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J’ai vu Damien Jurado (brève rencontre)

et c’était bien.
Je ne vais pas répéter tout le bien qu’en a déjà écrit Thom, mais ce concert du festival Eldorado valait essentiellement par la présence de Damien Jurado.
Le label Fargo qui organise les festivités, avait convié du lourd avec Isobel Campbell et Mark Lannegan, mais seul Damien Jurado a su me captiver.

Tout en dépouillement, mais avec humour.  Et pour la peine, à un prix modique j’ai pris la version vinyl de son dernier album, le magnifique Saint Bartlett. Figurez-vous qu’en bonus on y trouve une sérigraphie numérotée. Sarah Jurado fait un travail de toute beauté qui s’allie finement avec la musique de son mari.

En grossier personnage que l’on est, on a séparé les amoureux pour échanger quelques mots avec eux. Il fume tranquillement avec son épouse Sarah. Pas fou de marketing, ignorant de l’intérêt qu’on lui porte, il n’a apporté que son dernier album.

Je le félicite pour son concert, pour ses disques. Trois disques différents cette année, ce n’est pas un petit suicide commercial? Il rit, il constate qu’il est là, il vient de jouer devant une salle pleine, il ne pense pas tellement à ces considérations.

Et je lui indique qu’en France aussi un artiste très imprégné de blues, Rodolphe Burger, reprend souvent Radioactivity de Kraftwerk sur scène. Comme Jurado vient de la faire avec Richard Swift. Alors, Radioactivity aurait-il un lien avec le blues?

“La réponse est oui, et oui.
Oui, d’abord parce que tout vient du blues. Alors tu peux le tourner comme tu l’entends de toute façon le rock, la pop… La soul, tu dis? Oui la soul aussi, tout ça vient du blues, alors la première réponse que je te fais c’est “oui”.

Et puis l’autre réponse est encore oui. Parce que Kraftwerk connait tout ça. Kraftwerk, je ne les connais pas, mais je pense, j’imagine, qu’ils ont écouté des musiques plus anciennes, ils sont aussi imprégnés de blues d’une certaine manière parce qu’à travers leur culture ils sont forcément connectés au blues d’une certaine manière.
Quand tu prend leurs chansons sans leur production électronique, il reste des compostions excellentes ; de très beaux morceaux, the model comme tu dis, mais aussi Showroom dummies, ces morceaux sont tellement bons que tu peux les reprendre comme tu veux.

D’ailleurs, ils ont eu une influence incroyable. Prends Afrika Bambaataa, il est le premier à revendiquer Kraftwerk.”

Après ce bref échange je suis retourné dans la touffeur du Café de la danse vider des verres avec Thom et Cissie. Je n’étais pas venu pour rien ce soir là.