Lissy Trullie, enfin l’album ! 2012 passe la seconde
On peut porter des talons de 10cm et pratiquer le contre-pied.
D’abord parce la pop rageuse et économe du premier disque de Lissy Trullie (2009, déjà) ne présageait pas un début d’album plus lent, tout en atmosphère et en riches arrangements. D’ailleurs, ne nous avait-elle pas confié à l’époque travailler avec Bernard Butler? Les bandes auraient fini à la poubelle, nous laisse-t-on entendre.
Lissy revient donc de loin. Elle a remis ses morceaux sur l’établi. Après quelques essais de producteur infructueux, mais toujours armé de cette voix de tréfonds qui nous parcourt l’échine.
On ne la suit pas complètement, en tout cas pas lorsqu’elle charge Wearing blue de cuivres sans relief ni inspiration, comme au pire des années 80. Mais ses producteurs y sont sans doute pour quelque chose, et ils surprennent, car d’un David Sitek rincé qui n’a plus grand chose à dire, à John Hill qui a frayé avec des antithèses de la musique de Lissy, on frôle le contre-emploi.
Ce disque prend le risque de débuter avec, probablement, ses titres les moins intéressants, mais du coup on est récompensé par le côté très Cure de I know where you sleep ou le rock simple et sec de Heart sound. Curieux pari qui risque d’en laisser quelques uns au bord de la route alors cet album, malgré sa cote mal taillée, a un vrai goût de revenez-y.
Du coup c’est principalement avec It’s only you, isn’t it, que l’on voit apparaître la Lissy Trullie qu’on connait et qu’on aime le plus. Et décidément c’est dans une veine plus anglaise qu’on la trouve meilleure, comme Caring qui n’est pas sans points communs avec les Housemartins voire les Smiths. Plus elle dépouille son propos, comme sur Madeleine, plus elle s’en remet à sa voix surnaturelle et la mélodie sans artifice, et plus on sent notre sourire s’élargir.
Yes, we love you Lissy, trully !