Les marques, nouvel avenir de la musique?
Ou comment un compte-rendu de concert tourne au débat d’idées sur l’avenir de la musique et les formes de son financement.
J’ai promis de longue date un article sur l’argent de la musique, on y reviendra car le sujet est vaste. Intéressons-nous pour l’instant à un point plus précis. Les évènements sponsorisés, les “opé”, le “branding” (non, ce n’est pas un headbanging à qui il manquerait des lettres), sont-ils l’avenir de la musique, sont-ils au contraire critiquables?
En peu de temps, on vous a proposé ici-même un compte-rendu d‘Izia lié à une marque de vêtements, et sur Dans le mur du son une soirée de la Blogothèque en partenariat avec un parfum. Comme cela ressortait dans la discussion là-bas, il y a des années que les marques ont pris pied dans le circuit. Ricard finance des concerts depuis la nuit des temps, SFR a ouvert un espace de concert à Paris et a mis sa marque partout à la Cigale, Motorola sponsorise le festival des Inrocks, et une marque de bière qui titre à 8,6° est partenaire de quantité de dates live. Rien de neuf, mais le mouvement s’accélère nettement.
Il s’accélère à mesure que le pouvoir des majors s’amenuise. A partir de 2008, les majors ont commencé à faire sortir plus d’artistes de leur répertoire qu’ils n’en signent. Le nombre d’artistes “en contrat” diminue, au point que même des poids lourds comme Benjamin Biolay ne soient pas prolongés et signent sur un gros label (Naïve ressemble un peu à une mini major qui ne dirait pas son nom). Il faut bien trouver l’argent quelque part, car il pousse des artistes à tous les coins d’internet et se faire connaître ou faire parler de son album n’a rien de facile.
Alors en effet, BlackXs et la Blogothèque font un site commun pour une série de concerts, et on en a parlé. La discussion a été riche, et je pense qu’on n’en a pas encore fait le tour, même dans son prolongement sur débattons-nous. D’une part il y a la question des critiques, mais ça, de toute façon c’est vrai de tout temps, à chacun de ne pas trop foncer dans le miroir aux alouettes, et de toute façon les marques et les agences de comm vous apprécient tout autant quand vous dites sincèrement ce que vous pensez.
Alors il reste les artistes. Qu’ils ne deviennent pas de simples hommes et femmes sandwich, de purs supports de vente. Mais ils ne vivent pas que d’eau fraîche, non plus. Les marques voient une opportunité dans la situation actuelle, et elle la saisissent.
Pourquoi? Pourquoi pas? Débat pas simple. Vous, vous la placez où la limite de l’acceptable et de la compromission?
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Sans aller lire les liens, je me souviens du bon temps il y a 15-20 ans où systématiquement toutes les pubs projetées avant concert au zenith (par exemple) étaient copieusement sifflées.
L’an dernier, même pour NTM à Bercy, tout le monde s’en branlait.
Mais là, je vais me coucher, j’aurais peut-être des choses beaucoup plus intéressante en tête une fois que j’aurais dormi puis lu vos discussions.
Bonne nuit les gars, mon matelas Épéda m’attend.
Et comme de bien entendu, je n’ai pas pu aller me coucher sans aller mettre le bout de mon clic vers les liens et de ramener ma fraise (Confipote, la fraise) : http://www.debattons-nous.fr/Culture-et-Art/Pour-ou-contre-le-sponsoring-d-evenements-musicaux-par-des-marques-/debat/57/
oops, merci, j’ai rajouté le lien (honteux oubli, benjamin)
JE suis pour à condition que ce soit utile. En concert c’est pas de parfum dont j’ai besoin (quoique, du déo pour le voisin parfois on voudrait bien), ce qu’on veut, c’est des concerts sponsorisés par des marques de sandwiches et de bière et de capotes!
c’est pas faux :-)
après, je pense que le plus important est la liberté artistique, que rien ne soit imposé sur ce plan (en l’occurrence, liberté laissée aux programmateurs), ensuite la qualité c’est plus subjectif, par exemple j’aime pas des masses toy fight mais je sais que la blogothèque oui, et ça me va très bien comme ça
Le problème c’est que sur DLMDS, le débat est parti dans une fausse direction. Je n’en aurais pas parlé si tu n’avais pas fait cet article-là, mais j’ai trouvé l’intro de ton compte-rendu volontairement provoc’, assez gratuite, et même un peu décalée, car s’il y avait vraiment un débat à ouvrir, c’était à mon avis plus sur ce genre de concerts promos où le public se compose aux trois quarts de blogueurs et webzineux que sur le sponsoring en tant que tel. Le genre de truc qui biaise un débat.
Je n’ai rien contre le sponsoring (c’est vieux comme la musique elle-même, quand on va par exemple dans un festival, le nombre de sponsors est long comme le bras et tout le monde s’en branle), mais je ne suis cela dit pas du tout convaincu qu’il soit l’avenir de quoi que ce soit. Une chose est sûre, il faudra un peu plus que cet article ou celui sur Débattons-nous pour m’en convaincre. Moi je veux de l’enquête spéciale d’Arbobo, de la vraie, de la qui déchire.
Je suis même prêt à la sponsoriser si besoin :-D
Oui et puis au delà de ça, je maintiens que certaines marques ont une vraie passion pour la musique. Le Ricard sa Live Music existe depuis tellement de temps et a permis à tellement de chouettes projets d’émerger (le Fair par exemple). Et puis surtout, comme je le disais, derrière les marques il y a surtout de l’humain, des gens qui kiffent la sique et qui montent des dossiers pour montrer à leurs boss que ce serait une super idée d’investir là dedans.
En plus là on parle pas de financement de la nouvelle tournée de superstars, mais bien de coups de pousse pour des artistes qui en ont bien besoin.
Parfois les choses se déroulent juste dans un bon esprit, sans qu’il n’y ait aucun méchant, juste un deal gagnant pour la marque, pour l’artiste et pour le public. Echanges de bons procédés.
Et merci pour lien vers Débattons-Nous :)
oh la descente en règle, thom ^^
sur les soirées privées avec invités,
je ne vois pas grand chose à dire, même si ça fera sans doute une entrée de mon abécédaire,
pour le sponsoring, l’avenir c’est surtout que ces formules se développent, la formule a de l’avenir si tu préfères.
en revanche, que ce soit une “solution” pour le secteur de la musique, j’en doute, j’ai dit quantité de fois que si “solution” consiste à retrouver l’âge d’or des années 80, on n’est pas près d’en voir le bout de la queue.
enfin, benjamin, le fait que les gens qui s’occupent de ça dans les boîtes soient eux-mêmes des passionnés ne change pas foncièrement grand chose pour le public, c’est juste pour nous qui les rencontrons que ça en fait une, appréciable.
Je vote pour la propale de Jeune Guichounet, pertinent comme toujours.
Les concerts privés ça a toujours existé.
Le sponsoring aussi.
S’il semble prendre plus de place c’est sans doute juste parce que les majors et les gros labels ne font plus (ne peuvent plus faire?) leur boulôt de promotion et que comme la nature déteste le vide…
Le vrai problème reste : s’il pouvait sponsoriser des trucs de valeur au lieu de Gush…
Descente en règle, tu y vas fort ^^
C’est marrant, parce que je venais seulement de lire ta chronique du concert quand j’ai découvert ton article. Et je m’apprêtais à ne rien dire. Comme quoi…
Sur les concerts privés… effectivement cela a toujours existé et dans le fond, je n’ai pas grand-chose à en dire moi non plus.
Enfin juste un mot de Gush : putain, j’en ai déjà ras-la-casquette. Y a tellement mieux. Voir tant de monde s’exciter autour d’un truc si anecdotique me procure une peine immense quand je pense à tous les trucs excellents dont quasiment personne ne parle. Le bon côté des choses c’est que le Web 2.0 est un tel accélérateur de buzz que dans six, huit mois, les Gush sembleront déjà les gloires de la décennie passée. Bon côté des choses. Sauf pour eux, bien entendu.
Merde, je fais mon Lyle :-)
en concert ils prouvent qu’ils ont un truc, et je maintiens qu’ils ont un des tubes 2010,
mais ils ne seront pas dans mon palmarès de l’année je le parie d’avance.
c’est un vaste sujet les relations d’argent dans la musique.
je vois u de mes labels fétiche, le Village vert, qui s’est tourné vers l’édition et le sur-mesure (pub, illustration), qui offre une vraie lisibilité économique (alors qu’un disque qui vent à 500 et un autre à 100′000 ont coûté autant à fabriquer).
d’un côté c’est vrai qu’on peut faire un disque avec 3 fois rien, mais dès qu’on vise mieux que ça, ça coûte tout de suite bonbon.
et ça, je tiens à le dire parce que le public indé se donne souvent bonne conscience un peu trop facilement sur je trouve (je parle en général, je ne vise pas ceux qui ont commenté ici).
ne le prends pas trop sévèrement Thom,
et puis c’est moi qui suis partie prenante (tout comme benjamin, la blogothèque et d’autres),
on pourrait suivre le mouvement sans se poser de question,
mais je n’en suis qu’au début de la réflexion, quitte à m’apercevoir que j’avais tort au début :-) (ou pas)
Enfin tout ça ne répond à la question essentielle : qu’as-tu fait du flacon de parfum ;-)
Déo pour ses chiottes.
Avec Gush en musique d’ambiance pour la chasse d’eau.
non je le porte parfois.
mais ravi de vous avoir donné l’occasion de vous défouler, hein ^^
Attention, “lyle” est une marque déposée.
Je vous enjoint de ne pas l’utiliser n’importe comment, Mr Thomas.
C’est une marque qui promeut des concerts d’appartement ?
Y a quoi comme échantillon ?
un bouchon de lavabo offert
B’en dis donc, on te voit plus aux soirées ? C’est dommage, hier on a fait une soirée pub avec des échantillons, t’aurais du voir comment je me suis fait échantillé !