Jamais la paix! avec Mademoiselle K en interview
Mademoiselle K déchaine les foules, remplit toutes les salles par lesquelles elle passe, et s’impose comme une des figures rock les plus importantes de ce pays. Ce n’est pas son nouvel album, Jamais la paix, qui viendra le contredire.
Un album serré, au cordeau, ultra rock de bout en bout même si quelques touches funky sont toujours là.
Bien plus discrètes que sur le premier album, et toute comparaison avec M semble déjà loin. Souvenez-vous, on en parlait ici.
Musicalement le rock se porte à merveille en France, mais loin du grand public, au point que Mademoiselle K fait quasiment figure d’exception dans sa catégorie.
Jamais la paix porte bien son nom, pied au plancher il nous embarque à perdre haleine, ne nous laissant quelques répits dans le tempo que pour mieux nous prendre à la gorge (Maman XY, Alors je dessine).
Le son est plus dur, plus proche du “stoner” de Queens of the stone age par exemple, ou du power rock des Kings of Leon et leurs longues envolées (Le vent et la fureur, Jamais la paix), et les paroles ne sont pas en reste.
Tranchantes, toujours entre poésie et déconnade (Grave), elles appuient là où ça fait mal, ne quittant la veine autobiographique que pour mieux décrire la dureté du travail (Click clock) ou une terre qui part en miettes (Espace). Dansant (Enjoliveur, En smoking), emballant, émouvant, ce disque mené tambour battant est proprement exténuant. Il nous laisse vannés et heureux, plus proche que jamais de cette artiste à coeur ouvert.
Autant dire qu’avant l’interview j’ai un peu la pression, et Chrystèle aussi. Et lorsqu’elle se pointe, superbe et immense, je commence à me demander si je suis de taille pour l’exercice. Elle m’a mangé tout cru Mademoiselle K. En plus de son bagout dans lequel on a plus de mal à placer un mot qu’un piéton n’a de chance de traverser une autoroute, elle en impose. Même après avoir croisé auparavant des personnages impressionnants, je dois dire que Katerine m’a bluffé. Par sa présence, une présence physique qui déborde d’énergie pure par tous les pores. Donnant l’impression qu’elle sort à peine du studio, elle est intarissable sur ses chansons, prenant les devant pour nous en donner les clefs titre par titre, en particulier Maman XY, morceau bouleversant qu’elle défend avec un engagement peu commun.
Elle sait ce qu’elle veut, et ce qu’elle ne veut pas, en particulier elle prend garde à ne pas se laisser embarquer vers le côté tragique et dur de ses paroles, privilégiant outrageusement le positif et l’énergie. Mais on n’est pas dupes, et on a d’autant plus de respect pour cette jeune artiste. Incandescente. Intense. Irrésistible.
J’espère que vous retrouverez dans l’interview quelques grammes de cette puissance et ce charisme incroyables qui m’ont laissé complètement baba.
Les photos de Chrystèle sont visibles ici, et l’interview est en podcast là (clic droit, “enregistrer sous”). C’est parti pour 35 minutes minutes.
vous entendrez successivement des extraits de Enjoliveur, Click clock, Le vent et la fureur, Espace, Jamais la paix, Maman XY, et Grave.
1. Venir au rock, chanter autrement, musicienne d’abord, l’égalité, la musique n’a pas de genre (5′51)
2. Jouer sur les codes, la liberté, l’injustice des discriminations, l’insoumission, se donner le choix, pas désespérer (4′12)
3. La dureté, un regard adulte, tempo élevé, pas de répit (4′49)
4. L’énergie de la tournée, canaliser, diversité vocale, rock américain, Radiohead (5′53)
5. Ken Allardyce, accoucher les morceaux, pas esclave du texte, musicalité de la voix, les jams (4′48)
6. Maman XY, chanson forte et travail approfondi (5′39)
7. Du live à l’album, enchainer, grimaces (3′23)
Merci Katerine !
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