JP Nataf, en clair et en lumière (entretien croisé avec Barbara Carlotti)
Dans le grenier d’arbobo.fr sommeillent des trésors.
Dans le poches de JP Nataf polissent et s’affinent des chansons écrites vingt fois, arrangées cinquante, et désormais enregistrées.
Il y a des mois, si longtemps qu’on n’ose le dire, on a tanné Barbara Carlotti et JP Nataf, pour enregistrer un échange entre eux. Les deux amis, inséparables sur scène, faisaient alors la tournée de Barbara pour son beau deuxième album. Deuxième album, expression prononcée si souvent à l’endroit de JP Nataf qu’on ne savait plus qu’en penser. Plus de sucre, son premier album solo, était si parfait et a ému tant de monde que ceux des Innocents finissaient par palir par comparaison.
Le voilà, ce deuxième album. Clair. On y croise notamment une autre belle promesse, Mina Tindle, que JP accompagne sur scène de la voix et du banjo.
On a les poils en émoi d’entendre un nouveau Nataf. On est heureux pour lui, heureux pour nous. Surpris. Le côté rock et folk des versions entendues sur scène l’an dernier, a laissé place à cette pop finement produite dont il a toujours été l’un des plus beaux ambassadeurs.
On ne va pas vous détailler Clair par le menu, mais vous confirmer que vos attentes ne seront pas déçues. Chaque disque de Nataf est plus abouti et plus beau que le précédent. Textes, rythmes, arrangements, mélodies, Clair est d’une richesse qui en fait un disque qu’on va offrir, rien que pour le plaisir de recevoir des mercis du soir au matin. Ni semblable à Holden, ni à Carlotti, ses amis en musique et en vie, on y trouve un même sens de la chanson travaillée en finesse, et une patte qu’une production classieuse ne fait que souligner.
JP Nataf a pris son temps. Il a bien fait. Il a fait en chemin de belles rencontres, traversé des moments pas toujours évidents, et distillé autour de lui sa générosité bonhomme et sans calcul.
C’est cet homme, bavard et passionnant, cet artiste, qu’on vous laisse découvrir en compagnie de Barbara Carlotti.
Quelques moments choisis, où JP évoque ses rencontres, l’industrie musicale, et explique longuement comment il aborde ses textes. Un bon quart d’heure avec lui et Barbara, avant l’interview fleuve intégrale qu’on vous garde pour plus tard.
1. Se mélanger, appelez-moi René, se créer des familles, l’autarcie du groupe, Tôt ou tard, le métier (5′56)
2. La chute d’une industrie, un objet magique, plus de place pour la pop (4′10)
3. La pop et le rock français, dictature du bon goût, pas un ascenseur social (2′35)
4. Les textes viennent en 3e, la statue de Ferré et Brel, je suis musicien (3′32)
Merci Jean-Philippe, merci Barbara :-)
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Waouh Nataf est hyper vif, presque énervé, ça m’étonne (en bien). Même cette discussion, limite café du commerce dans la décontraction, permet d’aller au cœur de sujets rebattus (être AAArtiste, l’Industrie du disque…) et d’en tirer des opinions tranchées sans être caricaturales, des positions très nettes plus que des avis péremptoires, des constats simples et directs de gens qui savent de quoi ils parlent (puisqu’ils parlent d’eux-mêmes).
Finalement, ça ne fait pas avancer le schmilblick sur le fond, sauf que j’ai beaucoup aimé cette itw pêchue où l’intervieweur n’a eu qu’à lancer habilement ses interlocuteurs et roule ma poule !, ils ont fait le show sans se faire prier ^^.
Un itw de référence chez Arbobo, courte, certes (euh, on aura le reste quand ? ^^) mais nerveuse et optimiste, en fait.
On regrettera quand même de n’avoir pas plus entendu Barbara.
je ne savais pas qu’il serait speed comme ça, il avait envie de parler c’est sûr,
mais pour ce qui est de peu entendre Barbara,
en l’occurrence c’est exprès pour coller à la sortie du disque de Nataf :-)
Je trouve particulièrement juste ce qu’il dit de l’époque où il se sentait rock/indé et où on le renvoyait à la variété
un mec aussi barbu ne peut faire de la variété, voyons…
…
Comment ça : et Demis Roussos ?
Ce disque, que j’écoute en boucle depuis une semaine, est magnifique. Il me donne envie de réécouter Plus de sucre à côté duquel j’étais, je crois, un peu passé. Quant à savoir dans quelle case le ranger, aucune idée. D’ailleurs, on s’en fout des cases, non ? Ceci dit, par certains aspects on pense à de la variété, mais alors au sens noble (celle que pouvait produire Yves Simon dans les seventies). Et puis c’est aussi joliment folk, un peu pop, mais sans les clichés que pas mal portent aujourd’hui en bandoulière… Un putain de disque !
pas mieux, ska
:-)