Nova fait son cinéma
En toute simplicité. Nicolas Saada tient depuis une bonne dizaine d’années une émission hebdomadaire sur radio Nova. Pour fêter ça Nova a sorti des compils tirées des placards de ce chroniqueur pas comme les autres.
On lui doit notamment d’avoir co-scénarisé une mini-série d’horreur sur M6, pour un résultat assez oubliable). Ce serait pure anecdote si, justement, ce n’était pas sa passion pour le cinéma qui le rend si précieux. Tout le cinéma, tous ses genres, et de toutes les nationalités. Il est critique aux Cahiers du cinéma, réalisateur, scénariste, et radio-bonhomme. Vous avez une interview de lui ici (un type qui aime House by the river de Fritz Lang ne saurait être que fréquentable ;-). Un dingue consacre ici un site à l’émission.
Pour un fan de musiques de films comme moi, Saada est évidemment un demi-dieu, pour ne pas dire un menhir.
Chaque année l’horaire change, alors faut suivre, c’est la loi des grilles radio. Cruel dilemme, cette année NFSC passe le dimanche à 20h00, en face du Masque et la plume. Mais Saada tient bon, et j’espère que ça va durer, même si je suis en désamour avec radio Nova dont l’excellence musicale n’a d’égale que l’omniprésence de la pub.
Enfin, on peut tout de même l’écouter en direct sur le net ici.
Je me souviens particulièrement d’une émission qui a déjà plusieurs années, consacrée aux compositeurs japonais inspirés par la musique occidentale voire hollywoodienne en particulier. Il citait évidement l’influence de Bernard Hermann, mais sortait quantité de perles tirées de films dont personne ne connaît l’existence.
Toutes ses émission ne sont pas thématiques, mais lorsqu’elles le sont c’est encore plus marquant, d’autant que son propos est aussi clair que sa voix est agréable.
Sans lui, je n’aurais sans doute jamais acheté la bande originale de the Fox, par l’argentin Lalo Schifrin.
Si Schifrin est connu, c’est bien pour ses musiques de films (Bullitt) et pour les génériques de Mission Impossible ou Mannix. Mais de toutes ses b.o., pas particulièrement pour the Fox.
C’est Saada, et son oreille éléphantesque, qui nous a passé bout à bout l’un des thèmes et la fameuse musique de la pub Dim, “tidadidadada, tidadidadada…” (je vous la fais courte).
Hormis un tempo plus rapide dans la pub, aucune différence.
Grâce à Nova fait son cinéma, la musique de film a cessé de n’être qu’un appendice du film, simple merchandising ou outil pour se remémorer les meilleures scènes.
Elle est élevée au rang de genre à part entière. Rien que pour ça Nicolas Saada mériterait un Oscar, ou même un Jean-Pierre ou un Léon, s’il le faut.