Motel Motel : the big island
Un dégât des eaux? Des voisins trop curieux? Besoin de vous cacher de la mafia albanaise? Pas de problème, vous êtes bien à Brooklyn et Motel Motel vous accueillera à bras ouverts. La chambre est pas chère, les draps propres et la bible a été remplacée par une vieille pile de Rolling Stone. Sympa, Motel Motel.
Le genre de groupe qui vous fait dire “pourquoi pas?”. A quoi ceux qui auront écouté le groupe répondront d’un air pénétré : pourquoi pas. De l’art de dégoupiller un point d’interrogation. Non pas que Motel Motel soit d’une grande originalité. Pas non plus le groupe de la décennie.
Mais quand l’autre idiot se lève pour changer de disque vous lui dites “laisse”. Et vous réalisez que vous préférez avec que sans. C’est bien fait, vous ne trouvez pas? Et puis les salopiauds ont du goût, ils ont écouté les Fleet foxes et Forest fire, deux groupes qui nous ont plutôt excité ces dernières années. L’audace n’est pas leur plus grande force, mais le bon goût, ça, ils sont armés. Même quand ils partent en mode Joe Jackson c’est pas dégueu.
Et puis pour ne pas aimer Helena MT, il faut être de mauvaise foi. Avouez que vous n’attendiez pas que le morceau évolue de cette manière. L’un des meilleurs de l’album, The big island, leur troisième disque en 4 ans. Keauhou montre ce que feraient Vampire weekend avec plus d’inspiration, Cowboy slalomme joyeusement entre jazz et math-rock (wtf?), Motel Motel a l’air assez ouvert et s’autorise beaucoup de liberté. Le chant fait souvent penser à celui de Nathan Willett des Cold war kids, mais les morceaux ne confirment pas cette impression. Parfois le côté rock du groupe est un peu pataud, alors que dans la finesse et les ambiances construites patiemment ils nous offrent de beaux moments comme Vietnam. L’entrelacs de cordes discrètes, l’apparition de la pulsation de basse, les voix qui prennent les virages au large, ce beau titre du premier album est maîtrisé de bout en bout.
Pas très surprenant qu’un groupe autoproduit aie du mal à se faire connaître hors de ses frontières. Pourtant nous aussi nous avons envie d’entendre Ocean ou même le vieux Coffee en live. Et puis on va pouvoir craner devant qui avec leur beau t-shirt, si personne ne les connaît, ni personne ne vient nous demander en douce si on a aussi la K7 de remix incluse dans le pack giga bonus.
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Introuvable!
non?
en téléchargement (légal) c’est très trouvable :-)
la chance de l’autoprod, dablast, c’est de pouvoir acheter les mp3 facielemnt, it*nes, emus*c…
en tout cas ça vaut le coup, comme l’album en écoute en bas d’article vous le laisse entendre
ouahh, c’est super ton truc qui permet d’écouter tout l’album en bas de l’article. C’est beau la technologie.
…
je viens d’écouter deux fois Helena Mt,et je dois bien le reconnaître, je suis un homme de mauvaise foi.
J’ai écouté les reste, ça rentre et ça ressort, il n’y a rien qui colle.
Mais c’est vrai que c’est loin d’être mauvais et que tu peux avoir envie de dire “Laisse” à l’autre idiot qui se lève pour changer de disque. Mais moi, qui suis l’autre idiot, j’aurai enlevé et j’aurai mis Spoon, le dernier album, en commençant tout de suite vers la troisième ou quatrième chanson car les premières sont moins biens.
“there is no spoon”
ah ah! très drôle. J’ai du la relire 3 fois avant de voir la référence.