Joan as police woman, the deep field. Comme une vieille amie
Les charmes ronronnants de la quiétude.
Ce disque est un dimanche après-midi. Sorti, mais à peine, des grasses brumes matinales, et pas encore plombé par la soirée déprime hebdomadaire.
On y fait répéter le petit, pour le jeu, car il connaît sa récitation par coeur, et il n’est pas encore temps de s’inquiéter de faire le cartable du grand. C’est l’heure, la petite heure, du petit rayon de soleil, du dernier petit café ou du premier petit thé, l’heure du petit somme, du petit calin dans le canapé.
La petite heure du rien, ni attente ni angoisse, ni grande joie ni gros labeur, juste un foot dans la cour de l’immeuble, une partie sur la console, un magazine déjà vieux de 2 mois…
C’est la douce heure. L’heure de baiser la nuque de sa douce, d’asticoter gentiment ses enfants, l’heure de ne pas penser à l’heure.
Ce sont des moments sans souvenirs, sans mémoire, qui laissent en nous une trace évanescente et pourtant indélébile, dont l’atmosphère nous rattrapera plus tard, bien plus tard, quand les enfants ont quitté le nid et que le médecin compte nos tasses de café. Pas même un vrai souvenir, juste un flash. Ce Flash qui marque le sommet, le col plutôt, d’un album tranquille et caressant.
Joan Wasser a troqué la colère contre l’amour. Plus portée à la sensualité qu’à l’épreuve de force, elle a déjà donné dans les deux registres. Artiste puissante, elle préfère cette fois l’étreinte physique, avant elle nous serrait le coeur. Rien de déchirant, pas de feu sous la glace comme celui qui pointait dans sa reprise d’Hendrix.
Elle est tout cela aussi, elle est Furious, elle est I defy ou My gurl, mais pas aujourd’hui. Le dimanche c’est relâche, et nous voici avec un disque du dimanche, qu’on trouverait normal venant d’une artiste à la petite semaine. Pas de celle qu’on connaît si bien, qu’on suit et qu’on aime depuis ses débuts.
De Joan as police woman, on mesure qu’on attend plus et qu’elle nous a mal habitués, à force de concerts flamboyants et sexy, de disques enlevés et touchants.
La femme au profil de déesse grecque, comme ceux de sa sorte, logiquement, réserve le dimanche à la quiétude et au repos.
L’avenir dira si the Deep field n’est qu’une parenthèse chantée, ou la première étape d’une transformation en Sade du nouveau millénaire (Human condition). Sans offense pour la princesse yoruba, on aimerait mieux pas.
Joan As Police Woman - The Magic from Ben Reed on Vimeo.
Tweet
“Les charmes ronronnants de la quiétude”, c’est une jolie manière de dire que cet album est chiant…
t’es rude ^^
il y a clairement des morceaux en trop, mais aussi des moments assez jolis. J’ai un faible pour “flash”, son faux rythme qui introduit une certaine tension (qui manque au reste du disque)
cela dit, ma conclusion n’est pas ce que j’ai écrit de plus flatteur sur JAPW, tu en conviendras ;-)
En fait j’aimais bien le single la première fois que je l’ai entendu sur France Inter, même si je reconnais qu’il est hyper raccoleur. Alors j’ai écouté l’album. Le début est plutôt sympa mais j’ai rapidement sombré dans l’ennui…
en effet, pour les déçu, et malgré l’écran de travile, je conseille de cliquer sur le lien pour la reprise d’Hendrix, ce fabuleux “Fire” joué à la maroquinerie il y a 3 ans,
ou comment donner du sens à l’expression “avoir les poils” !
http://www.arbobo.fr/joan-wasser-allume-la-maroquinerie/
Oh… Moi, je l’aime bien, ce joli disque de soul… C’est toujours mieux que n’importe quelle Amy Winehouse ou autre Duffy venue…
Bon disque, assez commercial certes, mais pas “racoleur”, non, car en ce cas, il y a beaucoup de choses pleine de groove que l’on aime et qui font vachement plus le trottoir que ce disque-là…
Mais ça doit être que j’aime bien les dimanches…
c’est que je la préfère plus rugueuse, ska, plus sur le fil,
disons que j’ai préféré les précédents :-)
Je comprends… Et j’adore aussi sa reprise de Fire… :-)
Mouais, dans ce cas, peut-être qu’Alessandra Sublet et toi avez raison…
tu sais être vache toi ^^