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Las Robertas : sang neuf et forêt vierge (Cry out loud)

Certains vont croire à une blague. D’autres trouveront admirable l’abnégation de ce blog à dénicher des groupes de rock garage, alors que c’est simplement un style qui inspire les ados quand ils branchent leur guitare.

“Eh t’as vu, l’ampli est branché, j’ai mis le jack, j’ai les doigts qui tremblent d’impatience, faut faire quelque chose. Vite !
“Ben, fais du garage, alors.
“??????
“yeahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh  !!

Ainsi débuta un grand moment de tatapoum.

C’est un peu exagéré de parler de garage, avec Las Robertas, on est plus dans les pas de Jesus and Mary Chain ou des Splinters, un mélange de rock californien 60s et de grunge 90s, le tout joué avec la masse d’écho, de réverb, et une joie communicative.
Quand on anonçait ici même une année dédiée au cambouis (de US girls à Gonjasufi, de Harlem aux Dum dum girls ou aux Splinters), on était loin d’imaginer que le cambouis allait se transformer en marée noire. Par les effets d’un micro-climat propre au rock, des galettes de fioul sont allé maculer les plages du Costa Rica. C’est là que quatre petites malines ont pris le nom de Las Robertas.

V for you

Comme elles ne croient guère devenir millionnaires dans l’année, elles vous laissent le choix. Acheter leur album Cry out loud en CD, ou le télécharger gratuitement en mp3. Pourtant elles ont tout les atouts en mains, une rythmique qui tient le coup (mieux que celle des Vivians girls, avouons le), des voix en choeur qui se marient bien, une basse étouffée mais au son grunge au possible (in between buses), et même une chanteuse blonde pour que le public américain ne soit pas trop paumé.
C’est dire si elles ont tout prévu, les quatre filles de San Jose. Et c’est un vrai plaisir d’avoir un album de rock qui débute sur une mesure de batterie seule, au lieu du riff de guitare qui souvent vampirise toute entrée en matière.

Toute ressemblance avec quelques groupes actuels n’aura rien de surprenant, la plupart d’entre vous auront déjà fait les rapprochements qui s’imposent. Mais peu importe car ce genre de musique a toujours plus misé sur la sincérité et des titres qui tiennent le coup plutôt que sur le génie et l’originalité.

Quand elles chantent Damn 92, on se demande si c’est une allusion à Kurt Cobain ou à leur année de naissance. Toujours est-il qu’avec  V for you, elles tiennent un des meilleurs titres de 2010, un rock de fauve qui ne dort que d’un oeil, d’enfant joyeux mais au bord de la fugue. Un titre quasiment shoegaze, pour celles et ceux qui ont encore des étoiles dans les yeux en pensant à Ride.