Mary Lee Doo : Kim nous fait un album dans le doo
Du funk lo-fi, ça existe? Un gros truc dansant fait avec un home studio, voire un kitchen studio, si si, ça existe.
D’ailleurs l’activiste KIM, qui joue dans différents groupes, anime simultanément plusieurs sites, courts métrages, blogs, télékim où il fait jouer les copains, fait ses propres clips, entre deux albums (environ 2 par an!), ce Kim là on se demande si un jour il ne va pas nous faire un opéra funk pour Minitel.
Et on aimerait ça, parce que ce mec est tellement doué que ses bricolages savamment dosés touchent toujours droit dans le mille. Comme son tout premier clip maison fait avec paint, pour le dancefloor killer par excellence Rock’nroll calvaire.
My family
Kim est une légende, il a enfin mis un pied dans le grand bain des artistes dont on cause dans la presse l’an dernier, avec Don Lee Doo, magnifique croisement jailli d’une partouze entre Roger “Prince” Nelson, Robert Wyatt, et… Robert Palmer (?) Avoir un pied dans le passé amène son lot de comparaisons, flatteuses quand il s’agit de Kim. C’était son 17e album, il paraît. Ou… on ne saura jamais exactement combientième car hormis les 3-4 derniers c’est difficile de se procurer sa production.
Ne pas danser sur Can you hear me this way est impensable, ne pas balancer et claquer les mains sur Move on demanderait de les avoir dans le plâtre. Et encore les sommets restent à venir. Solid rock d’abord, un bijou de pop qui ressuscite les Pale fountains ou le catalogue de Cherry red. My family, single parfait, qui porte à la boutonnière son gros sticker “n° 1 en italie”.
Et puis ce truc bizarre et énorme, hyper moderne pour le coup malgré ses sons de flute de pan électronique, un machin gonflé comme tout, Never come back2U (références, quand vous nous tenez).
Sur ce titre entêtant, on essaie vainement d’échapper à la basse, une basse ronde, élastique, qui joue sur chaque temps une seule et même note, qui se tend et se détend comme un élastique bien bandé.
Multi-instrumentiste, bouillonnant d’idées, le bordelais a le groove tatoué sur le slip, même si la voix pâtit un peu de la comparaison avec les grands funkateers. Peu importe, et on en viendrait à croire qu’il a adapté son chant à ses morceaux, délibérément un poil cheap, jusque ce qu’il faut pour mériter le label rouge “home made”. Mais jamais trop pour nous gâcher le plaisir.
Du lyrisme aussi, le groove ok mais chez Kim il s’adosse soit à du rock, comme sur son album précédent Rock’n'roll calvaire, soit à une pop romantique, comme Chas Jankel, son glorieux ainé à qui il fait si souvent penser par son art du cocktail groove/pop. La pop a pris le dessus sur Don lee doo, avec des pointes de noirceur, Mary Lee Doo en étant le prolongement peinard et festif.
D’ailleurs c’est par une ballade électro à la Sébastien Tellier qu’il nous accueille. La plongée dans le temps peu commencer, OMD, Depeche Mode, Earth wind & fire, à force d’offrandes sur l’autel de la décennie perdue, à force d’en invoquer les esprits ils ont possédé le jeune Kim. On n’y prit pas garde car il joue aussi du banjo, mais un Yamaha, un Wurlitzer, puis un autre, un autre, au quinzième clavier le constat finit par s’imposer : “woputain mec t’es trop ouf!”
C’est clair qu’il faut être un brin corrodé du bulbe pour se lancer en don Quichote de la coolitude funk eighties contre les mannes des studios qui permettent des prods javelisées.
Alors dressons nos petits écus, ajustons nos heaumes et menons gaiement cette bataille de pacotille. Kung fu fighting pour tout le monde, et Haribo pour les autres !
Mary lee doo est paru, et vous êtes priés de vous faire plaisir, donc de l’acheter :-)
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Oh, la vache, je me suis retrouvé propulsé en 1984 en écoutant cet extrait…
Pas sûr d’aimer ça en fait…
Ça s’arrête quand le revival eighties ?
Parce que,là, bon, c’est limite, peut-être trop fidèle au son d’alors, pas assez décalé…
En tout cas, si c’est un pur exercice de style (ce que c’est sans doute), c’est réussi…
Mais, bon, qu’on ne vienne plus se moquer de Duran Duran, A-ha et autres madeleines…
@ Ska: la fin du revival 80’s? tablons pour 2011, pour les vingt ans de Nevermind? XD
Toujours est-il que lorsque j’ai vu la pochette ma première impression fut:” nan mais elle est trop pro cette pochette pour le Fake album Summer contest!”
il faut aimer ce groove là pour apprécier Kim,
mais il y a aussi des titres plus pop ou plus modernes, comme Solid rock, never come back2U
Euh…
Pourtant, dans le genre qui adore le funk 80′z, je suis pas le dernier. Mais là, non. Pas assez funk en fait, trop propret et trop blanc, trop intellectualisé pour faire comme si que mais en fait non, pas funkateer pour un sou justement (enfin je ne parle que du morceau ici en écoute). Et puis pardon, mais la comparaison avec Prince (aa fait, “Prince” n’est pas un pseudo mais son vrai premier prénom, avant Roger (prénom de son père), brefle je trouve qu’il ne tient pas la route par rapport avec son solo.
Maintenant, je ne dis pas que cette basse tenue sur ce drôle de double solo sur la deuxième partie du morceau n’est pas intéressante, mais c’est plus cerronien que funk 80′z.
J’ai besoin d’autres billes pour être convaincu. Sinon je passe mon tour (faut dire que je n’arrête pas d’écouter Dead Weather, alors c’est dur de tenir en face).
plus j’écrivais cette chronique et plus je me demandais pourquoi j’y écrivais funk et pas soul, vu son côté blue-eyed-soul,
mais je maintiens que ce mec est un killer :-)
allez écouter la suite sur son myspace, avec notamment des extraits de l’album précédent :-)
Killer ?
M’ouais…
:o)