Laetitia Sheriff, des étoiles plein mes yeux (interview)
Il y a des soirs où tout est récompense.
Des soirs où, venu voir des groupes anglophones, on se retrouve happé, in extremis, par un concert de clôture. Il est plus d’une heure du matin lorsque Laetitia Sheriff entre en scène. Elle est la huitième et dernière d’une soirée de fou, une édition du festival Mo’Fo’ 2009 d’une densité pas très raisonnable.
Et c’est l’apothéose. Tant pis, c’est écrit, pourtant Laetitia Sheriff évite les superlatifs. Elle évite aussi, au maximum, de se mettre en avant.
Le deuxième album Games over, sorti chez les excellent Fargo, est classieux. Du rock forgé à la main et sans lourdeur, un disque intelligent, fin et puissant à la fois. Racé, en somme, comme on dit d’un animal.
Et elle sort, sur scène, cette animalité, qui transforme une belle jeune femme en irrésistible volcan. Minute après minute on s’approche, attiré, aimanté.
Et jusqu’au bout la tension est maintenue, et l’on savoure ce moment que seuls les plus valeureux sont restés apprécier. La petite salle exulte, et les souvenirs sont gravés. Un grand concert.
Son souffle à peine retrouvé, j’interpelle Laetitia Sheriff. Pour une interview totalement impromptue, sans préparation. C’est dans ces conditions scabreuses, à deux heures du matin bien sonnées, qu’elle m’accorde quelques minutes, sans même une bière pour la récompenser. Epuisée par une journée plus stressante que la mienne, elle répond avec coeur à mes questions improvisées, m’appelle “mec”, me pique le fond de bière qui me reste, et puis voilà. Parfois c’est le verre vide, le regard incertain, après une trop longue soirée, qu’on fait une rencontre. Et le lendemain on se sent en apesanteur.
Alors nous voilà parti pour un quart d’heure en compagnie d’une des plus belles artistes du rock français actuel.
Laetitia sera en concert en fin d’année, et tout l’automne sur scène avec Piers Faccini comme bassiste.
Le podcast est téléchargeable là (clic droit, “enregistrer la cible sous”, 13′20). Vous entendrez successivement des extraits de The evil eye, Memento, put her in a picture et Black dog.
1. Les rencontres décident, le son, la basse, power trio (3′42)
2. leader?, assumer son propre projet, pas que pour ma gueule, autoproduit (3′54)
3. d’autres projets, Trunks, pas de barrières, clichés, Lemmy, solitude de Black dog (4′37)
Merci Laetitia !
un nouveau Trunks !! 8-))
ouui, mais je ne sais ni quand ni où,
les contraintes économiques rendent les calendriers assez aléatoires comme Laetitia l’explique elle-même.
en tout cas quand je la ré-entends m’appeler “mec”, j’ai comme un pincement au coeur ^^
Écoute mec, j’ai téléchargé, et je vais écouter ça dès que Sparklehorse aura fini d’embouteiller mes enceintes.
groumpff Sparklehorse ;o)
m’en fout, je vais embouteiller les miennes avec Trunks et Laetitia
Ca veut dire quoi ce groumpf ? ^^
En tout cas, les avis divergent fort (par exemple ici http://art-rock.over-blog.com/article-35728484-6.html#comment47411341 ou là http://planetgong.over-blog.com/article-32234514-6.html), et Arbobo a cru me pousser à me jeter avec fureur sur l’écoute des itw en donnant un 5/10 à Sparklehorse, pensant ainsi désembouteiller mes enceintes.
Or, que nenni. M’étant fortement embouteillé le gosier ce midi, mes oreilles vont se remplir du ronron de mes ronflements d’une sieste bien méritée.
Hm, tu serais pas minch pays gamine ?
J’aime beaucoup le passage sur la posture de rockeuse/rocker, et la sortie sur Lemmy, trop fort ! :oD
Marrant, je vais réécouter les deux albums différemment maintenant, après l’avoir entendue parler français avec ce p’tit accent qui m’est si proche.
L’année dernière j’avais été le seul à mettre Games Over comme album de l’année, avec un 9 au CDB. Ensuite, le concert que j’avais vu était tombé un peu à plat: malgré un bon niveau musical, une certaine froideur dans le groupe et la timidité de la belle bassiste avait finit par congeler l’assistance… dommage! mais ses deux albums sont magnifiques, ils valent bien mieux que quantité d’albums de jeunes filles anglophones surestimées…
j’écoute l’interview dès que j’ai un peu de temps, à plus!
j’ai du avoir de la chance à ce concert ^^
il était fabuleux
les albums tiennent la barre face au temps, c’est déjà beaucoup, même si, par rapport à ce que j’ai vu en live, ce sont plutôt ses galettes qui souffrent d’une pointe de timidité à mon goût, mais je te suis, j’invite ceux qui ne connaissent pas encore à écouter tout ça :-)
ou c’est Xavier qui n’en a pas eu, de chance.
Pour l’avoir vue aussi, (pas au MoFo, avant) ça avait été un concert plein d’énergie et d’intensité. Génial :-)
En fait, je n’ai pas été malchanceux,La buZe aussi l’avait vu dans un mauvais soir. J’ai vu des avis très variés; ce qui est dommage, c’est que les titres ne sont jamais mis en cause, il sont revisités de manière intense et toujours excellents. C’est juste l’ambiance qui peut prendre ou non: dans mon cas, à Lyon, il y avait clairement embrouille entre Olivier Mellano et Laetitia Shériff, il y a eu quelques faux départs et emmélages de pédales. Cela s’est ressenti dans le public, déjà peu nombreux: du coup j’ai rarement vu un concert avec aussi peu d’ambiance, ce qui a du perturber le groupe, et entrainer un cercle vicieux. Le concert n’était pas mauvais, mais peu marquant,contrairement à ce que je m’étais attendu à vivre d’après les albums que j’adore et quelques reviews dans le style de la tienne lues à droite à gauche…