LFSM #14 : Big crunch theory, Anika, Glasser, au Divan du monde (30/03)
Un divan, des Femmes qui s’en mêlent, et beaucoup de plaisir.
La 14e édition du festival LFSM a été handicapée par l’annulation in extremis de l’année du Mexique, nous privant de la venue de 4 artistes (le festival a un budget trop serré pour compenser avec ses propres deniers). Mais une fois au concert, est-ce qu’il manque quelque chose, franchement? Franchement non, vu le niveau relevé du plateau on a déjà fort à faire.
Le Divan du monde a été joliment rénové et amélioré (fini les bruits parasites quand on est près de la scène).
Le Big crunch theory de Lisa Li-Lund avait fait son tout premier concert au Mo’Fo, mais ce soir le groupe prouve qu’il apprend vite, l’ensemble tourne déjà bien après seulement une poignée de dates. Pas évident d’adapter pour la scène un disque construit de manière très électro, mais avec des passages franchement acoustique. Défi brillamment relevé, et nos titres préférés, Weapon, Strangest heart in Romania, saturent l’espace sonore. L’homme de l’année, à savoir Etienne Jaumet qu’on voit dans tous les bons coups, est venu se joindre à la fête pour des titres encore plus sombres et electro que sur l’album. Ce type est-il capable de mal faire? On commence à en douter.
Autant l’espièglerie naturelle de Lisa colle à ce lieu rococo, autant la noirceur qu’elle instille petit à petit dans ses morceaux en fait la transition parfaite pour la suite du programme. La quatuor nous laisse abandonné sur un nuage noir que nous ne quitterons pas.
Quand les lumières s’éteignent à nouveau, l’anglaise Anika nous emmène dans un Berlin imaginaire entre Brecht, Nico et new wave. La protégée de Geoff Barrow s’est créé un personnage hiératique, spectre de Nico quasi immobile et glaçant. Elle chante comme feu Nico-icon, mais reprend plutôt le répertoire anglo-américain, un titre de Dylan, un de Yoko Ono, ou encore le I go to sleep de Ray Davies célébré par les Pretenders. Son Masters of war n’en finit pas, on s’y abandonne totalement, reddition signée des deux mains.
Nous nageons et dansons, les yeux mi-clos, les pieds enfoncés dans les années 80 de Nina Hagen, ESG et Grace Jones. Et quel plaisir de redécouvrir le vieux Sadness hides the sun. Surprenant, que cet album n’ait pas fait plus de bruit.
On continue d’explorer la gamme nocturne avec Glasser, qui était venue en date avancée devant le public du Point éphémère. Même génération, et encore une autre manière de maquiller la pop au feutre noir. Exact contraire d’Anika, Glasser remplace le presque rien par le too much.
Inscrite dans la droite lignée de Bat for lashes, elle théâtralise la scène. Elle vient vraiment chercher le public. On n’en dira pas plus car on a déjà commenté sa précédente venue.
Mais voilà une soirée bien dense en ambiances et en chanteuses inspirées. Une soirée très LFSM, et un programme dont les publics de Saint-Etienne ce soir et Grenoble demain pourront se régaler !
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Je crois qu’objectivement, il est assez normal et heureux que l’album d’Anika n’ait pas fait plus de bruit : c’était vraiment du n’importe quoi! Il ne suffit pas de prendre les pauses d’un monde de classe (Nico, la décadence) et de se présenter comme égérie de quelqu’un qui se dit expérimental (Geoff Barrow, je souris!) pour toucher au monde parallèle, surtout si on se contente de faire des reprises faméliques et mal intreprétées…
C’est mon avis et je le partage, sans l’avoir vue Live…
;-D
il manque un truc, mmarsu, c’est vrai, et il y a une évidente part de pose,
mais c’est tout de même bon tout étant plus dans l’emprunt que l’univers personnel,
en live avec un bon son ça donne même super bien :-)
et pour Barrow, tu peux toujours sourire, Portishead fait peu d’albums, mais quelle baffe à chaque fois
Encore une fois d’accord! Portishead, machine à démantibuler les auditeurs, Geoff Barrow baudruche expérimentale à vingt cents…
:-D
Joli par ailleurs le lapsus -faute d’orthographe, plutôt- sur les pauses…
Méno-pose ou méno-pause???
:-DD
en effet, il m’avait échappé mmarsu ^^