Mugstar en route vers la montagne magique : Sun… broken
C’est tout droit. Tout droit les mecs et en cruise control. Pas de coups d’accélérateur, pas de virtuosité au volant, juste le vent, le vent qui te bat le visage, qui siffle, le moteur qui souffle rauque, ta radio qui rock.
Au début tu as loupé la flute. Le bruit de l’injection, pensais-tu. Tu as fait des centaines de kilomètres sans dévier d’un pouce et tu as l’impression que le morceau n’en est encore qu’à l’introduction. Jusqu’à l’approche des 6 minutes, ces cordes qui hennissent comme des pur sangs.
Les guitares de Furkslausundbo n’en finiront jamais. Du moins tu l’espères, mais l’aiguille de la jauge s’enfonce… Au pire on prendra le manche de la guitare pour faire jaillir du désert une fontaine de pétrole.
Furkslausundbo
Enfin un album de Mugstar, formation de Liverpool traitresse à ses origines. Après une flopée de maxis, de EP, après des passages remarqués à la BBC et une sorte de mini-album en 2006, vient de sortir Sun… broken. Un titre pas vraiment optimiste, mais on a une telle impression de rouler la nuit en écoutant ce groupe, que c’est finalement bien logique. Déjà Bethany heart star nous avait plongé en plein trip, et My babyskull has not yet flowered rappelait le nom des morceaux des Seeds. Ils reviennent forts, les yeux injectés de sang et le sang injecté d’on ne sait quoi, avec un album à injection directe et des pistons qui bastonnent qui termine en apothéose (écoutez jusqu’au bout!).
Tu les imagines, les yeux mi-clos, courbés sur leurs instruments, aussi profondément imprégnés de leur musique hypnotique que du mezcal qu’ils s’enfilent rituellement. On nage en plein krautrock et kosmische muzik réunies, et dans ses descendants, un rock psyché, planant, répétitif, insistant, saoulant comme le vent à 200 à l’heure mais dont on ne parvient pas à se lasser.
On se dit qu’ils ont perdu quelques neurones en prenant le jus sur leur ampli dans un studio qui n’avait pas de prise de terre. La Terre, eux, ils sont dedans, à fond dans le cosmos, bien perchés à l’abri de toute mélodie. Et merde, y’a pas, merde t’arrive pas à décrocher de ce zinzin. Tzoui, tzoui, font les aigus de l’orgue, brumblbrumblbrumbl font les guitares, poutoutoum poutoutoum, un accord à la fois, qui grossit, grossit et vrombit et les neurones qui font poc poc comme des bulles de plaisir qui éclatent.
Et cette foutue aiguille de la jauge qui s’obstine à descendre, et le désert qui n’en finit pas, comme cette route idéalement et infiniment droite. Ouais, merde, c’est une vraie bordel de bonne nuit qui s’annonce.
Sun… broken est sorti le 23 mars chez Important records
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marrant, à l’écoute du morceau je ne me retrouve pas du tout dans ce que tu écris. Par contre je vois très bien et j’entends les Doors
peut-être que sur tout l’album on n’a pas la même impression
l’album et l’ensemble de leurs morceaux sont très homogènes, mais en général ça ne dépasse pas les 6-7 minutes :-)
en tout cas si tu entends les doors c’est bon signe!
Damned de diantre de débit de merde. je vais devoir attendre quelques jours, mais le peu écouté me dit bien.
Les références citées me font envie et je me dois IMPERATIVEMENT d’écouter cet LP !!
Le titre en écoute est dément, j’adore.
voilà qui me fait plaisir, je trouve ce titre ahurissant en effet ^^
j’avais fait exprès de pas prévenir, mais le morceau en question fait 13 bonnes minutes ^^
remarque pour les vrais amateurs de psyché ça risque de paraître un peu court
Moi, à ce qu’on m’en avait dit, hein :
“Tu verras chez Arbobo, y’a un abécédaire musical assez amusant (ndlr : bien faire la liaison), des articles de fond (ndlr : comme le ski ?) sur l’économie de la musique, et pis alors j’te raconte pas, les folkeuses, les fifilles, tout ça…”
Ouais m’enfin, y’avait eu Nisennenmondai, et pis là c’est Mugstar : 2 fois que je me laisse, et ce non sans ardeur et délice, consciencieusement bousiller les synapses grâce à toi… ^^ Merci !
(nan mais y faut le dire : à volume (dé)raisonnable, c’est à peu près autant l’assaut psychique que certains passages du “Vision creation newsun” des Boredoms o_O)
je te ferai une liste des “fifilles”, y’en a aussi ^^_
merci dahu :-)
Comme Dahu est venu le conseiller dans un commentaire chez moi, j’ai essayé! Vraiment très, très bon dans le mode psyché-destroy…
Chouette découverte. C’est plus “ligne claire” que les Boredoms (euh, pas difficile!)…
Par contre, j’aime toujours pas Nissenenmondai.
;-)
en même temps Nisennenmondai c’est un tout autre style, un free rock bruitiste, expérimental (?, le mot est si galvaudé)
en tout cas je suis vraiment content de voir que ce Mugstar commence à se faire un public :-)
The doors meet FSA pour moi, du tout bon
et merci pour le mp3 ;-)
my pleasure ^^
FSA? je vois pas :-/
FSA = Flying Saucer Attack (mais je suis pas trop d’accord avec Diane sur le rapprochement, cela dit…)
Ben pour l’ambiance et le côté planant/enervé surtout et puis je trouve flying saucer attack si éloigné que ça
bon c’est vrai que fsa est moins endiablé
le principal reste que vous accrochez, ça c’est cool ^^
Depuis 2 semaines que j’écoute Mustang, j’ai les cheveux qui poussent et le sang qui fait du boudin.
Terrib !
Fantastique. L’écoute plus attentive confirme l’impression ressentie chez toi samedi. Dire que j’étais passé à côté de ça. :-)
hé hé :-)
je ne me lasse pas de ce disque, bienvenue au club !