Olga Kouklaki, I U need
L’impérialisme, c’est peut-être lorsque les talents brésiliens s’épanouissent sur un label allemand, ou lorsqu’une grecque plus que douée grandit à travers une équipe française (Marc Collin et sa bande de Nouvelle vague).
Impériale, Olga Kouklaki, assurément.
C’est dans la pénombre qu’elle s’épanouit. Là où les époques s’enchâssent. Là où le songe vient le disputer au réel. Siouxsie atteignit son sommet par un beau Nocturne. A l’heure bleue elle transmit son sceptre à la spectrale Olga.
De toutes les contrées on se rue à sa cour. Versailles est redevenue le siège de l’Europe, et Marc Collin est son chambellan. Si I U Need est sans doute le plus beau projet personnel à émerger de la nébuleuse Nouvelle vague, c’est qu’Olga Kouklaki avait déjà commencé à écrire seule son histoire.
Arrivée sur F com, le très technoïde label tenait là une passagère clandestine, parfois plus proche de Massive Attack ou Portishead que de Laurent Garnier. C’est qu’en dehors d’être une compositrice de choc elle est d’abord une belle chanteuse, à la voix capiteuse. L’impératrice doit régner sur plusieurs terres, pop mais dancefloor, electro mais analogique, cherchant la formule perdue de Kylie Minogue et de Grace Jones. Son éclat transforme la boule à facette en pluie d’étoiles, et la cave du Palace en terrasse de palais.
Le noir de jais de sa longue frange prolonge comme une petite robe noire. En se déhanchant au ralenti sur Hollow lives, on se sent soudain le port plus altier, le jeter de fessier plus princier. I U Need s’arrêtera à minuit et les flûtes dorées redeviendront jus de citrouille.
Who are you, cavalier et cavalière se toisent sur la piste. Pour se faire plus rauque il porte un loup, pour être plus louve elle le darde de son regard le plus animal. Sur le bal des vamps règne Olga Kouklaki.
Avec luxe, calme et volupté. Une assurance terrassante. Au seuil d’une nuit enchantée, on la regarde s’éloigner. Les premiers rayons révèlent la trivialité de notre condition, ne laissent plus place à l’imagination. Il est temps, Time goes by, de préparer le prochain bal.
Antivirus
I U Need (Kwaidan records), en écoute ici.
aussi chez Des chips et du rosé.
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J’avais beaucoup aimé son précédent, Getalife, une de mes bonnes surprises de 2008 (4° dans mon classement électro^^)… je découvre grâce à toi qu’elle en sort un nouveau, je file l’écouter dès que je peux…
j’espère qy’il te plaira, c’est une bonne surprise pour moi