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Les Femmes S’en Mêlent 2010, plus découvreuses que jamais

LFMS en évolution

On a une vraie affection pour ce festival, Les Femmes S’en Mêlent.

Pour sa programmation mais aussi ses parti pris, comme celui d’avoir, dès qu’ils en ont eu la possibilité, choisi d’avoir des dates dans toute la France. Un vingtaine de villes, traversées du 20 mars au 3 avril.

L’autre parti pris, plus risqué finalement, est de ne pas s’attacher à un style de musique particulier. Le côté “rock indé” a marqué l’histoire du LFSM (Cat Power, Shannon Wright, Kim Gordon, Holden…), mais on a aussi entendu beaucoup de folk récemment, du punk, de l’électro… Des trucs pointus, d’autres plus grand public.
Car un festival doit savoir évoluer pour durer.

L’an dernier les grands moments furent aussi bien français qu’étrangers, avec la jeune Lena Deluxe, Au Revoir Simone, ou les puissants Battant…

Cette année, il ne faut pas trop se fier à la soirée inaugurale de janvier. Elle annonçait du glamour pop-rock (Thao), du country-rock, une folk teintée de jazz 50s…

Place aux jeunes

Pour ceux qui craignent les décibels, pour les dépressifs et ceux qui trouvent qu’une chanteuse est plus intéressante quand elle fait pleurer, tout est prévu. Soap and skin apportera la déprime, les beaux the Tiny la langueur, Sydney Waiser la douceur des lumières de janvier pour rassurer après les bizareries de Vuk.

Et puis il y a les mal classables, les intéressantes qui accrocheront l’oreille et l’attention, comme Kyrie Kristmanson ou la bordelaise Tender forever.

Une fois encore la scène nordique sera fortement représentée, aussi bien la Suède que l’Islande ou la Finlande. Du coup on apprécie de voir des italiennes turbulentes (Motorama), ou l’allemande Jack November.
Logique me direz-vous, le festival voyage, alors il est juste qu’il nous fasse aussi voir du pays ;-)
Au rayon annulation, Dag for Dag ne voyagera pas, pour le coup, pour cause de grossesse avancée (embaucher des sages-femmes comme roadies, ça coûte la peau des bonbecs). Mais l’album est bon, consolez-vous avec.

Ce qu’on retiendra, outre quelques bonnes soirées en perspective, c’est la grande jeunesse de cette programmation. Les Chicks on speed, héroïnes rrriot girls, y font figures de doyennes, de grand-mères indignes malgré leur âge. On compte sur elles pour faire transpirer tout de beau monde. Tender forever présentera déjà son troisième album, de même que Lisa Papineau, the Tiny, mais ce n’est pas chose si répandue dans cette édition.
L’australienne Sarah Blasko est quasiment une nouvelle à sa manière, puisque son troisième album est le premier distribué réellement en France. On vous la recommande très chaudement.
En gros, voilà pour les “anciennes”…

C’est au point qu’avec deux ou même un seul album on paraîtra déjà expérimentée. Comme Soap & skin qui a déjà fait pas mal de scène, ou John & Jehn qui connaissent bien les salles françaises.
Pas mal des jeunes artistes de cette édition n’ont pas encore sorti d’album, ou sont sur le point de le faire au moment du festival (Trash kit, Peau, Sydney Waiser). Voilà ce qu’on appelle donner sa chance, et miser sur l’avenir. Ce rôle de découverte devient plus nécessaire et plus difficile à l’heure de l’internet roi (on est bien placé pour écrire cette phrase), et cette option fait penser à celle des Transmusciales de Rennes depuis quelques années.
Alors banco pour découvrir la sombre Jack November (aucun disque au compteur!), Motorama (quelques EP), Taxi taxi!

à bon coups de latte

On s’est bien fait eu. Franchement, entre la soirée d’ouverture et Soap and Skin, on a bien cru que le festival 2010 allait la jouer tout en chuchotement et en douceur mélodique.

Alors qu’en bon festival rock, c’est à coups de latte que ça va se régler, et s’il reste une ou deux dents qui ne sont pas encore tombées on règlera ça au pogo final (celui qu’on surnomme dans le milieu : “le pogo final !”).
Franchement. En voilà une bonne de nouvelle, et ça veut dire qu’en dehors de Sarah Blasko on a aussi du gros son à vous recommander.
Déjà, c’est nos habitudes sonores et notre confort artistique qui va être dérangé par Tender Forever ou Trash kit,  mais pour le reste ça ne va pas s’arranger. On va aller de mal en pis, autant dire de mieux en mieux si je peux donner mon avis :-)

Ensuite, on va parcourir le post punk et la pop 80s avec Lonelady, dont le Nerve up est un des bons moments de ce début 2010. Montée en bpm et en volume. On pousse encore les boutons, attention ça va saturer un peu. Le son de Motorama est tout pourri, mais leur punk est de bon aloi et celles qui ressortiront de la salle sans auréole sous les bras auront une amende. Si c’est Margaret Doll Rod qui dresse le pv, préparez-vous à morfler.
Les amplis blindés ras la gueule et la batterie direct dans le sternum, poussez pas tout le monde aura sa part.

Enfin, le point culminant du festival, les géniales Chicks on speed (electro-punk), secondées par les très dansantes MEN dont on peut attendre beaucoup. Commencez la cure de vitamine les amis.