Fredrik Stahl : devine d’où je t’appelle?
La pop de Fredrik Stahl ne bouleversera pas l’équilibre de la musique. Ses morceaux frais et bien écrits sont bien de leur époque, et c’est déjà ça. On dit la Suède très imprégnée de culture américaine, mais Stahl a visiblement écouté beaucoup de pop anglaise des vingt dernières années.
En cette année d’anniversaire du label Sarah records, voici une preuve de plus des nombreuses graines qu’ils ont semé. C’est assez charmant et pas mal chanté, ce Universally personal. Les petites touches électroniques qui reviennent périodiquement sont un péché véniel, la touche inutilement rétro qui n’apporte mais ne retranche rien. Tout comme cette intro presque instrumentale qui décolle tardivement.
So annoying
On le préfère dans une veine plus proche des Pastels, comme sur le très court I’ll forgive you, dont les pistes légèrement décalées les unes par rapport aux autres donnent un sentiment d’étrangeté très léger, juste assez pour nous faire tendre un peu plus l’oreille. Il utilise à bon escient ce delay sur l’excellent Biblical parenting, un morceau à passer à l’apéro pour mettre en appétit de danse et de plaisirs. Sur Pack it up son amour du Velvet underground ressort au grand jour (ou sur So annoying), avec un talent qui aurait mérité de ne pas lui adjoindre ce final aux claviers dispensables, Too many factors (Kate Bush fait décidément de plus en plus d’émules). Avec ce troisième album, Stahl est moins dans le charmant bricolage et ses morceaux semblent plus taillés pour la scène et nos oreilles que celle de son chat intrigué par ces sons sortis de lingerie. Il a conservé la qualité de titres précédents (Give me) en réalisant un album plus abouti. Surtout, en délaissant l’électro, il s’est recentré sur l’écriture et ses morceaux y ont gagné.
Sorti en juin, ce joli disque n’a guère fait parler de lui. Sans doute parce que Frukt records, petit label électronique suédois qui n’a pas la réputation d’un Anti- ou d’un Asthmatic kitty.
Au fait j’ai oublié de vous dire : Universally personnal est téléchargeable GRATUITEMENT. Pour un disque aussi bien tourné, ce serait dommage de ne pas se laisser tenter.
Lyle, lui, il s’était laissé tenter avant moi :-)
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J’adore internet, j’adore les blogs qui parlent de bonnes musiques, j’adore !! :o)
et j’adore les commentaires enthousiastes comme le tien :-)
J’avais fait une analyse très semblable il y a quelques semaines…
Un bien beau disque !