arbobo

Marie-Flore backstage à l’Olympia

Regardez, écoutez, tout est là. C’était notre première pensée en entendant Marie-Flore pour la première fois : tout est là. Du coup, qu’espérer de plus ? Qu’elle prolonge la magie ? Qu’elle sache nous saisir à chaque fois (et elles furent nombreuses, les fois) ?

L’Olympia est bondé de jeunes gens qui n’ont jamais entendu parler de Marie-Flore. Comme pour n’importe quelle première partie, ça discute, ça écoute distraitement ou rigole bruyamment au fond.
On se demande si on sera seul à donner de la voix et des mains, mais avant même qu’on aie poussé un encouragement, des applaudissement fusent, des cris d’admiration. Même si tout le monde n’est pas encore très attentif Marie-Flore a fait impression, “j’adore son style” dit un ado à ma gauche, “elle a déjà une personnalité” renchérit sa copine. Quelques gloussements de part et d’autre rappellent que le public français n’est pas toujours disposé à écouter de l’anglais, mais ce public parisien qu’on dit souvent difficile et blasé a visiblement aimé.
Et nous donc !

Voir le nom de Marie-Flore en lettres rouges, c’est un plaisir qu’on savoure. On a fait sa connaissance dans des salles classe mais pas aussi grandes, et elle n’avait encore qu’un 45t en poche. Depuis, l’assurance est venue, assez vite finalement comparé à des artistes plus célèbres, restés paralysés par la scène de longues années. Le jeu de scène aussi est devenu plus accrocheur, Marie-Flore prend les choses en mains et sait même parer aux impromptus, un micro laissé fermé en début de titre, une lumière éteinte alors que le morceau n’était pas terminé, épiphénomènes mineurs qui en auraient déstabilisés plus d’un pour une première dans la salle la plus célèbre du pays.
Pour cette occasion un peu spéciale, on a proposé à Marie-Flore d’innover. Chrystèle a pu photographier en coulisses et durant la “balance”, les préparatifs. Ce sont tous ces instants d’avant concert que l’on vous propose de savourer.

photos Chrystèle Lacène ©

La première trouvaille de notre roseau chantant préféré, c’est d’avoir su s’entourer. Avec Owlle, elle a trouvé une partenaire et une complice, leurs timbres se marient parfaitement (on a hâte de la voir seule en scène prochainement), comme dans the soft divide qui est un final de choix. On connaît peu d’artistes aussi bosseuses que celle-là, et qui parvienne à ce point à s’améliorer constamment. Il suffit de voir avec quelle maestria elle a adapté ce soft divide, puissante ballade psyché, pour en faire ce duo singulier, lui ajoutant un magnifique pont à la guitare.

Mais sinon, que faire? Le choix est déjà difficile, elle est prolifique Marie-Flore.  Quelques titres du EP, le fabuleux Trapdoor, le très tendu While you were there, le mélancolique Half past three… Mais hors de question pour elle de se contenter de vendre sur scène son EP. Sur Street, sur Chances are, Marie-Flore chante comme rarement, tantôt rauque, tantôt en feulement, elle envoie les aigus, explore tout son registre en donnant des frissons. Pas surprenant qu’elle soit déjà convoitée pour sa voix, cette voix qui pourrait nous commander n’importe quoi les yeux fermés.

Rien sur Cœur de pirate ?
Notre accréditation a expiré à la dernière note de Marie-Flore, donc non, on connaît toujours mal la canadienne, dont jusque là on n’est pas spécialement fan. Un jour, qui sait… Plutôt que de se morfondre au bar, on retrouve Marie-Flore et Owlle prenant le frais et savourant leur plaisir. Il y a les artistes qui ont seulement “fait l’Olympia”. Et il y a ceux, comme Marie-Flore, qui l’ont amplement mérité.