque-k7-cd.
DJ ça ne veut rien dire, comme si on pouvait monter sur un disque pour faire une course ! et le terrain il est quoi ? gras (souvent), sec (jamais) ?
remarque avec tous les concours pour ces boulets (de cheval ?) de disc-jockey, il doivent bien avoir leur grand prix d’Amérique.
ah ah le “terrain gras” excellent :-)
les DJ ont leurs concours en effet, on a même eu des français champion du monde t’imagines!
“Apprendre en s’amusant”, avec Arbobo. ;-)
uh uh ^^
dans le cas présent, on s’amuse peut-être mais en apprenant plutôt peu ;-)
elle vient d’où cette photo incroyable de platine vinyle en bois ??????
je veux la même
fabuleuse hein :-)
c’est en vitrine d’une boutique dingo vers la rue des martyrs, faudra que je t’y emmène ^^