Love is all, comme son nom l’indique
Love is all, tu parles d’un nom à la con, à se demander si leurs Cds sont pas vendus en boulangerie avec les pochettes surprise. Ils étaient en embuscade dans mon premier best of 2010 trimestriel.
Ils étaient même en quelque sorte en embuscade depuis des années, grâce à des titres comme Sea sick. C’était sur leur deuxième album, en 2008. Un disque souvent bourré de cuivres qui n’ont rien à faire là, mal ficelés, un album qui se cherche alors que l’évidence est sous le nez du groupe. On se fout un peu de leur ska-rock et du saxophone de Fredrik (bah ouais, désolé Fredrik, ciao, bye, nan on s’appelle pas nan).
Ce qui marche, c’est pas non plus leur rock basique, ce moteur deux-temps bien rôdé de Big bangs, ni leurs lentes ballades où ils deviennent un peu sirupeux. Les Jesus and Mary Chain n’ont jamais été sirupeux, même dans les slows, et c’était grand. Justement, c’est dans la graisse de moteur, le vrai son garage et sur le fil du rasoir qu’ils décollent et nous embarquent. L’idée de départ était donc la bonne, celle de leur premier album 9 times that same song. Rien que le titre, on sent déjà qu’on va nous seriner un titre jusqu’à épuisement, avec fureur et une malsaine insistance (bingo, c’est Talk talk talk talk, c’est Used goods, qui sonne façon Gang of four).
Love Is All ‘Repetition’ by createspark
Pour Two thousand and ten injuries (jeu de mot avec l’année de sortie du disque), le groupe suédois reprend le meilleur de ses débuts et le concasse, l’attaque au chalumeau, le tatoue au fer à souder et à la riveteuse. Ca se met à jouer de la guitare avec la chaîne de moto en guise de mediator, et on aime ça!
Fini la production sage, le son banal des débuts. Ok, salir le son est dans l’air du temps, mais ça n’empêche pas ce disque de contenir d’énormes pépites, bien au contraire.
Ils sont deux au chant, mais c’est quand Josephine prend le micro que les poils se dressent. Ca commence en cavalcade, à moitié punk comme un bon vieux Clash. Josephine y fait des merveilles, elle tord sa voix, ça frétille sur les papilles, et le saxo a enfin trouvé sa place (salut Fredrik, qu’est-ce que tu deviens, allez fais pas la gueule quoi, je pensais pas ce que j’ai dit), on dirait que le groupe a découvert Lydia Lunch et Gallon drunk. Et dire que sur Never now (une sorte de ballade irlandaise biturée au bourbon) Josephine chante comme si les paroles étaient en allemand, ça fait tout drôle, ça fait tout bon.
Mais le sommet c’est Repetition, ou l’esprit du CBGBs ressucité, on ne sait plus trop bien à qui ça ressemble (Television, Blondie, les Violent femmes, lNew york dolls, Wedding present… ou les Foals?). Ca faisait longtemps qu’on n’avait pas entendu la guitare punk-rock aussi bien utilisée dans ses aigus les plus clairs.
Et c’est aussi la première fois qu’on entend du ska-rock venu de Suède, avec ce Early warnings qui vous vaudra quelques essorages de chemise. Quand on vous disait qu’ils connaissent bien leur Clash les blondinets. Parfois trop, si on en juge le funky The birds were singing qui a tout d’un inutile New order de plus. Attention les gars, vous nous avez déjà fait le coup de la faute de goût n’en rajoutez pas. On aime bien again again, ok, mais on voudrait que Love is all choisisse le rock crade et speedé, se prenne pour de bon pour les Wedding present, et là on les suivra les yeux fermés car ils savent y faire.
On salive tellement en début d’album qu’on finit par faire la fine bouche à mesure qu’il se déroule, de manière moins aventureuse, sauvé principalement par le chant de Josephine. Voilà des semaines qu’on écoute ce disque à toute heure, mais on continue de ressentir comme une frustration. A croire qu’on les aime bien, ces petits coquins, malgré leur tendance à revenir trop souvent à un rock balisé. Vous nous direz que ça ne vaut pas le nouveau US Girls, certes, on est d’accord, mais c’est aussi plus abordable et ma foi bien agréable. Parce que malfré un vague sentiment de se faire avoir, on se repasse ce fabuleux Repetition et on ne regrette même pas :-)
Mmarsu aussi adore ce disque :-)
Two thousand and ten injuries est sorti mardi 23 mars chez Polyvinyl
Ecouté grâce à Mmarsu. Effctivement très très bon !
C’est vrai qu’il est con ce nom de groupe ^^
à moins d’être de fan de grenouille et de Roger Glover…
arrête doc, j’ai pas arrêté de penser au clip qui hanté ma jeunesse
^^
(j’aime toujours le morceau, cela dit)
parce contre cet extrait, il défonce bien de partout!
Ouais, sympatoche, même si le petit passage guitare vers 1′ est un peu pourlingue.
C’est marrant, j’étais en train d’écouter les Neds (atomic dustbin) et il y a un peu de ça dans leur rythmique (en moins lourdingue quand même)
J’aime beaucoup ce groupe découvert sur le tard l’an dernier.
En revanche, je ne savais qu’il y avait un nouvel album ! je vais me précipiter dessus bien sur.
mais j’espère bien alex :-)