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Topic: blaxploitation
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Mousse au cul (car wash)

par arbobo | imprimer | 26sept 2007

J’ai commencé avec ce blog une série sur les bandes originales de films blaxploitation. Ce genre a eu la chance d’avoir des musiques excellentes, pour des films qui atteignirent rarement le niveau d’une série B.

La blaxploitation, c’est un projet politique, militant. A la fois dénonciation (le double sens de “exploitation”), et semi-secession (des films fait par des noirs, produits par des noirs, pour les noirs, et mis en musique par des noirs). Les noirs américains avaient leurs musiques (blues, jazz, soul et funk), ils eurent enfin également leur cinéma.
Mais la dimension militante a souvent donné lieu à de simples films d’action où les héros noirs remplaçaient les habituels blancs, avec une touche de stupre supplémentaire. Au final, beaucoup de films d’action, de polars plus ou moins stéréotypés et bâclés, dont émergent quelques figures, Richard Roundtree, la sublime Pam Grier, et beaucoup de pains dans la gueule et de lolos à l’air.

Hollywood, qui n’est pas la moitié d’un con (je me comprends), a évidemment compris le profit qu’il pouvait tirer de films inspirés de la blaxploitation mais arrangés à sa sauce. Arrangés, donc évidemment… dépolitisés. Et c’est triste à dire politiquement, mais Car wash est une réussite.

Car wash est mondialement connu pour le morceau du même titre qui lui sert de générique, un tube disco imparable qui ferait danser sur les tables le premier cul-de-jatte venu. Mais c’est d’abord un film de… Joel Schumacher. Oui oui oui, le très blanc tâcheron hollywoodien par excellence, mais un très bon technicien capable de manoeuvrer de grosses machines comme le soporifique Batman & Robin (fin de l’éloge). Le scénario limpide de Schumacher ne suffirait pas à remplir un sketch du Cosby show, mais le film est plaisant. Totalement vide, mais plaisant.
On y suit, tout bêtement, une journée dans un car wash (station de lavage) où bossent des noirs. Epoustouflante idée, politique au possible. Pas le genre de films qui provoquent des émeutes.

Le lavage de voitures n’est pas seulement un des moyens favoris des ados américains pour se faire de l’argent de poche, il est aussi un fantasme américain par excellence. Combien de films et de clips (que ce soit rap, house, r’n'b) montrent des filles en bikini, trempées, penchées sur le pare-brise.
Car wash n’a rien d’aussi sexuel, et se place dans un autre registre. Sur la corde raide, Schumacher a tiré la figure du gentil noir qui a le rythme dans la peau à un point où le film, avec un peu recul, finit par gagner une certaine ambiguité. C’est ce qui le sauve.

Car pour la bande originale, nul besoin d’avoir le film pour en profiter. Elle existe en disque simple ou double. Car comme souvent, seul un petit nombre de morceaux ont été utilisés. Ce double album est excellent de bout en bout. Quiconque a écouté Shaft sans sauter un morceau me comprendra (bon sang que cette BO est surestimée, un tube génial et 10 kilos de flotte).

Aux mannettes, pour le coup, on a un pape, noir, du funk. Norman Whitfield.
Dans l’histoire de la soul-funk, quelques producteurs et compositeurs ont joué un rôlé considérable, au point de créer leur son et d’exercer un magistère sur des milliers d’artiste. Norman Whitfield en fait partie, lui qui est derrière des dizaines (oui !) des plus grands tubes de Motown. A commencer par ceux de ses créatures favorites, les Temptations, qu’il a forgés à son idée.
Ici, il a fait appel à un groupe qui n’en est pas vraiment un, créé pour l’occasion, Rose Royce. Ne cherchez pas de chanteuse de ce nom, c’est une idée de producteur.

D’ailleurs une bonne partie sont des funks instrumentaux. On trouve ici tout l’éventail de l’époque, d’un funk ultra disco à une soul teintée de blues, avec les nuances que j’exposais un jour à propos de la délicate frontière entre soul et funk.
Lorsque je suis DJ, je débute généralement mon warm up en calant quelque part le sublime Sunrise, une lente montée soul, cinématographique au possible, interminable et malgré tout trop courte.


free music

La plupart des titres sont magnifiques, pas toujours d’une folle originalité tant Whitfield avait sa manière bien à lui de composer et n’en sortait pas, sans compter les emprunts vers le meilleur Kool and the gang, Shaft, ou On the road again. Toujours ces cordes mêlées de cuivres, ces choeurs, des orchestration très Motown. Mais les compos sont excellentes, et certaines bien plus que ça. Zig zag vous mettrait le feu à n’importe quelle maison de retraite.

Pour finir, une des ballades les plus réussies de la BO:




Car Wash #1976
envoyé par TroubleMan00



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