Goldfrapp, Tales of us (une réconciliation)
Alison Goldfrapp nous a fait passer par les hauts et par les bas. Son disque précédent était tellement mauvais qu’on était en droit de se demander si ce n’était pas une bande d’incapables qui avaient usurpé son nom pour lui faire du tord. Mais celui d’avant n’était déjà pas bien terrible… La cause était entendue. Perdue, même.
C’est un peu en mode automatique et pour passer le temps qu’on a appuyé sur play et fait dérouler son nouveau disque, Tales of us. Une galerie de portraits étonnamment sobre après les boursouflures mal cuites, indigestes et du plus atroce mauvais goût, dans lesquelles elle avait sombré.
Là où d’autres artistes n’en finissent plus de creuser le fond de la piscine et de pondre des disques plus mauvais les uns que les autres avec une consternante régularité (Marc Almond, OMD, Peter Hook et ses différents groupes…), il est juste de noter que Goldfrapp a vaincu le signe indien. Ce nouveau disque est réellement bon, sans être son meilleur, il procure du plaisir. Ces portraits tout en finesse renouent avec un sens de la mélodie et des arrangements qui firent du groupe un des grands espoirs de la décennie précédente. Et surtout, Alison a retrouvé une voix claire et touchante, débarrassée de pathos. Sur Stranger, elle parvient même à retrouver la légèreté d’un Francis Lai et évoquer les amours d’un Delon et d’une Faithfull, à faire naître une nostalgie doucereuse.
De cette nouvelle nudité émane un peu de vérité. Ce disque est pudique, cela le rend précieux.
C’est une vraie réconciliation.
Tales of Us: Drew from Goldfrapp on Vimeo.
Tweet
Tout pareil. J’avais écrit une chronique sur Head First, tellement je l’avais trouvé atroce, pensant Alison Goldfrapp définitivement perdue… et là, divine surprise, elle revient avec un très bel album, humble, épuré, digne, subtil et particulièrement émouvant. C’est à le fois l’album qu’on n’osait plus espérer de sa part, et celui qu’on aimerait entendre à nouveau de la part d’une Marissa Nadler qui a tendance à se perdre depuis quelques temps dans des trucs plus pop et plus lisses…
(ah, et sinon, ça faisait longtemps, je sais, que je n’étais pas venu laisser un commentaire par ici…)
et je suis bien aise que tu le fasse :-)
marissa nadler comme tu dis s’amollit un peu trop, peut-être elle aussi nous réservera-t-elle une bonne surprise un de ces jours