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Topic: concerts, une ville
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Marseille city guide #4. Des concerts toute la nuit

par arbobo | imprimer | 19nov 2010

Suite de nos aventures marseillaises, série en cours. On sait maintenant où aller prendre l’air, trouver des disques et boire un verre, mais où allons-nous entendre du bon son live?

On a gardé une adresse sous le coude hier. En choisissant bien son heure, on sera peinard au Petit Nice, place Jean Jaurès, au niveau de la rue Sibié. On a tout mis sur la table pour réfléchir calmement. On ne peut pas dire qu’on se soit éloigné de notre rectangle magique, on est encore dans “la plaine”. Question bête : on va où ce soir?

Une ville de concerts

Polo, l’un des acolytes de Lollipop, nous a prévenu : “à Marseille on peut aller à des concerts tous les soirs, il y a la deuxième densité de salles après Paris”. Et on voit mal comment le contredire, d’autant qu’il faut aussi compter avec les showcases organisés par ce disquaire les vendredi.
Qui dit grande ville dit grandes salles. Selon les cas vous devrez aller affronter la foule au Dôme, au métro Saint-Just, dans le 4e arrondissement, ce qui commence à nous éloigner du centre un peu plus que d’ordinaire. Avec 9000 places, il y a de quoi voir venir, et satisfaire les fans d’Eddy Mitchell, ou ceux d’Arcade Fire, qui passe mercredi 24 novembre (il reste de places, avis aux amateurs).
Les grandes salles sont souvent aux périphéries, mais c’est moins vrai à Marseille malgré son étendue, tant mieux pour le public. Impression confirmée avec Dock des suds, qui accueille jusqu’à 3500 personnes venues écouter Tiken Jah Fakoly ou Cocoon, à quelques minutes du métro National, en plein quartier des docks (et pour cause, le lieu en porte encore la trace). C’est là aussi que vous avez assisté à La nuit rouge électro, avec Manu le malin et des dizaines d’artistes.
Puisque vous êtes dans les docks, il ne vous sera pas trop difficile de rallier la Belle de mai, où vous êtes attendus. Commencez déjà par prendre le boulevard national, vous aviserez en route, soit pousser jusqu’à la rue Guibal, c’est plus simple, soit pour les habitués à zigzaguer un peu par la rue Loubon et la place Cadenat. Cette fois-ci pas de piège, vous avez vraiment le choix ^^
D’ailleurs le choix est même énorme. Une fois que vous avez jeté votre dévolu sur un quartier, tout reste à faire car il y a tant d’endroits où écouter du bon son que vous pouvez changer presque tous les soirs du mois. C’est très excitant mais un peu embarrassant… par où commencer?

Le cabaret aléatoire

La Belle de mai, c’est un quartier. C’est aussi le parcours parallèle d’une industrie (le pôle média) et d’une utopie. L’utopie, c’est très concret, c’est très réel, ça consiste à croire en la curiosité et la générosité de ses congénères plus qu’à leur vénalité. Ca consiste à leur donner des espaces pour créer, se rencontrer, se voir, se montrer.
La friche de la belle de mai, comme Mains d’oeuvres ou le Point éphémère en île de France, c’est donc une utopie en acte.
Une utopie avec des portes, une scène, des bières, et une bonne programmation, on pourrait appeler ça le cabaret aléatoire, où vous accédez par le 41 rue Jobin. Voilà donc le troisième de nos lieux préférés à Marseille. Un des poumons de la ville, mais pas le seul, on respire bien dans les parages. Quoi de mieux que pouvoir aller écouter Shannon Wright en live (lundi dernier), une des performeuses les plus impressionnantes qui soient, ou encore ce rappeur dont on n’arrête pas de vous causer sur arbobo.fr en ce moment, Del tha funky homosapien, demain samedi 20 novembre. C’est ici que s’est déroulé Marsatac 2010, la boucle est bouclée, vous êtes au coeur du truc alors ne boudez pas votre plaisir. La salle fait 900 places, vous pouvez venir avec des potes.

A deux pas de là, 11 boulevard Bouès, on trouve un endroit un peu foutraque, l’embobineuse. Vous cherchez un lieu marseillais? D’abord, ça ne veut rien dire, rétorquerons-nous en bon politiquement correct. Ensuite on vous dira : c’est là. Pas seulement à l’Embobineuse en particulier, mais quand on passe un peu de temps ici on va d’un lieu associatif à un autre. Politiquement alternatif, concrètement solidaire, on vient ici assister à des manifestations culturelles altermondialistes, des débats, des shows en tous genres, mais le plus souvent on a droit à un concert (Screaming females et Heliogabale, au début de ce mois). Quand on vous incitait à vous faire à l’idée que Marseille est une ville rock, on pensait au nombre de concerts indé et punk qu’on trouve en ville et notamment ici.

Les lieux associatifs de la Plaine

Mais où donc aller quand il n’y a rien du côté de la friche?
A la plaine, comme il se doit… mais encore? Cours Julien, ben tiens, on peut l’écrire les yeux fermés tant on a frappé souvent ces caractères depuis le début de cette série. Pour être certain de ne pas se tromper, au 39 de la rue la salle est baptisée l’Espace Julien. Avec ses deux salles, il y en a pour tout le monde, et on se réjouit pour ceux qui ont profité du passage d’Izia, bête de scène incroyable, et pour ceux qui ont déjà leur place pour Godspeed you black emperor, les papes post-rock du label Constellation, à voir absolument sur scène. Encore une salle de 1000 places, en pleine ville, et avec un cadre agréable, ça sent la grande ville !

Si vous voulez avoir une impression de lointain, d’éloignement, on a ce qu’il vous faut. Une des 2 ou 3 meilleures salles de la ville n’est pas tout près, c’est au moins à… 5 minutes de marche. Faites comme si vous retourniez au Petit Nice, mais traversez la place Jean-Jaurès et engagez-vous dans la rue Ferrari. Comme de juste, c’est la rue des garagistes (véridique!). Mais aussi celle des petits théâtres, et au n°103, vous avez le Poste à galène. Sa jolie salle compacte de plain pied avec la chaussée, ses 300 places, sa mezzanine, en font une cousine du Nouveau Casino parisien. Même les programmations se ressemblent, et nous attirent. Quand on veut écouter Emily Jane White (mardi prochain), Adam Kesher, ou Syd Matters à Marseille, c’est là qu’on se rend. Cela devrait suffire à notre bonheur, mais la salle est aussi une “cave à bières”, de quoi se régaler le palais autant que les oreilles. Gardez un peu de sous, en sortant vous irez manger des tapas à la Tasca, c’est juste en face au n°102.
Comme vous êtes logés cours Julien, vous reprenez votre chemin tranquillement, et comme il est encore tôt vous flânez en route. Vous ne prenez pas souvent la rue André Poggioli le soir, pourtant elle conduit directement de la place Jean Jaurès au cours Julien, mais vous n’aviez pas noté tous ces bars et lieux de concert. Le matin, quand vous trainez au bar-tabac Le champ de mars au 12 de la rue, ni Dan Racing au n° 17, ni le Baby (c’est une boîte) ne sont ouverts. Tout comme nos amis Waaw, à 10 mètres de là, Dan racing ouvre du mercredi au samedi. Ca laisse 3 jours d’alka selzer avant de remettre ça, ou encore ça donne l’occasion d’explorer un peu mieux le quartier. Car vous n’avez pas encore fait le tour.

Peut-être préférez-vous manger en musique. C’est possible. C’est une des nombreuses qualités du Paradox. Dans ce cas vous avez quitté le cours Julien dans le sens opposé, car pour aller 127 rue d’Aubagne, il suffit de reprendre nos escaliers et notre passerelle déjà familière, et prendre l’Aubagne sur la droite. La programmation en jette moins, mais vous ferez des découvertes.

Dans le quartier, quand on sort d’un bar le soir c’est pour tomber le nez sur l’entrée d’une salle de concert. Pas mal de ces lieux sont gérés de manière associative, comme la Machine à coudre (6 rue Jean Roques), où vous arrivez directement continuant de descendre la rue d’Aubagne. Vous y écouterez du rock dans une salle d’une centaine de places, ce qui est loin d’être minuscule.

Où terminer la soirée sinon là où on vous déconseille constamment d’aller ^^ Mais oui, la Canebière, c’est bien pour ça qu’il ne sert à rien de faire exprès de la prendre, car vous serez souvent amenés à l’emprunter, quoi qu’il advienne, alors inutile d’en rajouter. En 5 minutes vous y serez depuis le cours Julien et ses alentours. A peine si vous aurez le sentiment de changer de quartier.
Surtout, ne pas se presser.  Ne vous fiez pas aux programmes que vous avez lus, si vous vous pointez à 19h à l’Enthropÿ, au 1 de la rue Consolat, ils en seront encore aux balances, et on vous regardera les yeux écarquillés en vous recommandant de garder vos 5 euros et revenir plus tard. On ne sait pas qui a fait l’insonorisation du lieu, mais il n’a pas molli. Les groupes qui passent ici non plus, ne mollissent pas. Pour le plus grand plaisir des “lollipopiens” qu’on croise en masse dans ce petit bar exigu. Les concerts sont surtout le week-end, mais parfois en semaine.

Vu que maintenant vous n’avez plus de tympan pour plusieurs jours, on peut vous laisser rentrer, la certitude du devoir accompli. Mais vous reviendrez un autre soir, les batteries rechargées, un peu plus haut dans la rue Consolat, n°52, pour une soirée flamenco comme tous les samedis à la Méson. A moins que vous ne veniez pour une soirée jazz avec Akosh S. L’adhésion est à seulement 3 euros. Encore une adhésion, à Marseille on ne consomme pas la culture, on y adhère. C’est toute la différence. C’est aussi la meilleure raison d’y venir. D’autant qu’on est loin de vous avoir présenté tous les lieux où sortir…

On fait relâche pendant le week-end, et on termine lundi et mardi notre séjour à Marseille. On va enfin écouter les dizaines de disques qu’on a achetés, et faire un peu de lecture.

Marseille J 1Marseille capitale culturelle?
Marseille J 2 les disquaires
Marseille J 3 où trainer
Marseille J 5 les artistes marseillais
Marseille J 6 Marseille, je te lis



Comments

4 Commentaires


  1. 1 Xavier on novembre 22, 2010 11:14

    voilà ce qui a le plus changé depuis que je ne suis plus à Marseille, les concerts!
    à l’époque, il y avait le Dome (ou la plupart des groupes refusaient d’aller pour cause d’éloignement et de son pourri) et le Poste à Galène, plus les bars du Cours Ju comme la machine à coudre où il fallait etre sacrément connaisseur pour se pointer. je me rappelle que je pleurait en regardant le nombre de groupes qui arretaient leur tournée à Lyon et ne pousssaient pas plus au Sud.
    Aujourd’hui que je suis à Lyon, la tendance commence à s’inverser… c’est rageant!

  2. 2 arbobo on novembre 22, 2010 11:29

    tu devrais changer de déodorant ^^

    j’ai été très agréablement surpris de la densité de salles. Je vous cause demain des groupes locaux, on peut espérer que la profusion de concerts tire la production vers le haut.
    Cela dit vous êtes assez bien pourvus à Lyon, tout de même

  3. 3 Xavier on novembre 22, 2010 17:18

    Oui, on va pas se plaindre… et encore, il faut espérer que l’Epicerie Moderne de Feyzin continue sur sa lancée, car c’est au mini 80% des concerts intéressants qui passent à Lyon…

  4. 4 arbobo on janvier 17, 2011 0:19

    ah, j’aurais aussi dû vous parler de “la maison hantée”,
    un pub rock comme il se présente. Encore une fois, c’est pile dans “la plaine” à moins de 2mn du cours Julien

    http://www.lamaisonhantee.net/

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