Music + fashion = UK. The Manchester series #4
Dans un pays aussi stylé que l’Angleterre, prétendre que la musique et la mode n’ont aucun rapport, ce serait un peu comme dire les Smiths n’ont pas existé, ni Bowie, ni Brian Ferry, sans parler des chapeaux “à la Pete Doherty” qui se vendent au moins aussi bien que ses disques et ou le récit de ses frasques avec un top model.
On est loin de Londres, et à Manchester l’accessoire de mode le plus important après une paire de chaussures étanches, c’est un parapluie. Il n’empêche, on est une ville culte ou on ne l’est pas :-)
On a écumé hier Tib street et Oldham en quête de musique. C’était pas mal, mais pour éviter d’être ridiculisé au retour sur le continent, il faut trouver des fringues “ultimes”. L’échec total à atteindre l’ultime, je le prends sur moi, car le choix était colossal. Tout le Northern Quarter est une gigantesque friperie, en plus d’être un disquaire et un café.
Le spécialiste historique, c’est Oxfam. Vu les prix pratiqués par les boutiques qui la cernent, où l’on trouve le même genre de fripes, l’ONG peut même se permettre des prix pas du tout modiques, qui lui assurent quelques rentrées. Les habitués du quartier des Halles ou des Abbesses voient ce que je veux dire. En passant d’une boutique à une autre, j’ai une pensée émue pour les daltoniens, pour qui les camaïeux de marron, de jaune, de orange, tout droit sortis des garages de nos parents, resteront à jamais une énigme.
Quoique, à la réflexion ils sont une énigme pour tout le monde ^^
Le craft centre sur Oak St. est un beau bâtiment industriel comme la ville en regorge. Dans ses 18 ateliers de créateurs, vous trouverez de quoi vous occuper. En ce moment vous y êtes cordialement invités pour faire votre DIY (do it yourself). Mais pour du fun, voire folklo selon les moments, vous avez un immeuble entier où vous perdre. On croit emprunter un petit escalier menant à une boutique, et on a pénétré dans Affleck’s palace, une mine d’idées, de trouvailles, de surprises. Selon la rue par laquelle on y entre, la façade est toalement différente, l’immeuble est en angle, et on y passerait des heures. Je vous suggère d’entrer par l’angle Tib/short street.
Si on hésite entre retourner à l’étage des gothiques, ou aller discuter avec la styliste qui coud quelques mètres plus loin, on peut se poser dans l’un des barber shop. C’est un peu la spécialité du quartier, d’avoir un barber shop à l’intérieur du magasin, et comme il pleut 200 jours par an, autant s’éviter un bout de rue inutile.
En passant, jetez un oeil à Cyberdog, si vous êtes amateurs de street wear, et ayez une pensée pour mon ancien nom de DJ.
Les garçons ne sont pas tellement gâtés à ces adresses, alors je me rabats sur le vintage. American graffitti, sur Hilton, en fait un peu trop, même si un polo couleur chocolat m’a fait de l’oeil (ou plus exactement couleur d’un truc moins appétissant). Je fais une pause à Magma sur oldham, on y trouve des revues superbes et plein de livres d’art et de design. L’hyper modernité et le vintage 70s, comme pour la musique, ce sont les deux pieds sur lesquels marche ce quartier.
Dernière tentative. Je vais prendre un café à Pop. Au sous-sol, une population étudiante mange macrobio et passe la musique de son choix, la chaîne est en libre service et un bac contient plein de bons CD anglais, Bowie, Pulp… La société vegan de Manchester y tient ses réunions mensuelles, il est temps que je remonte à l’étage avant de renier mon amour du steak. Le barber shop s’appelle ici Barberella, et la déco d’époque contient presque autant de disques sur les murs que mon propre appartement (traduction : beaucoup beaucoup).
J’ai failli acheter du vrai-faux. Comprenez bien, Pop boutique a été créé en 1983 et a plusieurs succursales, où l’on trouve des modèles des années 60-70 recréés, qui cotoient d’authentiques vêtements d’occasion, à des prix comparables. Sans oublier les objets et meubles à faire saliver les collectionneurs. Mais aux recréations j’ai préféré un petit truc sage bien d’époque. Si vous croisez un jour ce débardeur, il y a de grandes chances que je sois dedans.
C’est un scandale tout bien réfléchi, pas de coup de folie, pas de sacs pleins, juste un achat… je suis désolé, je m’en veux, je vous jure, je ne sais pas ce qui m’a pris.
Et puis c’est ma faute aussi. Il suffisait que je vienne un samedi, je serais tombé sur le marché de la mode, et j’aurais enfin pu me ruiner comme j’en avais l’intention. La vie est mal faite.
Demain, on se console en régressant.
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C’est pas un gilet sans manche, plutôt ?
toute une crédibilité fashion ruinée en 1 mot ^^
Bon, la prochaine fois que tu y vas, je viens avec toi!
et c’est maintenant que tu le dis…
^^
À vrai dire, dès lors qu’il n’y a ni boutons, ni fermeture Éclair, ça n’est pas un gilet.
Alors ou bien c’est de la maille très fine et ça se met à même la peau, auquel cas on peut appeler ça un débardeur.
Ou bien ça se met plutôt par-dessus une chemise, et c’est un pull sans manches.
Appelez-moi fashionista ^^
(Eh ouais, je traîne pas mon mec dans les mêmes rayons du BHV Hom’ que Sliimy pour rien)
Sinon, je t’ai dit ? J’aime vraiment bien cette série de billets :-)
merci :-)
ça manquait un peu de séries et ça me change un peu ^^
Appelle ça comme tu veux, du moment que ta mère et ton patron ne te voient pas avec ça sur le dos.
mon patron, il m’a vu avec des cravates tellement pires ^^
quel que soit son nom c’est surtout un truc à porter avec une raquette de tennis petit tamis, modèle Borg pro de préférence.
tu vas faire fureur avec à Wimbledon ;o)