Festival ATP 2010. Day 3

DIMANCHE 5 DECEMBRE

J’ai parlé du concert de God Speed que j’ai vu le samedi, mais cette photo, prise le dimanche midi, est moins pourrie que celles prises le samedi. Oui, c’est sombre, je sais. De toutes façons, leurs concerts sont sombres.

On a commencé par Marissa Nadler. Ça aurait pu me plaire, c’était enfin un truc normal, pas expérimental et distordu. C’était juste une femme à la guitare sèche avec une jolie voix et des longs cheveux noirs. Ça faisait du bien aux oreilles, mais dès le second morceau, j’ai commencé à trouver ça chiant. Et comme me l’a dit Ben, ces meufs là, qui font une gentille folk un peu branchouille, si c’est pas excellent, ça n’a aucun intérêt. Et là, moi (et Ben), on avait l’impression d’avoir entendu ce genre de morceaux 10.000 fois au moins.

Bien gentil, bien propre, beau son, belle voix, mais rien. En plus, la fille, elle est même pas belle, alors, hop on s’est cassé de là pour revoir un coup de God Speed You qui rejouaient de midi à 14 heures. On s’est écouté comme ça, tranquille un petit morceau de God Speed et on est parti à la piscine. Plouf, plouf, c’était chouette. (J’avais mis mon t-shirt qui brille, oulala !)

Ensuite, on a été à la machine à Whopper. C’était chouette aussi et en plus, on avait le droit d’en bouffer autant qu’on voulait, vu qu’on avait été à la piscine. Si c’est pas beau ce festival !!!
Après on a vu Mahjongg. C’était électro, indus. Ils sont quatre avec trois mecs qui ont des petites valises posées devant eux sur pied avec leur machine à l’intérieur. Et au milieu, il y a un vrai batteur avec une vraie barbe et des vrais cheveux longs et il bouge comme tous les vrais batteurs de rock (sauf qu’ils ne font pas du rock). Leur son est chouette et péchu, mais le vocoder sur la voix du chanteur sur tous les morceaux est un peu saoulant à la fin.
Ils ont la patate et arrivaient à faire danser les gens alors qu’il n’était que 3 heures de l’après-midi. Moi, je dansais pas, je rotais du Whooper et j’avais le bide en vrac, à cause de mes vilains copains qui ne pensent qu’à boire. Les musiciens bougeaient bien et même, à la fin, il y en a un qui a eu une sorte de petite crise: il a d’un coup enlevé son blouson et s’est mis à danser. Mais en faisant ça, il a fait tomber sa valise et le sampler (ou je ne sais quelle machine) qui était dessous, mais il avait l’air de s’en foutre, il est descendu au premier rang et a dansé en serrant les mains à tous les mecs devant. Et puis il est remonté sur scène et a du tout rebrancher avant de jouer le dernier morceau.

Tous les gens sont assis et non debout. Tout au bout de la scène, à gauche de l’image, sur un trépied, Charlemagne a posé un petit caméscope de touriste avant le concert. Charlemagne a filmé son exceptionnelle représentation.

On est allé voir Charlemagne Palestine. Moi, rien que le nom me donnait envie de voir ce que c’était. On est entré dans le bar où il jouait. C’est un vieux monsieur de plus de 60 ans, avec une chemise genre hawaïenne, mais en plus moche, avec un chapeau ringard sur la tête. Il y a un bureau devant lui avec un mac et deux trois petits trucs, genre pédale d’effet ou sampler, mais pas grand chose. Il y a une petite valise, genre magicien, devant son bureau avec des peluches dedans et sur une autre valise, il y a deux verres à vin. Pendant plus de 10 minutes, il n’a « joué » (ou plutôt émis) qu’une note de synthé toute banale qui se prolongeait infiniment.
Lui, il restait assis, se levait de temps en temps pour aller remplir ses verres et boire un coup, il regardait le public comme un brave vieux monsieur assis sur un banc, se rasseyait, regardait son ordinateur sans rien faire et se levait à nouveau pour boire. C’était drôle et puis c’est devenu endormant, alors, j’ai commencé à m’endormir. Tout le monde avait pris des chaises et était sagement assis en face de ce vieux monsieur. Ben aussi à commencer à s’endormir et on a voulu partir. Mais là, il a commencé à mettre tout doucement une nouvelle note de synthé puis il a pris un verre et a commencé à faire une note avec et il s’est mis à miauler, chantouiller, des sons un peu étranges. Alors on est resté encore un peu. Mais on était vraiment trop fatigué et on est parti. Mais ça reste un souvenir sympa, le mec était drôle à voir et ses ambiances planantes ont l’air intéressantes.

Après on a donc fait une trop longue sieste et un trop long apéritif et on a loupé Weird Al Yankovitch que j’avais bien envie de voir. Je suis arrivé pour les 20 dernières secondes où Yankovitch, dans une tenue blanche brillante avec un long manteau, a dit merci et salut. Dommage. Mais si je suis resté aussi longtemps à l’apéro, c’est parce qu’il y avait plein de gens passionnants dans notre bungalow, dont le programmateur du festival de Dour et celui des Eurockéennes (pour la partie rock). Rien que ça ! Ils m’ont parlé de leur boulot et c’était vraiment très intéressant, surtout qu’on m’avait servi une sorte de quadruple vodka avec du redbull et qu’un autre passait Thee Oh Sees bien fort. Que du bonheur.

On est parti voir les concerts. Je me suis retrouvé dans la salle où passait Emeralds. C’est de la musique synthétique. C’est très lent avec des sons très forts, très gros, très lourds. Mais ça décolle jamais. Il y a deux mecs aux claviers et un mec au centre à la guitare. Et quand j’ai vu le mec au clavier qui s’est mis à sauter en l’air en levant le bras comme s’il était au summum de son morceau alors que leur morceau restait toujours aussi plat et planant, j’ai compris que je ne pouvais rien attendre de plus de ce groupe. J’étais à côté des deux programmateurs de la mort qui tue. Et j’étais embetté parce qu’ils regardaient le concert et moi, j’avais un peu envie de rester avec eux. J’ai osé dire que je trouvais ça chiant et que je voulais aller voir la fanfare qui jouait dans l’autre salle. Et ils m’ont suivi ! Comme je pissais de joie intérieurement.

On a été voir Boban i Marko Markovitch Orchestra. C’est un orchestre de cuivre avec un ou deux percussionnistes et un ou deux chanteurs. Ils sont une bonne quinzaine sur scène et c’est très gai et vivant comme une fanfare. Ça changeait vraiment du reste. Sur leur myspace, il est écrit qu’ils font de la musique « Big Beat / Musique Roots / Trance. » Moi, j’ai trouvé que ça faisait plus tzigane à la Goran Bregovic ou arabisant. D’ailleurs, ils chantent dans une langue qui ressemble beaucoup à l’arabe.
C’était sympa, mais c’était de la fanfare et des cuivres, quoi ! Alors, moi, j’étais encore à côté des deux programmateurs de la mort qui tue et j’allais pas encore leur dire que ça me saoulait cette fanfare de pingouins. (Je suis entrain d’écouter leur myspace et je trouve plus d’originalité sur leur myspace que lors du concert ; étonnant, non ?) Bon, alors, moi, je leur lançais des petits regards à la dérobée, je disais poliment « ça change, hein ! », et heureusement, Alex, le mec du Dour Festival, il a dit « je vous paye une bière ». Ouahh, comme j’ai dit oui !! Et Kem, le mec des Eurockéennes, il a suivi aussi. Je crois que ça les saoulait autant que moi. Alors donc j’ai bu une pinte de Guiness avec eux, en bombant le torse, en me tournant vers la salle et en regardant les gens, l’air fier « Eh, les bouseux d’anglais, vous savez avec qui je suis, MOI !! »

Bon après, toujours avec eux, on est parti voir Daniel Menche. On est arrivé au tout début du concert : Daniel Menche arrive tout seul, dans une lumière très sobre, il monte sur une table posée devant la scène, se met à genou et commence à faire des bruits très bizarres avec des objets posés sur la table. Il a commencé par prendre une sorte de demi sphère métallique, une sorte de cloche chinoise et il tapait dessus avec ses doigts et enclenchait en même temps des pédales d’effets.
C’est expérimental et allemand au possible. Après, il a pris une tige en métal au bout de laquelle il avait gaffé un jack qui reliait la tige à des pédales. Il avait du foutre une sorte de micro au bout de son bout de métal car il s’est mis à beugler dans le bout de métal et, effectivement, des sons en sont sortis. Des sons, hein, pas de la musique, qu’on soit bien tous d’accord là-dessus. J’ai jeté un regard aux deux programmateurs et là, j’ai pas eu le temps de me poser de questions, les deux programmateurs de la mort qui tue, ils ont vite dit Stop et on est parti pour le paradis des Whooper. Je crois que c’est quelque part par là que je les ai paumés et plus revu. En résumé, je venais de voir trois concerts de merde, mais j’étais avec eux, alors c’était trop la class !!!! Par curiosité, je suis revenu une heure plus tard pour voir ce que ça donnait le concert de Daniel Menche.

Il était passé à un niveau nettement supérieur ! Ça faisait beaucoup de bruit. Le bonhomme était toujours assis sur sa table, entouré de ses pédales. Il avait toujours dans sa main sa tige de métal, mais il la collait contre son cou et hurlait de toutes ses forces en regardant le plafond. Et ensuite, il écartait les bras et se tapait dessus avec la tige. Un peu comme un singe en fait. Je crois que cet homme tentait de faire de la musique avec son corps. Si, si ; et pourtant, en photo dans la brochure du festival, il avait l’air sain d’esprit. Je ne suis pas convaincu que cet homme fera beaucoup de disques d’or, mais il croit dur comme fer à ce qu’il fait, il n’y a pas de doutes là-dessus.

Ensuite je suis passé voir Wolves In The Throne Room. Moi, j’aime pas le black metal, mais j’avais l’impression (et surtout mes copains avaient l’impression) que ce groupe avait quelque chose de plus. La salle était très sombre, il n’y avait qu’une légère lumière bleue nuit. Je n’ai jamais aimé les voix des métalleux (j’y peux rien, c’est plus fort que moi, j’aime pas) et là, heureusement, je suis arrivé à la fin du concert et ça ne chantait pas trop. J’ai donc écouté un petit quart d’heure, c’était bien violent et lourd.
Mais je n’ai pas entendu de différence avec d’autres trucs de métals, je n’ai pas vu le plus qu’avait ce groupe. Faut dire que je ne suis resté qu’un quart d’heure et que je n’y connais rien au métal. D’ailleurs, il y avait Neurosis qui jouait pendant le festival, ils étaient même programmé deux fois et plein de gens les attendaient. Je n’y suis même pas allé.

Je suis passé 5 minutes écouter The Sadies. C’est comme White Magic, je n’en ai aucun souvenir précis. C’était de la country chiante. Je n’y connais rien au métal, mais de la country, il m’arrive d’en écouter parfois (par exemple à cette extraordinaire crêperie parisienne qui s’appelle le West Country Girl), mais là c’était plus chiant et plat que les seins et le cul d’une mannequin de 15 ans. Non. Non, c’est faux. Le cul d’une mannequin de 15 ans est 10 000 fois mieux que la musique des Sadies.

Et en dernier des derniers, Deerhoff.
Je les avais déjà vu aux Eurockéennes il y a 3 ou 4 ans. Les Sonic Youth disaient d’eux qu’ils étaient LE groupe à écouter absolument. Je m’etais donc arrangé pour les voir. J’avais été très agréablement surpris, mais leurs morceaux étaient tellement déstructurés que je n’avais pas écouté tout le concert. Là, c’était un peu pareil, mais ils étaient 4 au lieu de trois. Il y avait un guitariste en plus. Le batteur, dans ce groupe, n’est pas au fond, derrière les musiciens, mais à côte des autres. La chanteuse est asiatique et a une voix haut perchée (un peu comme une asiatique par exemple).
Elle joue de la bass. Sa voix haut perchée et ces morceaux rock déstructurés font sans doute l’originalité de ce groupe. Je les ai trouvé moins bizarres que la première fois que je les avais vu. Mais c’était mieux justement. C’est peut-être dû au fait que je venais de me taper 3 jours de zik de barjots ou alors c’est Deerhoff qui s’est calmé. J’en sais rien. C’est assez rigolo à écouter, mais moi je trouve quand même que ça manque de mélodies et puis quand ils envoient la purée, ils s’arrangent toujours pour vite casser la base qu’ils ont mis en place. Un peu frustrant à mon goût.

Je n’ai pas vu tout le concert, ah si peut-être, je sais plus en fait, je me souviens surtout que une ou deux heures plus tard, on était complètement bourré et qu’on lançait des tomates sur un copain qui se prenait pour le fils de Guillaume Tell devant des poubelles du centre. C’etait Julien et c’etait son anniversaire et il etait en forme, vous pouvez me croire. Julien, c’est le genre de mec qui sait tout sur tout en musique (un peu comme certaines personnes de ce blog à mon avis), mais moi j’y connais rien sur rien, alors je peux vous dire que le lancer de tomates, ça me plaisait bien. Vengeance! Comme tout le monde s’en va le lendemain matin, il faut vider les frigos, donc lancer les tomates, c’était pour pas gâcher.

On en avait 6. On a jamais atteint la canette de bière posée sur la tête de notre copain.
J’ai honte.

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