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Marseille city guide #5. Kid Francescoli, Oh tiger mountain, etc.

Vous connaissez la fin de l’équation. Des disquaires, des salles de concert, un public averti… Il doit bien y avoir des musiciens dans cette ville? C’était le pari de cette semaine marseillaise. Vous convaincre que contrairement à son image c’est bien une ville rock.
Au niveau disquaire et concerts, c’est acquis, aucun doute là-dessus. Mais est-ce qu’on peut aller jusqu’à inclure la scène locale dans ce cri de victoire? Ma foi… si on élargit la définition du rock, oui, parce qu’on trouve de super trucs ici. Mais les plus “rock” ne sont pas forcément les meilleurs.

On s’est mis en chasse. Des rockers à Marseille? Il y en a. On va vous le démontrer au moins 3 ou 4 fois. Pas seulement des rapeurs, pas seulement un Massilia sound system ou une vraie héroïne, Louise Michel moderne, j’ai nommé Keny Arkana. Ca, on le savait, mais du rock et de la pop, il y en a aussi. En traînant chez les disquaires vous avez déjà croisé certains de leurs disques sans le savoir.

Ah, le rock… En marge de l’article consacré aux salles de concert, on évoquait avec Xavier une programmation de plus en plus riche. On peut espérer qu’elle crée une émulation pour les musiciens, car assister à des concerts peut inciter à élever son propre niveau, explorer de nouvelles pistes, etc.

C’est ce qu’on souhaite à Nicolas Dick et aux autres rockers locaux. Car le premier album de Benjamin Bex est réussi musicalement, mais entre le chant « screamo » et les paroles qui crèvent le plancher de la caricature, on a envie de rire et lui donner 30 centimes pour s’acheter une sucette. C’est curieux que de bons musiciens soient frappés de surdité dès qu’ils se mettent à chanter, pour notre plus grand malheur.

Nicolas Dick n’est pas aussi maudit, et tout de même plus exigeant, ce qui lui a permis d’avoir un succès d’estime avec son groupe Kill the thrill. Dommage là encore, le chant screamo fait penser à un môme qui joue au monstre avec son petit frère. Le côté Killing joke fait plaisir par moment, mais on hésite un peu à se lancer dans l’album solo qu’il a sorti récemment, en autoproduction. Chez Lollipop, ils en sont fans, c’est notre premier désaccord.

Vous me direz que de toute façon, la star du moment, celle qui a gagné une audience nationale, ce ne sont pas ceux-là mais Anything Maria.  Le moment est bien choisi pour en parler, le groupe sort un nouveau disque bientôt, avec release party prévue en janvier à Paris. Le groupe est signé chez Belive, qui connait bien son affaire, même si le groupe n’est pas trop notre tasse de thé ça a le mérite d’être solide et il y a quelques bons morceaux (on a un faible pour Cook him up, librement inspiré des White stripes et de Le tigre). En clip ça donne ça :

Anything MARIA “Cook him up” (official music video)
envoyé par anything-MARIA. - Regardez la dernière sélection musicale.

The Kid is back in town

On a été drôlement plus séduit par une autre bande de potes. Kid Francescoli d’un côté, Oh tiger mountain de l’autre.

Le EP1 de Kid Francescoli, It’s happening again, sorti en janvier 2010, n’a pas encore de suite. On l’attendra patiemment avec la quasi certitude d’y prendre plaisir. En espérant qu’il soit du niveau du premier album publié par Les chroniques sonores en 2006. On avait beaucoup aimé ce disque léger sans être futile, dont le titres à deux voix étaient vraiment charmants, quand Mathieu Hocine et Laetitia Abello conjuguent leurs efforts. Les batteries étaient un peu cheap, autoprod oblige, mais le niveau général étaient de très bonne tenue et le EP de cette année confirme les intentions du duo. Un morceau comme 9 AM ravit les amateurs d’une pop série B taillée pour ceux qui connaissent Mexico 70 ou Lighthouse, groupes peu connus mais absolument délicieux.

Kid Francescoli - “9 A.M”
envoyé par Starloo. - Regardez plus de clips, en HD !

Dans le sillage de Kid Francescoli, on trouve leur ami Oh tiger moutain, alias Mathieu Poulain. C’est fin et racé, comme un tigre, bien, mais en nettement plus doux. Un tigre qui se frotterait le dos contre vous, dans le salon, pendant que vous sirotez un martini.

C’est plutôt le genre. Ou une root beer, ou un cocktail tiens, c’est plus américain, un Manhattan par exemple, voilà ce que vous buvez pendant que le tigre, et la tigresse, se prélassent sur vos bottes en ronronnant à perdre haleine.

Il y a une base de blues dans ce que fait Oh tiger moutain, tiré vers la pop par instants, vers le folk à d’autres. Sans faire du Piers Faccini, il pourrait partager l’affiche sans le faire rougir.
Ajoutons que ce disque, malgré ces 4 petits titres, est mieux produit que la moyenne et arrangé avec un goût certain. Un garçon à suivre, celui là !

Oh!Tiger Mountain-Or The Drugs

Oh!Tiger Mountain | Myspace Music Videos

Et puis il y a l’autoprod totale, CD gravé et pochette imprimée sur l’ordinateur familial. Au début l’électro de Deschamps est parfois un peu pépère, mais le 2e album Moonfake monte en régime, notamment avec l’excellent Depakine, construit à partir d’un sample de Daho savamment transformé, suivi d’un Folk! qui n’en a que le nom et qui a bien retenu les leçons du krautrock. Et ça, on est très client :-) En plus le disque est en téléchargement gratuit, pas de raison d’hésiter.
Voilà, pari gagné. A Marseille on a découvert de beaux artistes, tantôt touchants, tantôt batailleurs.

Mais cela fait déjà 5 article que vous lisez  sur cette belle Marseille. Il est temps de lire autre chose. C’est justement l’objet de notre dernière livraison, demain !

Marseille J 1Marseille capitale culturelle?
Marseille J 2 les disquaires
Marseille J 3 où trainer
Marseille J 4 les concerts
Marseille J 6 Marseille, je te lis