L’année du cambouis (ou comment sonner sale à défaut d’avoir du talent)
L’an dernier le danger pointait déjà, laissant présager, telle une année des méduses sur les plages surchauffées mais imbaignables, une overdose de cambouis.
Le bon côté, c’est qu’on pense du coup à la pochette du 45t des Boys town gang, tous ces mecs bodybuildés ruisselants d’huile de moteur, c’était la quintessence du disco.
Déjà en 2009, des disques jouaient les allume-feu. Black Joe Lewis a décidé de saloper le son de son disque à un point inimaginable, au point de sonner plus détraqué que vintage. les délires garage du Jon Spencer blues experience ont donné de bien mauvaises idées à certains. Sur certains morceaux, the Heavy frôlait aussi le dérapage.
En 2010, du son pourri, délibérément merdique, comme enregistré à travers le combiné d’une cabine téléphonique, vous allez en bouffer.
U.S. Girls Red Ford radio
Pour le meilleur, ça donnera Gonjasufi, qui ne sait pas toujours où il va mais qui pond les morceaux excellents comme d’autres enfilent les perles, Clara Clara, ou U.S girls qui assurent carrément comme des grosses bestioles. Là on tient de vrais albums qui tiendront en haleine toute l’année 2010 grâce à des paris esthétiques au jusqu’au-boutisme assumé. Ou l’an passé the Heavy, the Vivian girls, groupes honnêtes à tous les sens du terme.
Pour le pire, ça donne Harlem, nouvelle toquade du label Matador (en panne d’inspiration depuis quelques années) qui les a signé pour leur deuxième album. Entre les deux, au rayon soulant, qui est aussi le plus achalandé, pullulent des groupes dont la production irrite avant même qu’on sache si les morceaux tiennent le coup, du genre the Strange boys, Aloha, The feeling of love (Mechanical lamb est à peine audible)… Même le hip-hop se met au son crado, cf. the Ruby suns, ou l’électro comme Magic man qui salope la voix de Darling quelque chose de bien (enfin de bien, on se comprend…). En même temps, dans le cas présent ça donne bien, mais c’est pas une raison pour s’adonner à des gimmicks fainéants.
Harlem Tila and I
Le pire étant le traitement réservé à la voix. Il y a plusieurs manières de sonner “vintage” (”à l’ancienne”), l’une consistant à choisir certains micros, enregistrer sur un matériel analogique (par opposition à une console numérique), et à mettre une grosse dose d’écho. Ce qui peut donner ce titre des Rare birds enregistré en Philadelphie.
Le rap et la nu-soul ont abusé ces dernières années de l’autotune, logiciel qui corrige la voix en lui donnant au passage un petit effet artificiel, comme naguère le vocoder ou la talk-box. Le rock récent démontre qu’il n’y a pas besoin d’inventer de nouveaux outils, et que le mixage et la prise de son suffisent à saboter une voix.
Le seul intérêt étant de laisser planer un doute sur la qualité des chanteurs, on les entend tellement mal qu’on aurait du mal à les juger.
Le lo-fi, abréviation de low-fidelity, est un choix. Celui de sonner le plus brut possible, de laisser la technique d’enregistrement au vestiaire, ne pas chercher à sonner propre et joli, mais laisser les morceaux nus comme durant une répétition dans un garage ou un studio de fortune. Une esthétique paupériste qui se défend parfaitement, et peut donner des disques qu’on s’arrache, comme ceux du Jon Spencer blues explosion, de Daniel Johnston, ou des grandissimes Jesus and Mary Chain.
Encore faut-il que ce parti pris esthétique corresponde à quelque chose. Et le choix du son cradingue, c’est comme celui de l’art pauvre, de l’art brut, ou simplement de sortir avec un jean déchiré. Si c’est bien fait, c’est classieux, si c’est raté c’est moche et vous donne juste l’air d’un loquedu. Réservé aux talents hors norme.
Ok, j’abuse, y’a plein de bons morceaux chez tous ces gens, j’en ai dit du bien pour certains, sur d’autres j’ai secoué mon cul que ma mère aurait honte si elle le savait, mais les poses c’est aussi un brin saôulant alors disons-le.
Ce qu’on entend depuis des années, ce sont des voix passées à travers les mixeur, même à l’hygiaphone de la sécu on entend mieux son interlocuteur. Et à force l’oreille s’habitue et distingue ce qu’on cherchait à dissimuler : une technique vocale pourrie. No way, comme on dit dans les pays d’outre-Manche.
Ce procédé a fait école. Par coquetterie dans certains cas, histoire de se prendre 5 minutes pour les Stooges ou le MC5. Dans d’autres, c’est purement faux-cul et compagnie qui cherche à noyer le poisson, du genre “tu crois qu’on fait de la bonne musique? Hi hi hi, joue à cache cache avec nous derrière les grosses nappes de grésillements merdiques, et tu le sauras ah ah”.
Voilà typiquement un effet secondaire, nocif en l’occurrence, du “retour du rock”, entendez par là Libertines, White Stripes et compagnie. En remettant au goût du jour le rock “garage” des années 60, ils ont ouvert un boulevard aux faiseurs et aux poseurs, qui du garage n’ont retenu que la métaphore, évoquant un son merdique de groupes n’ayant pas les moyens d’enregistrer ailleurs que dans le garage de pôpa-môman. Au moins Doherty n’est pas dans le calcul, ce qui lui donne une supériorité évidente sur ses soi-disant émules, qui portent des badges des Kinks comme n’importe blaireau d’école de commerce arbore un t-shirt “che” Guevarra.
Ne soyons pas naïfs, sonner comme ça aujourd’hui est un choix. Même avec trois francs six sous on peut sonner nettement mieux sur son ordinateur, Kim ou Stanley Brinks, véritables artistes underground, le prouvent régulièrement. Alors tant qu’à écouter du garage, c’est le moment ou jamais de vous retaper les premières années des Kinks, vous n’allez pas en croire vos oreilles.
Bref, en 2010, prévoyez la poudre à récurer ou enfermez-vous avec un tuba dans le lave-vaisselle, parce que de la graisse de moteur vous allez en bouffez encore plus que lors d’une coloscopie de Sébastien Loeb. Va y avoir des traces de doigts sur le verre de Suze.
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ou est mon comment? Pas passé?
Perdu!.
Pas le courage de recommencer…
Bonne journée.
:-)
c’est déjà arrivé,
tu as du écrire plein de trucs de sexe qui ont fait rougir l’antispam ;-)
Et c’est perdu pour toujours?
Je referai un effort ce soir sans tous les noms d’oiseaux…
;-DD
ouais,
va falloir être intelligent une 2e fois dans la journée, reprends des forces ;o)
C’est parce que j’avais fait un texte trop “cambouis”.
Ce site n’accepte que la crème fraîche!
:-D
Bon j’ai rien écouté pour le moment (parce que je travaille un peu, si si) mais si je te suis, ça veut dire que le son pourrave est à la mode….
Donc ça veut dire que c’est cette année que je vais devenir célèbre ! :o)
(le concept du karaoké au son pourri, c’est porteur non ? non ? bon….)
Même si je suis assez d’accord sur le constat (que je trouve déjà très présent dès 2009 cependant), je trouve que tu charges un peu la mule “revival rock garage”. A mon avis, l’influence de tout ce qui est juste “ind” a son poids aussi dans l’affaire. Sonic Youth n’est pas non plus tout blanc dans cette histoire de son dégueulasse par exemple.
Et dans une période ou tout ce qui écoule plus de 3 exemplaires, et fourni des trucs audibles est si vite qualifié de “commercial”, le choix d’un son pourri est souvent un gage d’intégrité musicale. C’est certes de la pose (mais bon, pas plus de pose ici que chez les enfileurs de larsens qu’on peut supporter dans le sillage de SY), mais bon, c’est … compréhensible.
C’est le trip “être indie et le rester” quoi.
bine vu guic, je me suis laissé rattraper par mes préférences,
mais chez SY c’est un peu différent je trouve,
autant chez les Jesus le son est sale, donne l’impression d’une production à crédit, autant chez SY on entend que c’est délibéré,
c’est plus bourré de feedback que de réverb, pour dire vite.
mais j’aurais aussi pu parler du grunge (pour les Vivian girls, ou les Dum dum girls).
le retour du garage est plus actuel, plus récent, c’est pour ça que j’en ai parlé,
mais le goût du “sale” dépasse largement le rock’n'roll en 2010
Toutes les occasions sont bonnes pour mettre des photos d’hommes à moitié à poil, hein ?
c’est vrai que j’aurais pu en mettre des Vivian girls avec leurs bras tatoués :-)
“dans une période ou tout ce qui écoule plus de 3 exemplaires, et fourni des trucs audibles est si vite qualifié de “commercial”, le choix d’un son pourri est souvent un gage d’intégrité musicale”
voilà guic, c’est un signe extérieur d’intégrité artistique, je suis d’accord.
du coup parfois ça ne sert qu’à masquer la misère, dans d’autres cas ça épice un plat bien relevé
Et les Black Lips, ils sont pas cracras ???
Moi j’aime bien les sons sales si c’est pour donner un côté vintage, sur de la soul, du blues ou du garage. Par contre, si c’est pour dire nous, on est plus radical que les Jesus & Mary Chains et My Bloody Valentines, c’est pas la peine. D’ailleurs le résultat est souvent plus ridicule qu’autre chose.
Je reviens.
1. Je mettrais Vivian Girls dans les mauvais et Strange Boys dans les bons.
2. Entièrement d’accord, aujourd’hui, il faut plus de production pour faire “cra-cra” que pour faire propre. De plus, si cra-cra était synonyme de rugueux et garage, ça se saurait depuis longtemps. Quand Julie Doiron fait du “pas produit” (dans une grange) avec un micro mono, c’est à peine si ça s’entend. Et, bien d’accord, allons voir Stanley Brinks ou et son ami David Tatterstal qui ne confondent pas lo-fi avec mal enregistré expressément…
3. La démonstration d’Arbobo est claire et valide et ne concerne pas que la garage. Pourtant, elle porte à confusion. Perso, sans m’ériger en expert, je crois que tous les noms cités sont ceux que les média et supports indie érigent en “garage” digne d’être connu et reconnu. Vraiment, chaque année, moi qui n’y connaît guère, je découvre au moins quatre ou cinq pépites garage qui n’apparaîtront nulle part dans la sphère indie. Ce qui est étonnant est que les échantillons mis en exergue par la presse indie servent ensuite de cheval de Troie pour dénigrer le garage dont… ils ne sont pas représentatifs et qui est pourtant immensément riche.
4. Il y a là une opération de diversion. Car, honnêtement, nous faire croire qu’on entre dans une période de troubles violents et sans talents alors que notre présent est dominé par les nunucheries folks, le grizzly collectivisme, les babas o rhum shearwateriens et autres Vampire afropoperies, ça me fait sourire. Une giclée de cambouis sur tant de crême fraîche, de nougat, de meringue et de bubble gum, ça ne peut pas faire de tort, non? Ca, c’est rock and roll!
A prendre avec un zeste d’humour, bien entendu…
;-)
Exténué par ces deux sorties en un jour, je vais me coucher!!!
:-D
ah mais oui mmarsu, lf garage c’est seulement un des versants.
Par ex les Vivian girls sont du cote indie,
et on peut aussi mettre sur le compte du grunge d’avoir ouvert la porte a ce son, pas uniquement au garage (voire a SY comme dit Guic)
ps: j’ai pas assez scoute les black lips pour avoir une opinion. Les black Angela en revanche j’en raffole
bon, ce qui me surprend c’est l’absence de mentions de ganjasufi et US girls, qui sont tout de même les deux meilleurs groupes cités dans l’article (pour les sorties récentes, s’entend)
:-/
Allez, je reviens à la charge sur ta charge ;-)
Parce que tu cites les White Stripes et les Lib’s, mais quand on y écoute à deux fois, leur son n’est jamais “crade”…
Certes concernant les Lib’s la production de Mick Jones n’est pas un exemple de perfection, parfois ça grince un peu, mais au final, tu as parfois un peu de disto, mais jamais de combinaison démentielle d’effets cache - misère…
Idem les Stripes ont la particularité d’avoir un son très dépouillé, qui peut saturer un peu sur les sortie de disto, mais si la production est sobre, elle n’est jamais volontairement crade (à l’exception des deux derniers albums, au final, on a vraiment l’impression que ça a été produit, effectivement, dans un garage…)
Sinon, je suis pas d’accord avec Mmarsu pour dire que le cambouis fait du bien au milieu de la crème ambiante, pour cause que… ben le cambouis on est les deux pieds dedans depuis un bout de temps pour moi.
Et concernant “le garage”… Rappelons vite fait que ça n’a jamais été un “style”. Juste un raccourci permettant de réunir dans un mouvement créé a posteriori tous les groupes des années 60 enregistrant avec un matos pourri faute de moyen, mais question style ca pouvait être autant de la pop psyché que du blues rock que du proto punk que… (En gros, ça désigne les “Nuggets” et ne devrait finalement pas désigner grand chose de plus)
pas d’accord avec Guic, Sonic Youth n’a pas un son crade (depuis un bon moment, j’entend). Il faut différentier la composition (larsens,distorsion) de l’enregistrement/mixage; Il y a là une opposition entre SY qui compose une musique “bruitiste” avec un son excellent, et les White Stripes par exemple qui font une musique un peu moins tordue mais enregistrée avec un son brut (j’aime bien aussi, hein…).
Concernant l’arrivée massive de clones des My Bloody valentine sans talent, je ne l’ai pas trop ressenti, mais je pense que c’est parce que mon intéret s’est plus porté sur des trucs folk ces derniers temps… Par contre, comme dit Marsu, des machins sucrailleux avec pleins de choeurs qui font joli, ca j’en ai bouffé! quitte à prendre, je préfère des faux groupes lo-fi…
(excellent article, au passage…)
Les mecs arrêter de blablater et faîtes comme moi : Ecoutez le nouveau Fear Factory. Là pas de machin sucrées, pas de choeurs folkeux et surtout pas de faux effets de productions. Ca bastonne sec et on veut que ça s’entende :)
Blagues mises à part, je ne crois pas que cette année sera différente des autres dans le sens où on voit bien à quel point nous ne sommes plus influençable par les “modes”. On en bouffera pas parce qu’on voudra pas en bouffer. La seule crème ambiante c’est celle qu’on accepte bien de manger.
Sinon la bonne réponse à tout ça est dans l’article : Clara Clara !
et les 2 autres bonnes réponses subsidiaires sont ganjasufi et U.S. girls ;-)
merci xavier et benjamin.
Guic’, on ne voit pas les choses sous le même angle,
déjà je trouve que le son des libs est tout même assez rèche, et je vois mal comment on peut éviter de les citer quand on parle du revival garage. Pour le reste, je maintiens ce que j’ai écrit dans l’article :-)
Je ne connais pas du tout Ganjasufi, mais tout ce que vous en dîtes m’incite à partir en chasse pas plus tard / tôt que … maintenant.
Par contre, rassurez-moi, je ne suis pas le seul à apprécier Harlem ? ^^
aucune idée Thierry, on est un peu en avance sur cet album je crois ^^
le gonjasufi est surprenant, je vais essayer de faiure un truc dessus très bientôt :-)
Excellent article, et c’est en effet une question essentielle dans le rock actuel… j’ajouterais aussi l’effet internet, myspace… maintenant, tout amateur de rock qui veut sortir un peu des sentiers battus peut écouter des petits groupes qui ne sont signés sur aucun label, qui bricolent dans leur coin avec un son un peu crade… qui n’est pas à la base un choix esthétique comme ça a pu l’être pour le punk, post-punk, grunge, lo-fi, mais un son “par défaut”, qui tend à devenir une esthétique (ou, du moins, à se réclamer de l’esthétique garage… qui, comme le rappelle Guic, n’était pas forcément un choix esthétique non plus… bref, tout ça est compliqué^^)
Mais ce qui est le plus important, à mon sens, de dire sur le sujet (et tu y fais bien référence), c’est que tout comme un son lisse, surproduit, peut être une manière de masquer l’indigence, la pauvreté de chansons en les “noyant” sous la sauce… un son crade, rêche, peut au fond avoir le même effet en leur donnant une apparence d’authencité (et la question de l’authenticité est fondamentale dans le rock)…
merci GT ^^
j’étais assez fier de mon parallèle avec les faiseurs de fric portant l’effigie de Che Guevara, notamment ;-)
Perso j’écoute des musicassettes dans l’auroradio de ma zx diésel. b’en franchement, même Saint-Preux vire au trash metal
Même ici tu réussis a twitter ;-)
je twittais avant Twitter ^^
et tu floodais avant Noé, tu as inventé le déluge je pense :o)
Au segloub ! je ne sais pas nagloub !
Bon, ben je préfère mon petit Harlem crados.
Gonjasufi … Mouais. Les chansons, individuellement, sont très bien et certaines ont un côté barré fort sympathique.
Mais l’ensemble, sans “ligne directrice”, pour reprendre la métaphore culinaire de G.T., est un peu lourd à digérer.
d’ordinaire je suis d’accord avec ce reproche, thierry, donc je comprends, même si pour gonjasufi j’ai tendance à faire une exception ^^
Je retenterai la semaine prochaine, en essayant d’éviter l’indigestion ;-)
tu préfèreras peut-être le US Girls, thierry
To bring you my love
Un peu en retard sur cet article, mais j’aimerais contredire une assertion douteuse: Harlem compte parmi les bons. Bien vu Thierry.
On vit à une époque où, tout compte fait, le rock continue sur sa lancée: plus passéiste que les White Stripes, on a désormais Jim Jones Revue, plus crade et garage que les Libertines, voici venir les Strange Boys. Ce qui était présent il y a huit ans est maintenant exacerbé, poussé dans les ultimes retranchements. Mais la nouveauté, c’est que ce bordel garage se mélange parfois avec des influences indie (80/90) et cela contribue à renouveler le rock. Les voix pleines de réverb’, par exemple, qu’on entend chez les Crystal Stilts ou les Dum Dum Girls, ce n’est pas qu’un effet vintage, c’est aussi une façon de laisser la musique s’évanouir, d’effacer sa proximité trop brute. Du coup, il importe peu que certains sachent chanter ou pas (Kurt Vile chante super bien, pas les Vivian Girls), puisque pour le moment l’attitude compte plus que le reste (c’est normal sur le coup de l’émulation).
bien d’accord matador pour kurt vile et les Vivian, après, chacun ses préférences, harlem me fait aussi peu d’effet que les pains of being pure,
après, c’est vrai aussi pour l’attitude, mais comme pour le chant tous n’ont pas le même talent pour faire des morceaux qui tiennent la rampe,
en tout cas il y a de quoi faire, pas de quoi se plaindre de ce côté là :-)